Wednesday, March 30, 2011

Page 335

• La temporalité de l’être-au-monde quotidien, i.e. de la préoccupation échéante circonspecte, rend possible la modification de la circon-spection en perception avisant (hinsehenden Vernehmen), ainsi qu’en la connaissance théorique qui s’y fonde. • La temporalité de l’être-au-monde qui se dégage sous cette figure se manifeste comme le fondement de la spatialité spécifique du Dasein. • L’é-loignement et l’orientation ont une constitution temporelle. • Il existe une possibilité de temporalisation de la temporalité où se fonde l’inauthenticité du Dasein. • Le de prime abord et le plus souvent (Zunächst und Zumeist) a un sens temporel qui determine le caractère temporel de la quotidienneté. § 68. La temporalité de l’ouverture en général. • La résolution représente une ouverture authentique du Dasein. Celle-ci le constitue de manière telle que, en existant, il peut être son . • Mettre en lumière la constitution temporelle du soici signifie interpréter temporellement ses moments structurels, i.e. le comprendre, l’affection, l’échéance et le parler. • Tout comprendre à sa tonalité (Stimmung). • Toute affection est compréhensive. • Le comprendre affecté a le caractère de l’échéance. • Le comprendre intoné de manière échéante s’articule dans le parler. • La constitution temporelle de ces phénomènes reconduit à cette unique temporalité qui garantit l’unité structurelle du comprendre, de l’affection, de l’échéance et du parler.

Tuesday, March 29, 2011

Page 334

CHAPITRE IV TEMPORALITÉ ET QUOTIDIENNETÉ § 67. Le contenu fondamental (Grundbestand) de la constitution existentiale du Dasein et la pré-esquisse de son interprétation temporelle. • En tant qu’elle est articulée (gegliederte), la totalité originaire de la constitution du Dasein exige une multiplicité. • L’originarité de la constitution d’être ne coïncide pas avec la simplicité et l’unicité d’un élément constitutif dernier. • L’origine ontologique de l’être du Dasein excède en puissance ce qui en jaillit. • Tout jaillir (Entspringen), dans le champ ontologique, est dégénération (Degeneration). • A la percée ontologique jusqu’à l’origine (Ursprung) s’ouvre le caractère problématique de tout ce qui est évident. • L’ouverture constitue l’être du . • L’être-au-monde est la constitution fondamentale du Dasein. • La structure de la mondanéité (la significativité) est solidaire de ce vers-quoi le comprendre appartenant à l’ouverture se projette, du pouvoir-être du Dasein, en-vue-de-quoi il existe. • Les structures où se constitue l’ouverture, à savoir : le comprendre (Verstehen), l’affection (Befindlichkeit), l’échéance (Verfallen) et le parler (Rede).

Sunday, March 27, 2011

Page 333

• Le Dasein, en tant qu’étant pour lequel il y va de son être, s’emploie (verwendet) primairement en-vue-de lui-même (Umwillen seiner selbst), et ce faisant il se consomme (verbraucht). • Le plus souvent, le souci est préoccupation circon-specte. • Se consommant (Sichverbrauchend), le Dasein use (braucht) de son temps. • La préoccupation circonspectivement calculante compute le temps. • Le compte avec le temps est constitutif de l’être-au-monde. • La découverte préoccupée de la circon-spection laisse l’à-portée-de-la-main et le sous-la-main faire encontre dans le temps. • L’étant intramondain devient accessible comme étant dans le temps. • Nous appelons intratemporalité (Innerzeitigkeit) la déterminité temporelle de l’étant intramondain. • Le temps trouvé ontiquement en elle devient la base de la formation du concept vulgaire du temps. • Le temps comme intratemporalité provient d’un mode de temporalisation de la temporalité originaire. • Le temps où le sous-la-main naît et passe est un phénomène temporel véritable et non pas l’extériorisation d’un temps qualitatif en espace, ainsi que veut nous le faire croire l’interprétation du temps ontologiquement indéterminée de Bergson. • En tant qu’être-au-monde, le Dasein existe facticement auprès de l’étant rencontré à l’intérieur du monde. • L’être du Dasein n’obtient sa transparence ontologique que dans l’horizon de l’être de l’étant qui n’est pas à sa mesure, y compris de celui qui, sans être ni à-portée-de-la-main ni sous-la-main, subsiste (besteht). • L’interprétation des modifications de l’être de tout ce qui est a besoin d’une idée éclairée de l’être en général.

