Thursday, December 30, 2010

Page 314

• La délimitation de la structure du souci a fourni sa base à une première différenciation ontologique de l’existence et de la réalité.
• La substance de l’homme est l’existence.

• Même cette idée existentiellement non-obligeante de l’existence abrite une teneur (Gehalt) ontologique déterminée, laquelle présuppose, tout comme l’idée de réalité, une idée de l’être en général.
• L’une et l’autre désignent de l’être.

• L’idée de l’être doit être conquise grâce à l’élaboration de la compréhension d’être qui appartient au Dasein.
• Pourtant, celle-ci ne peut être saisie que sur la base d’une interprétation du Dasein au fil conducteur de l’idée d’existence.
• Est-ce que le problème fondamental-ontologique se meut ainsi dans un cercle ?

• Ce qui est blâmé sous le titre de « cercle » appartient à l’essence du comprendre.
• L’objection du cercle opposée à l’interprétation existentiale dit ceci : l’idée de l’existence et de l’être est présupposée, et c’est d’après elle que le Dasein est interprété, afin d’obtenir par là l’idée de l’être.
• Pourtant, que veut dire « présupposer » ?
• Est-ce qu’avec cette idée de l’existence une proposition de base est posée, à partir de laquelle nous déduirions d’autres propositions relatives à l’être du Dasein ?
• Ou bien ce présupposer n’a-t-il pas plutôt le caractère du projeter compréhensif, de telle sorte que l’interprétation qui configure ce comprendre donne la parole à l’étant à expliciter, afin qu’il décide s’il fournira la constitution d’être en direction de laquelle il fut ouvert, de manière formelle-indicative, dans le projet ?

Wednesday, December 29, 2010

Page 313

La violence du projet ne devient-elle pas libération de la réalité phénoménale non-déguisée du Dasein ?

• Si l’analytique pose à son fondement, en tant que pouvoir-être existentiellement authentique, la résolution devançante, cette possibilité est-elle fortuitement privilégiée?
L’être-au-monde a-t-il une instance plus haute de son pouvoir-être que sa mort ?

• La thèse selon laquelle le Dasein échoit (verfalle), et qu’il faut lui disputer, contre cette tendance d’être, l’authenticité de son pouvoir-être, ne dépend pas d’une idée présupposée de l’existence dont la légitimité est problématique ?

• L’indication formelle de l’idée d’existence était guidée par la compréhension d’être qui se trouve dans le Dasein.
• Le Dasein, je le suis à chaque fois moi-même en tant que pouvoir-être pour lequel il y va d’être cet étant.
• En se comprenant comme être-au-monde, il fait encontre au Dasein de l’étant possédant le mode d’être de l’à-portée-de-la-main et du sous-la-main.
• Le Dasein n’est pas seulement sous-la-main, mais il s’est à chaque fois déjà compris.
• L’idée d’existence que nous avons posée au départ de l’analyse est la pré-esquisse de la structure formelle de la compréhension du Dasein en général.

Monday, December 27, 2010

Page 312

• À l’être du Dasein appartient l’auto-interprétation.
• Dans la découverte circonspecte-préoccupée du monde, la préoccupation est prise en vue.
• Facticement, le Dasein se comprend dans des possibilités existentielles déterminées, même si elles proviennent de l’entente du On.
• L’existence, expressément ou non, adéquatement ou non, est co-comprise.
• Tout comprendre ontique a ses implications (Einschlüsse), même si ceux-ci ne sont pas conçus de manière théorique.

• Sans une compréhension existentielle, toute analyse de l’existentialité demeure dépourvue de sol.
• N’y a-t-il pas, à la base de l’interprétation de l’authenticité, une conception ontique de l’existence, qui ne saurait être obligatoire pour tout un chacun ?
• Même si l’interprétation existentiale ne prétendra jamais faire acte d’autorité sur des possibilités existentielles, ne doit-elle pas se justifier quant aux possibilités existentielles qui lui servent à fournir à l’interprétation ontologique son sol ontique ?
• Si l’être du Dasein est pouvoir-être et être-libre pour ses possibilités les plus propres, l’interprétation ontologique peut-elle faire autrement que de poser à son fondement des possibilités ontiques et de projeter celles-ci vers leur possibilité ontologique ?
• S’il est vrai que le Dasein s’interprète à partir de sa perte dans la préoccupation pour le monde, la détermination des possibilités ontico-existentielles conquise à contre-courant de cette tendance n’est-elle pas la seule manière d’ouvrir cet étant qui lui soit adéquate ?

