Saturday, April 9, 2011

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• L’être-intoné (Gestimmtheit) transporte le Dasein devant son être-jeté sans le connaître comme tel. • L’être-jeté veut dire : se trouver ainsi ou ainsi. • L’affection se fonde dans l’être-jeté. • La tonalité représente la guise en laquelle je suis à chaque fois l’étant jeté. • La tonalité ouvre selon la guise d’une conversion (Hinkehr) et d’un détournement (Abkehr) du Dasein propre. • Transporter devant le factum (Daβ) de l’être-jeté propre est possible si l’être du Dasein est constamment été (gewesen ist). • L’ekstase de l’être-été (Gewesen) rend possible de se trouver (Sich-finden) selon la guise du se-trouver (Sich-befindens). • Si le comprendre se fonde primairement dans l’avenir, l’affection se temporalise primairement dans l’être-été. • La tonalité se temporalise de telle manière que c’est l’être-été qui modifie les ekstases cooriginaires. • Les tonalités sont ontiquement bien connues, mais pas dans leur fonction existentiale. • Elles passent pour des vécus fugitifs qui colorent les états psychiques (Seelenzustandes), mais en réalité elles appartiennent à la constance originaire de l’existence. • La tâche est de mettre en lumière la structure ontologique de l’être-intoné dans sa constitution temporalo-existentiale. • La thèse : « l’affection se fonde primairement dans l’être-été» signifie : le caractère existential de la tonalité est un re-porter vers... (Zurückbringen auf…). • L’affection, à chaque fois, manifeste un mode de l’être-été. • Il ne s’agit pas de déduire les tonalités à partir de la temporalité.

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• L’advenir à soi de la résolution devançante est un revenir au Soi-même le plus propre, jeté dans son isolement. • Cette ekstase rend possible que le Dasein, en se résolvant, assume l’étant qu’il est déjà. • Dans le devancement, le Dasein se repete (wiederholt) vers le pouvoir-être le plus propre. • Nous appelons répétition (Wiederholung) ce mode propre de l’être-été (Gewesen-sein) authentique. • Le se-projeter inauthentique vers les possibilités puisées dans l’objet de préoccupation n’est possible qu’autant que le Dasein s’est oublié en son pouvoir-être jeté le plus propre. • Un tel oubli n’est pas un défaut du souvenir, mais un mode ekstatique positif de l’être-été. • L’ekstase de l’oubli a le caractère d’un désengagement devant (Ausrücken vor…) l’été (Gewesen) le plus propre. • C’est sur la base de cet oubli que le présentifier qui se préoccupe et s’attend (besorgende, gewärtigende Gegenwärtigen) peut conserver l’étant qui n’est pas à la mesure du Dasein. • Le souvenir (Erinnerung) n’est possible que sur la base d’un oublier (Vergessens), et non pas l’inverse. • C’est sur le mode de l’oubli que l’être-été (Gewesenheit) ouvre l’horizon où le Dasein perdu dans l’extériorité de ce dont il se préoccupe peut se ressouvenir. • Le comprendre inauthentique se temporalise conformément au s’attendre oublieux-présentifiant (vergessend-gegenwärtigende Gewärtigen), lequel referme le pouvoir-être authentique et est la condition de possibilité de l’irrésolution. • Le comprendre inauthentique se détermine à partir du présentifier (Gewärtigen) de ce dont il se préoccupe. b) La temporalité de l’affection. • Le comprendre est toujours affecté. • Le est à chaque fois ouvert (ou refermé) par de la tonalité (Stimmung).

Monday, April 4, 2011

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• Au devancement de la résolution appartient un présent conformément auquel une décision (Entschluβ) ouvre la situation. • Le présent n’est pas seulement ramené de la dispersion dans ce dont on se préoccupe, mais il est tenu dans l’avenir et l’être-été. • Le présent tenu dans la temporalité authentique, nous le nommons l’instant (Augenblick). • Ce terme doit être pris en tant qu’ekstase. • Il désigne l’échappée (Entrückung) tenue (gehaltene) dans la résolution vers ce qui lui fait encontre en fait de possibilités ou de circonstances de préoccupation. • Il est impossible d’éclaircir le phénomène de l’instant à partir du maintenant (Jetzt). • Le maintenant appartient au temps comme intratemporalité : le maintenant où quelque chose est sous-la-main. • Dans l’instant, rien ne peut survenir, mais, en tant qu’être présent à... (Gegen-wart) authentique, il laisse faire encontre ce qui peut être en un temps en tant qu’à-portée-de-la-main au sous-la-main. • Kierkegaard reste attaché au concept vulgaire du temps et détermine l’instant à l’aide du maintenant (Jetzt) et de l’éternité (Ewigkeit). • Le temps comme intratemporalité connaît uniquement le maintenant, jamais un instant. • À la différence de l’instant comme présent authentique, nous appelons le présent inauthentique le présentifier (Gegenwärtigen). • Un présent inauthentique, sans instant et irrésolu (uneigentliche, augenblicklos-unentschlossene) est présentifiant, mais non pas instantané (augenblicklich). • L’échéance sur le monde de la préoccupation trouve son sens existential dans le présentifier. • Le comprendre inauthentique se temporalise à partir du présentifier, car ce comprendre projette le pouvoir-être à partir de ce dont on se préoccupe. • L’instant se temporalise partir de l’avenir authentique. • Le comprendre inauthentique se temporalise comme ce s’attendre présentifiant (gegenwärtigendes Gewärtigen) à l’unité duquel doit appartenir un être-été (Gewesenheit).