Friday, March 25, 2011

Page 332

• La temporalité doit se confirmer dans toutes les structures essentielles de la constitution fondamentale du Dasein.

• La structure ontologique de l’étant que je suis à chaque fois moi-même trouve son centre dans l’autonomie (Selbständigkeit) de l’existence (Existenz).
• Le Soi-même ne peut être conçu ni comme substance, ni comme sujet, mais se fonde dans l’existence.
• La structure de temporalisation (Zeitigungstruktur) de la temporalité (Zeitlichkeit) [ou plutôt celle-ci ?] se dévoile comme l’historialité (Geschichtlichkeit) du Dasein.
• La proposition : le Dasein est historial se confirme comme énoncé ontologico-existential fondamental, lequel est sans commune mesure avec la constatation ontique du fait que le Dasein survient dans une histoire du monde (Weltgeschichte).
• L’historialité du Dasein est le fondement d’un comprendre historique (historischen Verstehens) possible, lequel à son tour implique la possibilité d’une configuration (Ausbildung) de l’histoire (Historie) comme science.

Thursday, March 24, 2011

Page 331

• C’est seulement parce que le temps originaire est fini que le temps dérivé peut se temporaliser comme in-fini.

• Le temps est originairement temporalisation (Zeitigung) de la temporalité (Zeitlichkeit), laquelle possibilise la constitution de la structure du souci.
• La temporalité est ekstatique.
• La temporalité se temporalise originairement à partir de l’avenir.
• Le temps originaire est fini.

§ 66. La temporalité du Dasein et la tâche qu’elle impose d’une répétition plus originaire de l’analyse existentiale.

• La temporalité s’est tout d’abord manifestée dans la résolution devançante, laquelle est le mode authentique de l’ouverture, qui le plus souvent se tient dans l’inauthenticité de l’auto-explicitation échéante du On.

Monday, March 21, 2011

Page 330

• Et pourtant, est-ce que le temps, malgré le ne-plus-être-là (Nichtmehrdaseins) de moi-même, ne continue pas ?
• Est-ce qu’une infinité de choses ne peut pas advenir depuis l’avenir ?

• À ces questions, il faut répondre par l’affirmative.
• Pourtant, elles ne contiennent aucune objection contre la finitude de la temporalité originaire.
• La question n’est pas de savoir ce qui peut encore se produire dans la suite du temps (weitergehenden Zeit), mais de savoir comment l’advenir-à-soi (Auf-sich-Zukommen) en tant que tel est déterminé.
• Sa finitude, loin de signifier une cessation, est un caractère de la temporalisation.
• L’avenir authentique est le à-soi (Auf-sich-zu) qui existe comme la possibilité indépassable de la nullité.
• Le caractère ekstatique de l’avenir originaire réside en ce qu’il clôt le pouvoir-être et rend possible le comprendre existentiel dé-clos (résolu, entschlossene) de la nullité.
• L’advenir-à-soi authentique est le sens de l’exister dans la nullité le plus propre.
• On ne conteste pas que le temps continue, mais l’on cherche uniquement à maintenir le caractère phénoménal de la temporalité originaire.

• La tentation de perdre de vue la finitude de l’avenir et donc de la temporalité originaire résulte de la compréhension vulgaire du temps, laquelle ne connaît qu’un temps sans fin.
• Le problème ne peut pas être : comment le temps dérivé (abgeleitete) infini où le sous-la-main naît et périt devient-il temps originaire fini, mais comment la temporalité inauthentique infinie provient de la temporalité authentique finie?

Page 329

• Les phénomènes du à..., (zu) du vers... (auf) et du auprès... (bei) révèlent la temporalité comme le hors-de-soi (Auβer-sich) originaire en et pour soi-même.
• Nous appelons les phénomènes de l’avenir, de l’être-été, du présent les ekstases (Ekstasen) de la temporalité.
• Celle-ci n’est pas un étant, qui ensuite sort de soi, mais son essence est la temporalisation dans l’unité des ekstases.
• La compréhension vulgaire nivèle le caractère ekstatique de la temporalité originaire dans une suite, sans commencement ni fin, de maintenant.
• Ce nivellement se fonde en une temporalisation inauthentique.
• Le temps accessible à l’entendement du Dasein est non originaire et provient de la temporalité authentique.

