Saturday, April 9, 2011

Page 340

• L’être-intoné (Gestimmtheit) transporte le Dasein devant son être-jeté sans le connaître comme tel. • L’être-jeté veut dire : se trouver ainsi ou ainsi. • L’affection se fonde dans l’être-jeté. • La tonalité représente la guise en laquelle je suis à chaque fois l’étant jeté. • La tonalité ouvre selon la guise d’une conversion (Hinkehr) et d’un détournement (Abkehr) du Dasein propre. • Transporter devant le factum (Daβ) de l’être-jeté propre est possible si l’être du Dasein est constamment été (gewesen ist). • L’ekstase de l’être-été (Gewesen) rend possible de se trouver (Sich-finden) selon la guise du se-trouver (Sich-befindens). • Si le comprendre se fonde primairement dans l’avenir, l’affection se temporalise primairement dans l’être-été. • La tonalité se temporalise de telle manière que c’est l’être-été qui modifie les ekstases cooriginaires. • Les tonalités sont ontiquement bien connues, mais pas dans leur fonction existentiale. • Elles passent pour des vécus fugitifs qui colorent les états psychiques (Seelenzustandes), mais en réalité elles appartiennent à la constance originaire de l’existence. • La tâche est de mettre en lumière la structure ontologique de l’être-intoné dans sa constitution temporalo-existentiale. • La thèse : « l’affection se fonde primairement dans l’être-été» signifie : le caractère existential de la tonalité est un re-porter vers... (Zurückbringen auf…). • L’affection, à chaque fois, manifeste un mode de l’être-été. • Il ne s’agit pas de déduire les tonalités à partir de la temporalité.

Page 339

• L’advenir à soi de la résolution devançante est un revenir au Soi-même le plus propre, jeté dans son isolement. • Cette ekstase rend possible que le Dasein, en se résolvant, assume l’étant qu’il est déjà. • Dans le devancement, le Dasein se repete (wiederholt) vers le pouvoir-être le plus propre. • Nous appelons répétition (Wiederholung) ce mode propre de l’être-été (Gewesen-sein) authentique. • Le se-projeter inauthentique vers les possibilités puisées dans l’objet de préoccupation n’est possible qu’autant que le Dasein s’est oublié en son pouvoir-être jeté le plus propre. • Un tel oubli n’est pas un défaut du souvenir, mais un mode ekstatique positif de l’être-été. • L’ekstase de l’oubli a le caractère d’un désengagement devant (Ausrücken vor…) l’été (Gewesen) le plus propre. • C’est sur la base de cet oubli que le présentifier qui se préoccupe et s’attend (besorgende, gewärtigende Gegenwärtigen) peut conserver l’étant qui n’est pas à la mesure du Dasein. • Le souvenir (Erinnerung) n’est possible que sur la base d’un oublier (Vergessens), et non pas l’inverse. • C’est sur le mode de l’oubli que l’être-été (Gewesenheit) ouvre l’horizon où le Dasein perdu dans l’extériorité de ce dont il se préoccupe peut se ressouvenir. • Le comprendre inauthentique se temporalise conformément au s’attendre oublieux-présentifiant (vergessend-gegenwärtigende Gewärtigen), lequel referme le pouvoir-être authentique et est la condition de possibilité de l’irrésolution. • Le comprendre inauthentique se détermine à partir du présentifier (Gewärtigen) de ce dont il se préoccupe. b) La temporalité de l’affection. • Le comprendre est toujours affecté. • Le est à chaque fois ouvert (ou refermé) par de la tonalité (Stimmung).