BBC documentary sur M. Heidegger

Heidegger, Thinking The Unthinkable

Saturday, December 25, 2010

Page 311

L’étant que nous sommes à chaque fois nous-mêmes est ontologiquement le plus lointain.
• La raison s’en trouve dans le souci lui-même.
• L’être échéant auprès de ce qui dans le monde s’offre à la plus proche préoccupation (Nächstbesorgten) guide l’interprétation quotidienne du Dasein et recouvre ontiquement son être authentique.
• La prédonation phénoménale originaire de cet étant n’est pas évidente du tout.
• La libération de l’être originaire du Dasein doit être disputée à la tendance interpretative ontico-ontologique échéante.

• Dans le Dasein, l’entendement préoccupé s’est emparé du pouvoir-être et de son ouverture, i.e. de sa fermeture.

• Selon la suffisance de l’évidence rassurée de l’interprétation quotidienne, l’analyse existentiale a un caractère de violence (Gewaltsamkeit).
• Ce caractère est propre à toute interprétation, car la compréhension (Verstehen) qui se configure en elle a la structure du projeter.

Friday, December 24, 2010

Page 310

• La résolution devançante, loin de viser à surmonter (überwinden) la mort, est ce comprendre qui libère pour la mort la possibilité de s’emparer de l’existence.
• Le vouloir-avoir-conscience déterminé comme être pour la mort, loin de signifier un isolement (Abgeschiedenheit) qui fuirait le monde, transporte sans illusions dans la résolution de l’agir (Handelns).
• Avec l’angoisse dégrisée qui transporte devant le pouvoir-être isolé, s’accorde la joie vigoureuse de cette possibilité.
• En elle, le Dasein devient libre des contingences de cette assistance (Unterhaltenwerdens) que la curiosité demande aux événements du monde.

• L’interprétation ontologique de l’existence du Dasein ne repose-t-elle pas sur une conception ontique déterminée de l’existence authentique, sur un idéal factice du Dasein ? Réponse : effectivement.

• Ce fait doit être conçu en sa nécessité positive à partir de l’objet thématique de la recherche.
• La philosophie ne contestera jamais ses présupposés, mais jamais non plus elle n’aura le droit de se borner à les reconnaître.

§ 63. La situation herméneutique conquise pour une interprétation du sens d’être du souci et le caractère méthodique de l’analytique existentiale en général.

• Avec la résolution devançante, le Dasein a été rendu visible phénoménalement quant à son authenticité et totalité possibles.

Tuesday, December 21, 2010

Page 309

• L’être pour la mort authentique est la possibilité la plus propre, absolue (unbezüglichen), indépassable (unüberholbaren), certaine et pourtant indéterminée.
• La résolution n’est authentiquement ce qu’elle peut être que comme résolution devançante.

• Le devancement est le mode d’un pouvoir-être existentiel attesté dans le Dasein.
• Le devancement doit être conçu comme la possibilité, abritée dans la résolution, de son authenticité.
• L’authentique pensée de la mort est le vouloir-avoir-conscience qui s’est rendu existentiellement translucide.

• Si la résolution tend au mode délimité par le devancement, et si celui-ci constitue le pouvoir-être-tout authentique du Dasein, alors dans la résolution ce pouvoir-être-tout est co-attesté.
La question du pouvoir-être-tout est une question factice-existentielle, à laquelle le Dasein répond en tant que résolu.
• La question de la totalité du Dasein possédait une légitimité parce que son fondement remontait à une possibilité ontique du Dasein.

• La mise au jour de la connexion entre devancement et résolution est devenue une mise en lumière phénoménale d’un pouvoir-être-tout authentique du Dasein.