• L’avenir, au sein de l’unité ekstatique de la temporalité originaire, possède une primauté.
• La temporalité ne résulte pas d’une séquence des ekstases, mais se temporalise dans la co-originarité de celles-ci.
• La différence des modes de la temporalisation consiste en ceci que la temporalisation peut se déterminer primairement à partir des diverses ekstases.
• La temporalité originaire et authentique se temporalise à partir de l’avenir authentique.
• Etant-été de manière avenante (zukünftig gewesen), elle éveille le présent.
• La primauté de l’avenir se manifestera même dans le temps dérivé (abkünftigen).

• Le souci est être pour la mort.
• La résolution devançante est l’être authentique pour la possibilité de l’impossibilité du Dasein.
• Le Dasein existe authentiquement et totalement comme l’étant que, jeté dans la mort (geworfen in den Tod), il peut être.
• Il n’a pas une fin où il cesse, mais il existe de manière finie.
• L’avenir authentique, qui temporalise primairement la temporalité qui constitue le sens de la résolution devançante, se dévoile comme fini (endliche).

Friday, March 18, 2011

Page 328

• Le déjà désigne le sens d’être temporel de l’étant qui, pour autant qu’il est, est déjà jeté.
• C’est parce que le souci se fonde dans l’être-été (Gewesenheit) que le Dasein peut exister comme un étant jeté.
• Aussi longtemps qu’il existe facticement, il n’est jamais passé, mais il est un je suis-été (ich bin-gewesen).
• Il ne peut être été qu’aussi longtemps qu’il est.
• Nous qualifions de passé un étant qui n’est plus sous-la-main.
• Le Dasein, tandis qu’il existe, ne peut pas se constater comme un fait sous-la-main.
• Le Dasein ne se trouve jamais que comme fait (Faktum) jeté.
• Dans l’affection (Befindlichkeit), le Dasein est assailli par lui-même comme l’étant que, étant encore, est constamment été (gewesen ständig ist).
• Le sens existential primaire de la facticité réside dans l’être-été.
• Les expressions avant (Vor) et déjà (Schon) indiquent le sens temporel de l’existentialité et de la facticité.

• Le présentifier (Gegenwärtigen) en lequel se fonde primairement l’échéance sur l’à-portée-de-la-main et le sous-la-main de la préoccupation demeure inclus (eingeschlossen) dans l’avenir et l’être-été.
• Résolu, le Dasein s’est ramené de l’échéance, pour être d’autant plus authentiquement dans le coup d’oeil ou l’instant (Augenblick) sur la situation ouverte.

• La temporalité rend possible l’unité de l’existence, de la facticité et de l’échéance, et elle constitue ainsi la totalité de la structure du souci.
• La temporalité ne se compose pas au fil du temps (mit der Zeit) de l’avenir, de l’être-été et du présent.
• La temporalité n’est pas un étant, mais se temporalise (zeitigt).
• La temporalité temporalise des guises possibles d’elle-même, lesquelles possibilisent la multiplicité des modes d’être du Dasein, et surtout la possibilité fondamentale de l’existence authentique et inauthentique.

• L’avenir, l’être-été, le présent manifestent les caractères phénoménaux du à-soi (Auf-sich-zu), du en retour vers (Zurück auf) et du laisser-faire-encontre de (Begegnenlassens).

Thursday, March 17, 2011

Page 327

• La résolution constitue la modalité du souci authentique.
• Elle n’est possible que par la temporalité, laquelle possibilise le souci.
• La totalité d’être du Dasein comme souci signifie : être-déjà-en-avant-de-soi-dans (un monde) comme être-auprès-de (l’étant rencontré à l’intérieur du monde).
L’unité originaire de la structure du souci réside dans la temporalité.