Monday, April 4, 2011

Page 338

• Au devancement de la résolution appartient un présent conformément auquel une décision (Entschluβ) ouvre la situation. • Le présent n’est pas seulement ramené de la dispersion dans ce dont on se préoccupe, mais il est tenu dans l’avenir et l’être-été. • Le présent tenu dans la temporalité authentique, nous le nommons l’instant (Augenblick). • Ce terme doit être pris en tant qu’ekstase. • Il désigne l’échappée (Entrückung) tenue (gehaltene) dans la résolution vers ce qui lui fait encontre en fait de possibilités ou de circonstances de préoccupation. • Il est impossible d’éclaircir le phénomène de l’instant à partir du maintenant (Jetzt). • Le maintenant appartient au temps comme intratemporalité : le maintenant où quelque chose est sous-la-main. • Dans l’instant, rien ne peut survenir, mais, en tant qu’être présent à... (Gegen-wart) authentique, il laisse faire encontre ce qui peut être en un temps en tant qu’à-portée-de-la-main au sous-la-main. • Kierkegaard reste attaché au concept vulgaire du temps et détermine l’instant à l’aide du maintenant (Jetzt) et de l’éternité (Ewigkeit). • Le temps comme intratemporalité connaît uniquement le maintenant, jamais un instant. • À la différence de l’instant comme présent authentique, nous appelons le présent inauthentique le présentifier (Gegenwärtigen). • Un présent inauthentique, sans instant et irrésolu (uneigentliche, augenblicklos-unentschlossene) est présentifiant, mais non pas instantané (augenblicklich). • L’échéance sur le monde de la préoccupation trouve son sens existential dans le présentifier. • Le comprendre inauthentique se temporalise à partir du présentifier, car ce comprendre projette le pouvoir-être à partir de ce dont on se préoccupe. • L’instant se temporalise partir de l’avenir authentique. • Le comprendre inauthentique se temporalise comme ce s’attendre présentifiant (gegenwärtigendes Gewärtigen) à l’unité duquel doit appartenir un être-été (Gewesenheit).

Sunday, April 3, 2011

Page 337

• L’avenir doit se gagner, et cela non pas à partir d’un présent, mais à partir de l’avenir inauthentique. • Le terme indifférent pour l’avenir c’est le en-avant-de-soi (Sich-vorweg). • Le Dasein, facticement, est constamment en-avant-de-soi, mais il est inconstamment devançant (vorlaufend). • En tant que souci, le Dasein est en-avant-de-soi. • De prime abord et le plus souvent, l’être-au-monde préoccupé se comprend à partir de ce dont il se préoccupe. • Le comprendre inauthentique se projette vers ce qui, dans les affaires (Geschäfte) de l’activité quotidienne, est l’objet de la preoccupation (Besorgbare). • Ce dont on se préoccupe n’est comme il est qu’en-vue du pouvoir-être soucieux. • Celui-ci laisse le Dasein, dans son être préoccupé auprès de ce dont il se préoccupe, advenir à soi. • Le Dasein n’advient pas primairement à soi dans son pouvoir-être le plus propre, mais, se préoccupant, il est attentif (gewärtig) à soi à partir de ce qu’offre ou refuse ce dont il se préoccupe. • C’est à partir de celui-ci que le Dasein advient à soi. • L’avenir inauthentique a le caractère du s’attendre (Gewärtigens). • C’est dans ce mode de l’avenir que le se-comprendre préoccupé à partir de ce que l’on fait a sa possibilité. • C’est parce que le Dasein à son pouvoir-être à partir de ce dont il se préoccupe, qu’il peut l’attendre ceci ou cela. • Le s’attendre (Gewärtigen) doit déjà avoir ouvert l’horizon à partir duquel quelque chose peut être attendu. • L’attendre est un mode fondé dans le s’attendre de l’avenir, qui se temporalise authentiquement comme devancement (Vorlaufen). • Il y a dans le devancement un être pour la mort plus originaire que dans l’attente préoccupée de celle-ci. • Le comprendre, en tant qu’exister dans le pouvoir-être, est primairement avenant (zukünftig). • Mais il ne se temporaliserait pas s’il n’était pas déterminé cooriginairement par l’être-été et le présent. • La préoccupation quotidienne se comprend à partir du pouvoir-être qui vient au devant d’elle à partir du succès ou de l’echec concernant ce dont elle se préoccupe. • À l’avenir inauthentique, au s’attendre, correspond un être propre auprès de ce dont on se préoccupe.