Monday, December 20, 2010

Page 308

• Un tel tenir-pour-vrai (Für-wahr-halten) de la résolution en tant que vérité de l’existence, loin de se laisser retomber dans l’ir-résolution, est, en tant que se-tenir-libre (Sich-frei-halten) résolu pour la re-prise (Zurücknahme), la résolution pour la répétition d’elle-même.
• Le tenir-pour-vrai qui appartient à la résolution tend à se tenir constamment libre.
• Cette certitude n’est garantie à la résolution que si celle-ci se rapporte à la possibilité dont elle peut être certaine.
• Dans sa mort, le Dasein doit se « reprendre » (zurücknehmen).
Devançante, la résolution conquiert sa certitude authentique.

• Le Dasein est cooriginairement dans la non-vérité.
• La résolution devançante lui donne la certitude de sa fermeture (Verschlossenheit).
• Résolu en devançant, le Dasein se tient ouvert pour la perte constante dans l’ir-résolution du On.
• L’ir-résolution est co-certaine (mitgewiβ) en tant que possibilité constante du Dasein.
• L’indéterminité du pouvoir-être ne se détermine que dans la résolution (Entschluβ) par rapport à chaque situation.
• L’indétermination du pouvoir-être propre ne se manifeste totalement que dans l’être pour la mort.
• Le devancement transporte le Dasein devant une possibilité qui, tout en étant certaine, demeure à tout instant indéterminée quant au moment où la possibilité devient impossibilité.
• Elle manifeste que le Dasein est jeté dans l’indétermination de sa situation-limite (Grenzsituation), en se résolvant à laquelle il conquiert son pouvoir-être-tout authentique.
• Cette angoisse originaire dans laquelle s’ouvre l’indétermination de la mort débarrasse (räumt) tout recouvrement de l’abandon du Dasein à lui-même.
Le rien (Nichts) devant lequel l’angoisse transporte dévoile la nullité (Nichtigkeit) qui détermine le Dasein en son fondement, lequel est lui-même en tant qu’être-jeté dans la mort.

Wednesday, December 15, 2010

Page 307

• Le comprendre de l’appel de la conscience dévoile la perte (Verlorenheit) dans le On.
• La résolution ramène le Dasein vers son pouvoir-être-Soi-même.
• Le pouvoir-être devient translucide dans l’être compréhensif pour la mort comme possibilité la plus propre.

• Dans son ad-vocation, l’appel de la conscience passe tout pouvoir mondain du Dasein, en l’isolant sur son pouvoir-être-en-dette.
• L’acuité intacte de l’isolement essentiel sur le pouvoir-être le plus propre ouvre le devancement vers la mort comme possibilité absolue (unbezüglichen).

• Le vouloir-avoir-conscience signifie la disponibilité à être ad-voqué (Anrufbereitschaft) à l’être-en-dette qui déterminait déjà le Dasein factice avant tout endettement factice et après sa liquidation.
• Lorsque la résolution, en devançant, a repris (eingeholt) la possibilité indépassable (unüberholbar) de la mort dans son pouvoir-être, l’existence authentique du Dasein ne peut plus être dépassée (überholt) par rien.

• Résolu, le Dasein est dévoilé à lui-même dans ce qui lui est à chaque fois son pouvoir-être factice, et cela de telle sorte qu’il est lui-même ce dévoiler (Enthüllen) et cet être-dévoilé (Enthülltsein).
• À la vérité appartient un tenir-pour-vrai (Für-wahr-halten).
• L’appropriation expresse de ce qui est ouvert est l’être-certain (Gewiβsein).
• La vérité de l’existence requiert un être-certain (Gewiβsein) en tant que se-tenir dans ce que la résolution ouvre.
• Celle-ci se donne la situation (Situation) factice et se transporte en elle.
• La situation, loin d’être calculée d’avance, est ouverte en une auto-décision (Sichentschlieβen) libre, d’abord indéterminée, mais ouverte à la déterminabilité.
• La certitude qui appartient à une telle résolution doit se tenir dans ce qui est ouvert par la décision.
• Elle ne peut donc pas se raidir (versteifen) sur la situation, mais doit comprendre que la décision, suivant son sens d’ouverture, doit être tenue libre et ouverte pour toute possibilité factice.
• La certitude de la décision signifie : se tenir libre (Sichfreihalten) pour sa re-prise (Zurücknahme) possible.