• Le en-avant-de-soi (Sich-vorweg) se fonde dans l’avenir.
• L’être-déjà-dans (Schon-sein-in) annonce l’être-été (Gewesenheit).
• L’être-auprès (Sein bei)... est rendu possible dans le présentifier (Gegenwärtigen).
• Le avant (Vor) ne signifie pas « maintenant-pas-encore... mais plus tard » (Noch-nicht-jetzt – aber später). Le déjà (Schon) ne signifie pas « plus-maintenant... mais plus tôt » (Nicht-mehr-jetzt – aber frûher).
• Si les expressions avant (vor) et déjà (Schon) avaient ces significations temporelles, alors le souci serait conçu comme un étant qui se déroule dans le temps et l’être du Dasein deviendrait un sous-la-main.
• Le en-avant (vorweg) indiquent l’avenir tel qu’il rend possible que le Dasein soit de telle manière qu’il y aille pour lui de son pouvoir-être.
• Le se-projeter (Sichentwerfen), fondé dans l’avenir, vers le en-vue-de soi-même (Umwillen seiner selbst) est un caractère d’essence de l’existentialité.
Le sens primaire de celle-ci est l’avenir.

Tuesday, March 15, 2011

Page 326

• C’est pour autant que le Dasein est comme je-suis-été (bin-gewesen) qu’il peut advenir de manière avenante à soi-même, en re-venant (zurück-kommt).
• Authentiquement avenant (zukünftig), le Dasein est authentiquement été (gewesen).
• Le devancement vers la possibilité la plus propre est le re-venir compréhensif vers l’été (Gewesen) le plus propre.
• Le Dasein ne peut être été authentiquement qu’autant qu’il est avenant.
• L’être-été (Gewesenheit) jaillit de l’avenir.

• La résolution devançante ouvre la situation du là de telle manière que l’existence, en agissant, se préoccupe circon-spectivement de l’à-portée-de-la-main.
• L’être résolu auprès de l’à-portée-de-la-main de la situation, i.e. le laisser-faire-encontre de ce qui est présent (Anwesenden) dans le monde ambiant n’est possible que dans un présentifier (Gegenwärtigen) de cet étant.
• C’est seulement en tant que présent au sens du présentifier que la résolution peut être ce qu’elle est : le laisser-faire-encontre de ce dont elle s’empare en agissant.

• Revenant à soi de manière avenante, la résolution se transporte dans la situation en présentifiant (gegenwärtigend).
• L’être-été (Gewesenheit) jaillit de l’avenir, de telle manière que l’avenir été (gewesene Zukunft) dé-laisse de soi le présent (aus sich enläβt).
• Nous appelons temporalité (Zeitlichkeit) ce phénomène unitaire en tant qu’avenir étant-été-présentifiant (gewesend-gegenwärtigende Zukunft).
• C’est seulement dans la mesure où le Dasein est déterminé comme temporalité qu’il se rend possible le pouvoir-être-tout authentique de la résolution devançante.
La temporalité se dévoile comme le sens du souci authentique.

• L’usage de l’expression temporalité doit tenir éloignées toutes les significations de l’avenir, du passé et du présent suggérées par le concept vulgaire du temps.
• Cela vaut aussi des concepts d’un temps subjectif et objectif, ou immanent et transcendant.
• Le temps de la compréhension vulgaire représente un phénomène certes véritable, mais second, lequel provient de la temporalité inauthentique.
• Les concepts d’avenir, de passé et de présent ont pris naissance dans le comprendre inauthentique du temps.

Sunday, March 13, 2011

Page 325

• Le Dasein est ouvert pour lui-même authentiquement ou inauthentiquement quant à son existence.
• Existant, il se comprend de telle manière que ce comprendre constitue l’être existentiel du pouvoir-être factice.
• L’être ouvert est celui d’un étant pour lequel il y va de cet être.
• Le sens de cet être, i.e. du souci, constitue l’être du pouvoir-être.
• Le sens d’être du Dasein est le Dasein même se comprenant.