Saturday, April 2, 2011

Page 336

a) La temporalité du comprendre. • Sous le nom de comprendre (Verstehen), nous désignons un existential fondamental ; il ne s’agit ni d’un mode de connaître, distingué de l’expliquer et du concevoir, ni d’une saisie thématique. • Le comprendre constitue l’être du de telle manière que c’est sur sa base qu’un Dasein peut configurer en existant les diverses possibilités que constituent la vue (Sicht), la circon-spection (Sichumsehens), l’a-viser-sans-plus (Nurhinsehens). • Tout expliquer, en tant que découverte (Entdecken) compréhensive de l’in-compréhensible (Unverständlichen), se fonde dans le comprendre primaire du Dasein. • Le comprendre signifie : être-projetant pour un pouvoir-être en-vue-de quoi le Dasein existe à chaque fois. • Le comprendre ouvre le pouvoir-être de telle manière que le Dasein sait à chaque fois ce qu’il en est de lui-même. • Ce savoir ne consiste pas à avoir découvert un fait, mais à se tenir dans une possibilité existentielle. • Le non-savoir correspondant ne consiste pas dans le défaut du comprendre, mais est un mode déficient de l’être-projeté du pouvoir-être. • L’existence peut être digne de question. Pour cela il faut une ouverture. • À la base du se-comprendre projetant dans une possibilité existentielle se tient l’avenir en tant qu’advenir-à-soi à partir de la possibilité comme laquelle le Dasein existe à chaque fois. • L’avenir rend possible un étant qui existe, en comprenant, dans son pouvoir-être. • Le projeter ne saisit pas la possibilité projetée de manière thématique dans une visée, mais il se jette en elle. • En comprenant, le Dasein est à chaque fois comme il peut être. • La résolution est l’exister originaire et authentique. • De prime abord et le plus souvent, le Dasein demeure irrésolu, refermé en son pouvoir-être le plus propre, vers lequel il ne se porte que dans l’isolement (Vereinzelung). • La temporalité ne se temporalise pas constamment à partir de l’avenir authentique. • La temporalisation de l’avenir est muable. • L’expression devancement (Vorlaufen) caractérise l’avenir authentique. • Elle indique que le Dasein, existant authentiquement, se laisse ad-venir à soi en tant que pouvoir-être le plus propre.

Wednesday, March 30, 2011

Page 335

• La temporalité de l’être-au-monde quotidien, i.e. de la préoccupation échéante circonspecte, rend possible la modification de la circon-spection en perception avisant (hinsehenden Vernehmen), ainsi qu’en la connaissance théorique qui s’y fonde. • La temporalité de l’être-au-monde qui se dégage sous cette figure se manifeste comme le fondement de la spatialité spécifique du Dasein. • L’é-loignement et l’orientation ont une constitution temporelle. • Il existe une possibilité de temporalisation de la temporalité où se fonde l’inauthenticité du Dasein. • Le de prime abord et le plus souvent (Zunächst und Zumeist) a un sens temporel qui determine le caractère temporel de la quotidienneté. § 68. La temporalité de l’ouverture en général. • La résolution représente une ouverture authentique du Dasein. Celle-ci le constitue de manière telle que, en existant, il peut être son . • Mettre en lumière la constitution temporelle du soici signifie interpréter temporellement ses moments structurels, i.e. le comprendre, l’affection, l’échéance et le parler. • Tout comprendre à sa tonalité (Stimmung). • Toute affection est compréhensive. • Le comprendre affecté a le caractère de l’échéance. • Le comprendre intoné de manière échéante s’articule dans le parler. • La constitution temporelle de ces phénomènes reconduit à cette unique temporalité qui garantit l’unité structurelle du comprendre, de l’affection, de l’échéance et du parler.

Tuesday, March 29, 2011

Page 334

CHAPITRE IV TEMPORALITÉ ET QUOTIDIENNETÉ § 67. Le contenu fondamental (Grundbestand) de la constitution existentiale du Dasein et la pré-esquisse de son interprétation temporelle. • En tant qu’elle est articulée (gegliederte), la totalité originaire de la constitution du Dasein exige une multiplicité. • L’originarité de la constitution d’être ne coïncide pas avec la simplicité et l’unicité d’un élément constitutif dernier. • L’origine ontologique de l’être du Dasein excède en puissance ce qui en jaillit. • Tout jaillir (Entspringen), dans le champ ontologique, est dégénération (Degeneration). • A la percée ontologique jusqu’à l’origine (Ursprung) s’ouvre le caractère problématique de tout ce qui est évident. • L’ouverture constitue l’être du . • L’être-au-monde est la constitution fondamentale du Dasein. • La structure de la mondanéité (la significativité) est solidaire de ce vers-quoi le comprendre appartenant à l’ouverture se projette, du pouvoir-être du Dasein, en-vue-de-quoi il existe. • Les structures où se constitue l’ouverture, à savoir : le comprendre (Verstehen), l’affection (Befindlichkeit), l’échéance (Verfallen) et le parler (Rede).