Résumé p.309

.devancement : mode d’un pouvoir-être existentiel que le Dasein s’intime pour autant qu’il se comprend authentiquement
.devancement : possibilité de son authenticité
.l’authentique « pensée de la mort » est le vouloir-avoir-conscience qui s’est rendu existentiellement translucide

.connexion entre devancement et résolution : mise en lumière phénoménale d’un pouvoir-être-tout authentique du Dasein
.guise d’être où le Dasein se transporte vers et devant lui-même
.doit demeurer ontiquement et ontologiquement inintelligible à l’explication quotidienne, à l’entente du On

Résumé p.308

.le tenir-pour-vrai de la résolution tend à se tenir constamment libre
.certitude constante garantie quand elle se rapporte à ce dont elle peut être certaine : mort

.Dasein : cooriginairement dans la non-vérité
.certitude originaire de sa fermeture
.le Dasein se tient ouvert pour la perte constante, possible sur la base de son propre être, dans l’ir-résolution du On
.l’ir-résolution est co-certaine

.l’indétermination du pouvoir-être propre ne se manifeste totalement quand dans l’être pour la mort
.mort : possibilité constamment certaine et à tout instant indéterminée
.le rien [Nichts] devant lequel l’angoisse transporte dévoile la nullité [Nichtigkeit] qui détermine le Dasein en son fondement [Grunde], lequel est lui-même en tant qu’être-jeté dans la mort

Tuesday, December 14, 2010

Page 306

• L’être-endette est la possibilité existentielle d’être authentiquement ou inauthentiquement en-dette.
• Le « en-dette » n’est jamais que dans un pouvoir-être factice déterminé.
• L’être-en-dette est un pouvoir-être-en-dette.
• La résolution se projette vers ce pouvoir-être, i.e. se comprend en lui.
• L’être pour la mort est l’être originaire du Dasein pour son pouvoir-être.
• Le devancement ouvre cette possibilité comme possibilité.
• La résolution ne devient un être originaire pour le pouvoir-être le plus propre qu’en tant que devançante.
• La résolution ne comprend le « pouvoir » du pouvoir-être-en-dette que si elle se qualifie comme être pour la mort.

• Résolu, le Dasein assume dans son existence le fait qu’il est le fondement nul de sa nullité (nichtige Grund seiner Nichtigkeit).
• La mort est la possibilité de l’impossibilité de l’existence, nullité absolue du Dasein.
• La mort n’est pas surajoutée au Dasein lors de sa « fin », mais, en tant que souci, le Dasein est le fondement jeté (i.e. nul) de sa mort.
• La nullité qui transit l’être du Dasein se dévoile à lui-même dans l’être pour la mort authentique.
• Le souci abrite cooriginairement en soi la mort et la dette.

• L’être-en-dette doit être distingué du status corruptionis au sens théologique.
• Même si la théologie peut trouver dans l’être-en-dette existentialement déterminé une condition ontologique de sa possibilité factice, la dette contenue dans ce status est un endettement factice spécifique, lequel a son attestation propre, qui demeure fermée à toute expérience philosophique.
• L’analyse existentiale de l’être-en-dette ne prouve rien, ni pour, ni contre la possibilité du péché.
• L’ontologie du Dasein, en tant que questionner philosophique, ne sait rien du péché.

Sunday, December 12, 2010

Résumé p.307

.le comprendre de l’appel de la conscience : dévoile la perte dans le On
.résolution : ramène le Dasein vers son pouvoir-être-soi-même le plus propre
.pouvoir-être propre : authentiquement et totalement translucide dans l’être compréhensif pour la mort
.appel : isole le Dasein sur son pouvoir-être-en-dette
.acuité intacte de l’isolement essentiel : ouvre le devancement essentiel vers la mort comme possibilité absolue

.vouloir-avoir-conscience : disponibilité à être ad-voqué à l’être-en-dette
.être-en-dette : se manifeste à découvert quand engagement dans la possibilité indépassable
.lorsque la résolution, en devançant, a repris la possibilité de la mort dans son pouvoir-être, l’existence authentique du Dasein ne peut plus être dépassée par rien