• Le projeté du projet existential de l’existence s’est dévoilé comme résolution devançante.
• La résolution devançante est l’être pour le pouvoir-être le plus propre.
• Le Dasein peut advenir à soi en sa possibilité la plus propre.
• En ce se-laisser-advenir-à-soi (Sich-auf-sich-zukommenlassen), il soutient la possibilité comme possibilité.
• Le se-laisser-advenir-à-soi est le phénomène de l’avenir (Zukunft).
• L’être authentique ou inauthentique pour la mort n’est possible que comme avenant (zukünftiges).
• L’avenir ne désigne pas un maintenant qui n’est pas encore devenu effectif (wirklich), mais la venue (Kunft) en laquelle le Dasein advient à soi en son pouvoir-être le plus propre.
• Le devancement qui rend le Dasein authentiquement avenant n’est possible que pour autant que le Dasein advient à soi, i.e. est avenant en son être.

• La résolution devançante comprend le Dasein en son être-en-dette.
• Ce comprendre signifie : assumer l’être-en-dette en existant, être en tant que fondement jeté de la nullité.
• L’assomption de l’être-jeté signifie : être authentiquement le Dasein tel qu’il était à chaque fois déjà.
• L’assomption de l’être-jeté n’est possible que dans la mesure où le Dasein avenant peut être son « comme il était déjà à chaque fois » le plus propre, i.e. son « été » (Gewesen).

Friday, March 11, 2011

Page 324

• Le sens est ce où se tient la compréhensibilité de quelque chose, sans que cette chose vienne thématiquement au regard.
• Le sens signifie le vers-où du projet primaire à partir duquel quelque chose peut être conçu en sa possibilité.

• Libérer le vers-où d’un projet signifie ouvrir ce qui rend possible le projeté.
• Cette libération exige d’accompagner le projet sous-jacent à une interprétation de telle manière que ce qui est projeté devienne saisissable en son vers-quoi.
• Dégager le sens du souci signifie : accompagner le projet qui est à la base de l’interprétation existentiale du Dasein, de telle manière que le vers-quoi de son projeté devienne visible.
• Le projeté est l’être du Dasein en tant qu’ouvert en ce qui le constitue comme pouvoir-être-tout authentique.
• Le vers-quoi de ce projeté est ce qui possibilise la constitution de l’être comme souci.
Qu’est-ce qui possibilise la totalité du tout structurel du souci en l’unité de son articulation ?

• Le sens signifie le vers-quoi du projet de la compréhension de l’être.
• L’être-au-monde comprend et l’être de l’étant qu’il est lui-même, et l’être de l’étant découvert à l’intérieur du monde, mais de manière non thématique et sans différenciation de leurs modes d’existence.
• Toute expérience ontique de l’étant, le calcul circonspect de l’à-portée-de-la-main aussi bien que le connaître scientifique du sous-la-main, se fondent dans des projets de l’être de l’étant considéré.
• Ces projets abritent en eux un vers-quoi, dont le comprendre de l’être se nourrit.

• Lorsque nous disons : l’étant « a du sens », cela signifie : il est devenu accessible dans son être.
• L’étant « a » du sens parce que, ouvert en tant qu’être, il devient compréhensible dans le projet de l’être.
• C’est le projet primaire du comprendre de l’être qui donne (gibt) le sens.

Wednesday, March 9, 2011

Page 323

• En tant qu’il fait-silence (schweigendes), l’être-Soi-même authentique ne dit pas Je-Je, mais il est dans la ré-ticence (Verschwiegenheit) cet étant jeté comme lequel il peut être authentiquement.
• Le Soi-même que dévoile la réticence de l’existence résolue fournit le sol pour la question de l’être du Je.
• La question de l’être du Soi-même doit être arrachée à la pré-acquisition, favorisée par le dire-Je prédominant, d’une chose-Soi (Selbstdinges) en permanence sous-la-main.

Bien loin que le souci ait besoin d’être fondé dans un Soi-même, c’est l’existentialité comme constituant du souci qui livre la constitution du maintien (Selbst-ständigkeit) du Soi-même, à laquelle appartient l’être-échu (Verfallensein) factice dans l’absence de maintien (Unselbst-ständigkeit) du Soi-même.
• La structure du souci inclut le phénomène de l’ipséité.

Monday, March 7, 2011

Page 322

• Ce dire-Je naturel est motivé par l’échéance du Dasein, où il fuit dans le On.
• Dans le Je s’exprime le Soi-même que je ne suis pas authentiquement.
• Le Soi-même du Je-me-préoccupe oublieux de soi se montre comme le simple constamment même, mais indéterminé et vide.
• On est ce dont on se préoccupe.
• Le dire-Je ontique naturel manque la teneur phénoménale du Dasein visé dans le Je.