Sunday, March 27, 2011

Page 333

• Le Dasein, en tant qu’étant pour lequel il y va de son être, s’emploie (verwendet) primairement en-vue-de lui-même (Umwillen seiner selbst), et ce faisant il se consomme (verbraucht). • Le plus souvent, le souci est préoccupation circon-specte. • Se consommant (Sichverbrauchend), le Dasein use (braucht) de son temps. • La préoccupation circonspectivement calculante compute le temps. • Le compte avec le temps est constitutif de l’être-au-monde. • La découverte préoccupée de la circon-spection laisse l’à-portée-de-la-main et le sous-la-main faire encontre dans le temps. • L’étant intramondain devient accessible comme étant dans le temps. • Nous appelons intratemporalité (Innerzeitigkeit) la déterminité temporelle de l’étant intramondain. • Le temps trouvé ontiquement en elle devient la base de la formation du concept vulgaire du temps. • Le temps comme intratemporalité provient d’un mode de temporalisation de la temporalité originaire. • Le temps où le sous-la-main naît et passe est un phénomène temporel véritable et non pas l’extériorisation d’un temps qualitatif en espace, ainsi que veut nous le faire croire l’interprétation du temps ontologiquement indéterminée de Bergson. • En tant qu’être-au-monde, le Dasein existe facticement auprès de l’étant rencontré à l’intérieur du monde. • L’être du Dasein n’obtient sa transparence ontologique que dans l’horizon de l’être de l’étant qui n’est pas à sa mesure, y compris de celui qui, sans être ni à-portée-de-la-main ni sous-la-main, subsiste (besteht). • L’interprétation des modifications de l’être de tout ce qui est a besoin d’une idée éclairée de l’être en général.

Friday, March 25, 2011

Page 332

• La temporalité doit se confirmer dans toutes les structures essentielles de la constitution fondamentale du Dasein.

• La structure ontologique de l’étant que je suis à chaque fois moi-même trouve son centre dans l’autonomie (Selbständigkeit) de l’existence (Existenz).
• Le Soi-même ne peut être conçu ni comme substance, ni comme sujet, mais se fonde dans l’existence.
• La structure de temporalisation (Zeitigungstruktur) de la temporalité (Zeitlichkeit) [ou plutôt celle-ci ?] se dévoile comme l’historialité (Geschichtlichkeit) du Dasein.
• La proposition : le Dasein est historial se confirme comme énoncé ontologico-existential fondamental, lequel est sans commune mesure avec la constatation ontique du fait que le Dasein survient dans une histoire du monde (Weltgeschichte).
• L’historialité du Dasein est le fondement d’un comprendre historique (historischen Verstehens) possible, lequel à son tour implique la possibilité d’une configuration (Ausbildung) de l’histoire (Historie) comme science.

Thursday, March 24, 2011

Page 331

• C’est seulement parce que le temps originaire est fini que le temps dérivé peut se temporaliser comme in-fini.

• Le temps est originairement temporalisation (Zeitigung) de la temporalité (Zeitlichkeit), laquelle possibilise la constitution de la structure du souci.
• La temporalité est ekstatique.
• La temporalité se temporalise originairement à partir de l’avenir.
• Le temps originaire est fini.

§ 66. La temporalité du Dasein et la tâche qu’elle impose d’une répétition plus originaire de l’analyse existentiale.

• La temporalité s’est tout d’abord manifestée dans la résolution devançante, laquelle est le mode authentique de l’ouverture, qui le plus souvent se tient dans l’inauthenticité de l’auto-explicitation échéante du On.

Monday, March 21, 2011

Page 330

• Et pourtant, est-ce que le temps, malgré le ne-plus-être-là (Nichtmehrdaseins) de moi-même, ne continue pas ?
• Est-ce qu’une infinité de choses ne peut pas advenir depuis l’avenir ?

• À ces questions, il faut répondre par l’affirmative.
• Pourtant, elles ne contiennent aucune objection contre la finitude de la temporalité originaire.
• La question n’est pas de savoir ce qui peut encore se produire dans la suite du temps (weitergehenden Zeit), mais de savoir comment l’advenir-à-soi (Auf-sich-Zukommen) en tant que tel est déterminé.
• Sa finitude, loin de signifier une cessation, est un caractère de la temporalisation.
• L’avenir authentique est le à-soi (Auf-sich-zu) qui existe comme la possibilité indépassable de la nullité.
• Le caractère ekstatique de l’avenir originaire réside en ce qu’il clôt le pouvoir-être et rend possible le comprendre existentiel dé-clos (résolu, entschlossene) de la nullité.
• L’advenir-à-soi authentique est le sens de l’exister dans la nullité le plus propre.
• On ne conteste pas que le temps continue, mais l’on cherche uniquement à maintenir le caractère phénoménal de la temporalité originaire.