Sunday, April 3, 2011

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• L’avenir doit se gagner, et cela non pas à partir d’un présent, mais à partir de l’avenir inauthentique. • Le terme indifférent pour l’avenir c’est le en-avant-de-soi (Sich-vorweg). • Le Dasein, facticement, est constamment en-avant-de-soi, mais il est inconstamment devançant (vorlaufend). • En tant que souci, le Dasein est en-avant-de-soi. • De prime abord et le plus souvent, l’être-au-monde préoccupé se comprend à partir de ce dont il se préoccupe. • Le comprendre inauthentique se projette vers ce qui, dans les affaires (Geschäfte) de l’activité quotidienne, est l’objet de la preoccupation (Besorgbare). • Ce dont on se préoccupe n’est comme il est qu’en-vue du pouvoir-être soucieux. • Celui-ci laisse le Dasein, dans son être préoccupé auprès de ce dont il se préoccupe, advenir à soi. • Le Dasein n’advient pas primairement à soi dans son pouvoir-être le plus propre, mais, se préoccupant, il est attentif (gewärtig) à soi à partir de ce qu’offre ou refuse ce dont il se préoccupe. • C’est à partir de celui-ci que le Dasein advient à soi. • L’avenir inauthentique a le caractère du s’attendre (Gewärtigens). • C’est dans ce mode de l’avenir que le se-comprendre préoccupé à partir de ce que l’on fait a sa possibilité. • C’est parce que le Dasein à son pouvoir-être à partir de ce dont il se préoccupe, qu’il peut l’attendre ceci ou cela. • Le s’attendre (Gewärtigen) doit déjà avoir ouvert l’horizon à partir duquel quelque chose peut être attendu. • L’attendre est un mode fondé dans le s’attendre de l’avenir, qui se temporalise authentiquement comme devancement (Vorlaufen). • Il y a dans le devancement un être pour la mort plus originaire que dans l’attente préoccupée de celle-ci. • Le comprendre, en tant qu’exister dans le pouvoir-être, est primairement avenant (zukünftig). • Mais il ne se temporaliserait pas s’il n’était pas déterminé cooriginairement par l’être-été et le présent. • La préoccupation quotidienne se comprend à partir du pouvoir-être qui vient au devant d’elle à partir du succès ou de l’echec concernant ce dont elle se préoccupe. • À l’avenir inauthentique, au s’attendre, correspond un être propre auprès de ce dont on se préoccupe.

Saturday, April 2, 2011

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a) La temporalité du comprendre. • Sous le nom de comprendre (Verstehen), nous désignons un existential fondamental ; il ne s’agit ni d’un mode de connaître, distingué de l’expliquer et du concevoir, ni d’une saisie thématique. • Le comprendre constitue l’être du de telle manière que c’est sur sa base qu’un Dasein peut configurer en existant les diverses possibilités que constituent la vue (Sicht), la circon-spection (Sichumsehens), l’a-viser-sans-plus (Nurhinsehens). • Tout expliquer, en tant que découverte (Entdecken) compréhensive de l’in-compréhensible (Unverständlichen), se fonde dans le comprendre primaire du Dasein. • Le comprendre signifie : être-projetant pour un pouvoir-être en-vue-de quoi le Dasein existe à chaque fois. • Le comprendre ouvre le pouvoir-être de telle manière que le Dasein sait à chaque fois ce qu’il en est de lui-même. • Ce savoir ne consiste pas à avoir découvert un fait, mais à se tenir dans une possibilité existentielle. • Le non-savoir correspondant ne consiste pas dans le défaut du comprendre, mais est un mode déficient de l’être-projeté du pouvoir-être. • L’existence peut être digne de question. Pour cela il faut une ouverture. • À la base du se-comprendre projetant dans une possibilité existentielle se tient l’avenir en tant qu’advenir-à-soi à partir de la possibilité comme laquelle le Dasein existe à chaque fois. • L’avenir rend possible un étant qui existe, en comprenant, dans son pouvoir-être. • Le projeter ne saisit pas la possibilité projetée de manière thématique dans une visée, mais il se jette en elle. • En comprenant, le Dasein est à chaque fois comme il peut être. • La résolution est l’exister originaire et authentique. • De prime abord et le plus souvent, le Dasein demeure irrésolu, refermé en son pouvoir-être le plus propre, vers lequel il ne se porte que dans l’isolement (Vereinzelung). • La temporalité ne se temporalise pas constamment à partir de l’avenir authentique. • La temporalisation de l’avenir est muable. • L’expression devancement (Vorlaufen) caractérise l’avenir authentique. • Elle indique que le Dasein, existant authentiquement, se laisse ad-venir à soi en tant que pouvoir-être le plus propre.