• Le Je désigne l’étant que l’on est en étant-au-monde.
• L’être-déjà-dans-un-monde en tant qu’être-auprès-de-l’à-portée-de-la-main intramondain signifie un en-avant-de-soi.
Je désigne l’étant pour lequel il y va de l’être de l’étant qu’il est.
• Avec le Je, c’est le souci qui s’exprime dans le dire-Je fugace (flüchtigen) de la préoccupation.
• Le On dit bruyamment Je-Je parce qu’il n’est pas authentiquement lui-même.
• La constitution du Soi-même ne se laisse reconduire ni à un Moi-substance, ni à un sujet.
• Le dire-Je-Je quotidien doit être compris à partir du pouvoir-être authentique.
• L’ipséité (Selbstheit) ne peut être déchiffrée que sur le pouvoir-être-Soi-même authentique, i.e. sur l’authenticité de l’être du Dasein comme souci.
• Le phénomène du pouvoir-être authentique ouvre le regard au maintien (Standigkeit) du Soi-même au sens de l’avoir-conquis-sa-tenue (Standgewonnenhabens).
• Le maintien du Soi-même est la contre-possibilité authentique de l’absence de maintien de l’échéance ir-résolue.
• Le maintien du Soi-même (Selbst-ständigkeit) signifie la résolution devançante dont la structure ontologique dévoile l’existentialité de l’ipséité.

• Le Dasein est authentiquement lui-même dans l’isolement originaire de cette résolution silencieuse (verschwiegenen) disposée à l’angoisse.

Sunday, March 6, 2011

Page 321

• Le Je n’est pas seulement Je pense, mais Je pense quelque chose.
• Kant souligne que le Je demeure rapporté à ses représentations et n’est rien sans elles.

• Mais ces représentations, pour lui, sont l’empirique qui est accompagné (begleitet) par le Je, les phénomènes.
• Il ne montre pas quel est le mode d’être de cet accompagnement, lequel est au fond compris comme un être-ensemble-sous-la-main du Moi et de ses représentations.
• Kant n’a pas coupé le Moi de la pensée, mais sans poser le Je pense en sa pleine réalité essentielle comme Je pense quelque chose, et sans reconnaître dans la présupposition ontologique du Je pense quelque chose la déterminité fondamentale du Soi-même.
• La position Je pense quelque chose demeure sous-déterminée, parce que le quelque chose demeure indéterminé.
• Si l’on entend par cela un étant intramondain, c’est alors le monde qui se trouve présupposé, phénomène qui co-détermine alors la constitution d’être du Je.
• Le dire-Je vise l’étant que je suis en tant que Je-suis-dans-un-monde.
• Kant n’aperçut pas le phénomène du monde, en réduisant ainsi le Je à un sujet isolé.

Dans le dire-Je, le Dasein s’exprime comme être-au-monde.
• Même si le Dasein vise ainsi l’étant qu’il est à chaque fois lui-même l’auto-interprétation quotidienne a tendance à se comprendre à partir du monde offert à la préoccupation.
• Le Dasein se méprend ainsi au sujet du mode d’être de l’étant qu’il est lui-même.

Saturday, March 5, 2011

Page 320

• Néanmoins, Kant saisit ce Je comme sujet, donc dans un sens ontologiquement inadéquat.
• Le concept de sujet ne caractérise point l’ipséité (Selbstheit) du Moi (Ich) en tant que Soi-même (Selbst), mais l’identité (Selbigkeit) et la constance (Beständigkeit) d’un étant sous-la-main.
• L’être du Je est compris comme réalité de la res cogitans.
• Kant a saisi le caractère ontologique du Soi-même de la personne dans l’horizon de l’ontologie inadéquate du sous-la-main intramondain, en tant que substantiel.
• La problématique du Soi-même depuis la res cogitans de Descartes jusqu’au concept hégélien de l’esprit manque de sol ontologique.