• La tentation de perdre de vue la finitude de l’avenir et donc de la temporalité originaire résulte de la compréhension vulgaire du temps, laquelle ne connaît qu’un temps sans fin.
• Le problème ne peut pas être : comment le temps dérivé (abgeleitete) infini où le sous-la-main naît et périt devient-il temps originaire fini, mais comment la temporalité inauthentique infinie provient de la temporalité authentique finie?

Page 329

• Les phénomènes du à..., (zu) du vers... (auf) et du auprès... (bei) révèlent la temporalité comme le hors-de-soi (Auβer-sich) originaire en et pour soi-même.
• Nous appelons les phénomènes de l’avenir, de l’être-été, du présent les ekstases (Ekstasen) de la temporalité.
• Celle-ci n’est pas un étant, qui ensuite sort de soi, mais son essence est la temporalisation dans l’unité des ekstases.
• La compréhension vulgaire nivèle le caractère ekstatique de la temporalité originaire dans une suite, sans commencement ni fin, de maintenant.
• Ce nivellement se fonde en une temporalisation inauthentique.
• Le temps accessible à l’entendement du Dasein est non originaire et provient de la temporalité authentique.

• L’avenir, au sein de l’unité ekstatique de la temporalité originaire, possède une primauté.
• La temporalité ne résulte pas d’une séquence des ekstases, mais se temporalise dans la co-originarité de celles-ci.
• La différence des modes de la temporalisation consiste en ceci que la temporalisation peut se déterminer primairement à partir des diverses ekstases.
• La temporalité originaire et authentique se temporalise à partir de l’avenir authentique.
• Etant-été de manière avenante (zukünftig gewesen), elle éveille le présent.
• La primauté de l’avenir se manifestera même dans le temps dérivé (abkünftigen).

• Le souci est être pour la mort.
• La résolution devançante est l’être authentique pour la possibilité de l’impossibilité du Dasein.
• Le Dasein existe authentiquement et totalement comme l’étant que, jeté dans la mort (geworfen in den Tod), il peut être.
• Il n’a pas une fin où il cesse, mais il existe de manière finie.
• L’avenir authentique, qui temporalise primairement la temporalité qui constitue le sens de la résolution devançante, se dévoile comme fini (endliche).

Friday, March 18, 2011

Page 328

• Le déjà désigne le sens d’être temporel de l’étant qui, pour autant qu’il est, est déjà jeté.
• C’est parce que le souci se fonde dans l’être-été (Gewesenheit) que le Dasein peut exister comme un étant jeté.
• Aussi longtemps qu’il existe facticement, il n’est jamais passé, mais il est un je suis-été (ich bin-gewesen).
• Il ne peut être été qu’aussi longtemps qu’il est.
• Nous qualifions de passé un étant qui n’est plus sous-la-main.
• Le Dasein, tandis qu’il existe, ne peut pas se constater comme un fait sous-la-main.
• Le Dasein ne se trouve jamais que comme fait (Faktum) jeté.
• Dans l’affection (Befindlichkeit), le Dasein est assailli par lui-même comme l’étant que, étant encore, est constamment été (gewesen ständig ist).
• Le sens existential primaire de la facticité réside dans l’être-été.
• Les expressions avant (Vor) et déjà (Schon) indiquent le sens temporel de l’existentialité et de la facticité.

• Le présentifier (Gegenwärtigen) en lequel se fonde primairement l’échéance sur l’à-portée-de-la-main et le sous-la-main de la préoccupation demeure inclus (eingeschlossen) dans l’avenir et l’être-été.
• Résolu, le Dasein s’est ramené de l’échéance, pour être d’autant plus authentiquement dans le coup d’oeil ou l’instant (Augenblick) sur la situation ouverte.

• La temporalité rend possible l’unité de l’existence, de la facticité et de l’échéance, et elle constitue ainsi la totalité de la structure du souci.
• La temporalité ne se compose pas au fil du temps (mit der Zeit) de l’avenir, de l’être-été et du présent.
• La temporalité n’est pas un étant, mais se temporalise (zeitigt).
• La temporalité temporalise des guises possibles d’elle-même, lesquelles possibilisent la multiplicité des modes d’être du Dasein, et surtout la possibilité fondamentale de l’existence authentique et inauthentique.

• L’avenir, l’être-été, le présent manifestent les caractères phénoménaux du à-soi (Auf-sich-zu), du en retour vers (Zurück auf) et du laisser-faire-encontre de (Begegnenlassens).

Thursday, March 17, 2011

Page 327

• La résolution constitue la modalité du souci authentique.
• Elle n’est possible que par la temporalité, laquelle possibilise le souci.
• La totalité d’être du Dasein comme souci signifie : être-déjà-en-avant-de-soi-dans (un monde) comme être-auprès-de (l’étant rencontré à l’intérieur du monde).
L’unité originaire de la structure du souci réside dans la temporalité.

• Le en-avant-de-soi (Sich-vorweg) se fonde dans l’avenir.
• L’être-déjà-dans (Schon-sein-in) annonce l’être-été (Gewesenheit).
• L’être-auprès (Sein bei)... est rendu possible dans le présentifier (Gegenwärtigen).
• Le avant (Vor) ne signifie pas « maintenant-pas-encore... mais plus tard » (Noch-nicht-jetzt – aber später). Le déjà (Schon) ne signifie pas « plus-maintenant... mais plus tôt » (Nicht-mehr-jetzt – aber frûher).
• Si les expressions avant (vor) et déjà (Schon) avaient ces significations temporelles, alors le souci serait conçu comme un étant qui se déroule dans le temps et l’être du Dasein deviendrait un sous-la-main.
• Le en-avant (vorweg) indiquent l’avenir tel qu’il rend possible que le Dasein soit de telle manière qu’il y aille pour lui de son pouvoir-être.
• Le se-projeter (Sichentwerfen), fondé dans l’avenir, vers le en-vue-de soi-même (Umwillen seiner selbst) est un caractère d’essence de l’existentialité.
Le sens primaire de celle-ci est l’avenir.

Tuesday, March 15, 2011

Page 326

• C’est pour autant que le Dasein est comme je-suis-été (bin-gewesen) qu’il peut advenir de manière avenante à soi-même, en re-venant (zurück-kommt).
• Authentiquement avenant (zukünftig), le Dasein est authentiquement été (gewesen).
• Le devancement vers la possibilité la plus propre est le re-venir compréhensif vers l’été (Gewesen) le plus propre.
• Le Dasein ne peut être été authentiquement qu’autant qu’il est avenant.
• L’être-été (Gewesenheit) jaillit de l’avenir.

• La résolution devançante ouvre la situation du là de telle manière que l’existence, en agissant, se préoccupe circon-spectivement de l’à-portée-de-la-main.
• L’être résolu auprès de l’à-portée-de-la-main de la situation, i.e. le laisser-faire-encontre de ce qui est présent (Anwesenden) dans le monde ambiant n’est possible que dans un présentifier (Gegenwärtigen) de cet étant.
• C’est seulement en tant que présent au sens du présentifier que la résolution peut être ce qu’elle est : le laisser-faire-encontre de ce dont elle s’empare en agissant.

• Revenant à soi de manière avenante, la résolution se transporte dans la situation en présentifiant (gegenwärtigend).
• L’être-été (Gewesenheit) jaillit de l’avenir, de telle manière que l’avenir été (gewesene Zukunft) dé-laisse de soi le présent (aus sich enläβt).
• Nous appelons temporalité (Zeitlichkeit) ce phénomène unitaire en tant qu’avenir étant-été-présentifiant (gewesend-gegenwärtigende Zukunft).
• C’est seulement dans la mesure où le Dasein est déterminé comme temporalité qu’il se rend possible le pouvoir-être-tout authentique de la résolution devançante.
La temporalité se dévoile comme le sens du souci authentique.

• L’usage de l’expression temporalité doit tenir éloignées toutes les significations de l’avenir, du passé et du présent suggérées par le concept vulgaire du temps.
• Cela vaut aussi des concepts d’un temps subjectif et objectif, ou immanent et transcendant.
• Le temps de la compréhension vulgaire représente un phénomène certes véritable, mais second, lequel provient de la temporalité inauthentique.
• Les concepts d’avenir, de passé et de présent ont pris naissance dans le comprendre inauthentique du temps.