Friday, March 4, 2011

Page 319

• Selon Kant, le « Moi » est une conscience qui accompagne tous les concepts.
• En lui, « rien de plus n’est représenté qu’un sujet transcendantal des pensées ».
• La « conscience en soi n’(est) pas tant une représentation [...] qu’une forme de celle-ci en général ».
• Le « Je pense » est « la forme de l’aperception qui s’attache à toute expérience et la précède ».

• Kant saisit la teneur phénoménale du « Moi » dans l’expression « Je pense », i.e. comme res cogitans.
• Le Moi est le sujet du comportement logique, i.e. du lier (Verbindens).
• Le « Je pense » signifie : je lie. Tout lier est « Je lie ».
• À la base de toute compréhension et de toute mise en relation se tient toujours déjà le Moi.
• Le sujet est « conscience en soi» et non pas représentation, mais plutôt la forme de celle-ci.
• Le Je-pense n’est pas un représenté, mais la structure formelle du représenter comme tel.
• Le Je, compris comme forme de la représentation, signifie la même chose que : le Je comme « sujet logique ».

• Double est l’apport positif de l’analyse kantienne :
1) Kant aperçoit l’impossibilité de reconduire ontiquement le Moi à une substance ;
2) il maintient le Je comme « Je pense ».

Page 318

• Si le Soi-même appartient aux déterminations du Dasein, et si l’« essence » de celui-ci réside dans l’existence, alors égoité (Ichheit) et ipséité (Selbstheit) doivent être conçues existentialement.
• La caractérisation du On interdit tout emploi de catégories de l’être-sous-la-main (substance).
• Le souci ne saurait être reconstruit à l’aide des catégories de la réalité.
• La thèse selon laquelle l’expression de souci de soi, formée sur le modèle de la sollicitude comme souci pour autrui, est une tautologie implique que le souci abrite en soi le phénomène du Soi-même.
• Le problème de la détermination de l’ipséité du Dasein s’aiguise en question de la connexion entre souci et ipséité.

• L’auto-interprétation quotidienne du Dasein s’ex-prime sur soi-même dans le dire-Je (Ich-sagen).
• Le Je n’est pas la détermination d’autres choses, il n’est pas lui-même prédicat, mais le sujet absolu.
• Ce qui est ex-primé dans le dire-Je est toujours rencontré comme se maintenant le même.
• Les caractères de la simplicité, de la substantialité, et de la personnalité, procèdent d’une expérience pré-phénoménologique authentique.
• La question reste de savoir si ce qui est ainsi ontiquement expérimenté peut être ontologiquement interprété à l’aide des catégories citées.

• Kant montre, en se conformant à la réalité phénoménale donnée dans le dire-Je, que les thèses ontiques sur la substance psychique déduites des caractères cités sont illégitimes, en récusant ainsi une fausse explication ontique du Moi.
• Par là, l’interprétation ontologique de l’ipséité n’est pas gagnée.
• Kant glisse dans la même ontologie inadéquate du substantiel.

Wednesday, March 2, 2011

Page 317

• La totalité de la structure du souci est articulée (gegliedert).
• Notre tentative de saisir phénoménalement le Dasein total a semblé échouer sur la structure du souci.
• Le en-avant-de-soi se donnait à nous comme un ne-pas-encore.
• Le en-avant-de-soi s’est dévoilé comme être pour la fin que tout Dasein est dans le fond de son être.
• Le souci, dans l’appel de la conscience, con-voque le Dasein à son pouvoir-être le plus propre.
• La compréhension de l’ad-vocation s’est manifestée comme résolution devançante, laquelle renferme en soi un pouvoir-être-tout authentique du Dasein.
• La structure du souci ne parle pas contre un être-tout possible, mais elle est la condition de possibilité d’un tel pouvoir-être existentiel.
• Dans le phénomène du souci sont ancrés les phénomènes existentiaux de la mort, de la conscience et de la dette.

• C’est le Moi (Ich) qui paraît tenir ensemble la totalité du tout structurel.
• Depuis toujours, le Moi et le Soi ont été conçus comme le fond portant (tragende Grund) (substance ou sujet).
• De prime abord et le plus souvent, le Dasein n’est pas lui-même, mais il est perdu dans le On, lequel est une modification existentielle du Soi-même authentique.
• La question de la constitution ontologique de l’ipséité est demeurée sans réponse.