.résolution : conduit devant la vérité originaire de l’existence
.Dasein résolu : dévoilé à lui-même dans son pouvoir-être factice
.vérité originaire de l’existence : être-certain cooriginaire en tant que se-tenir dans ce que la résolution ouvre
.situation : ouverte en une auto-décision libre, d’abord indéterminée mais ouverte à la déterminabilité
.certitude de la résolution : comprend que la décision doit être tenue libre et ouverte pour toute possibilité factice
.certitude de la décision : se tenir libre pour sa re-prise possible et facticement nécessaire

Résumé p.306

.résolution : se laisser pro-voquer à l’être-en-dette le plus propre
.Dasein : pouvoir-être constamment en-dette, en tant qu’exister authentique ou inauthentique
.être-en-dette : possibilité existentielle d’être authentiquement ou inauthentiquement en dette
.en-dette : est dans un pouvoir-être factice déterminé
.être-en-dette > pouvoir-être-en-dette
.résolution : se projette vers ce pouvoir-être, se comprend en lui

.être originaire du Dasein pour son pouvoir-être : être pour la mort
.devancement : ouvre cette possibilité insigne comme possibilité
.résolution : originaire en tant que devançante.

.Dasein résolu : assume authentiquement dans son existence le fait qu’il est le rien nul de sa nullité [nichtige Grund seiner Nichtigkeit]
.mort : possibilité de l’impossibilité de l’existence, nullité du Dasein
.le Dasein en tant que souci : le Dasein comme fondement jeté (nul) de sa mort
.la nullité de l’être du Dasein se dévoile à lui-même dans l’être pour la mort authentique
.devancement : rend l’être-en-dette manifeste à partir du fondement de l’être total du Dasein
.souci : abrite mort et dette
.résolution devançante : comprend le pouvoir-être-en-dette authentiquement et totalement, cad originairement.

Résumé p.305

§62. Le pouvoir-être-tout existentiellement authentique de Dasein comme résolution devançante.
.dans quelle mesure la résolution conduit-elle à l’être pour la mort authentique ?
.vouloir-avoir-conscience <> pouvoir-être-tout authentique
.résolution : se-projeter ré-ticent et prêt à l’angoisse vers l’être-en-dette le plus propre
.être-en-dette : être-fondement nul d’une nullité
.le Dasein est en dette aussi longtemps qu’il est
.l’assomption existentielle de cette « dette » dans la résolution est authentiquement accomplie lorsque l’être-en-dette est compris comme constant
.compréhension possible si le Dasein s’ouvre le pouvoir-être « jusqu’à sa fin »
.être-à-la-fin signifie existentialement : être pour la fin
.résolution authentique : être compréhensif pour la fin : devancement dans la mort
.la résolution abrite en elle l’être authentique pour la mort comme modalité existentielle possible de sa propre authenticité.

Page 305

§ 62. Le pouvoir-être-tout existentiellement authentique du Dasein comme résolution devançante.

• Dans quelle mesure la résolution conduit-elle à l’être pour la mort authentique ?
• Comment la connexion entre le vouloir-avoir-conscience et le pouvoir-être-tout authentique existentialement projeté doit-elle être conçue ?

• La résolution est un se-projeter ré-ticent et prêt à l’angoisse vers l’être-en-dette le plus propre, lequel signifie : être-fondement nul d'une nullité (nichtiges Grundsein einer Nichtigkeit).
• Le en-dette, ne tolérant ni accroissement ni diminution, est antérieur à toute quantification.
• Le Dasein, étant essentiellement en-dette, ne l’est pas de temps en temps.
• Le vouloir-avoir-conscience se décide pour cet être-endette.
• Le sens propre de la résolution implique de se projeter vers cet être-en-dette.
• L’assomption (Übernahme) existentielle de cette dette dans la résolution est accomplie lorsque la résolution comprend l’être-en-dette comme constant.
• L’être-à-la-fin (Zu-Ende-sein) du Dasein signifie existentialement : être pour la fin (Sein zum Ende).
• La résolution devient authentiquement ce qu’elle peut être en tant qu’être compréhensif pour la fin, devancement dans la mort.
La résolution abrite en elle l’être authentique pour la mort comme la modalité existentielle possible de sa propre authenticité.

• Résolution veut dire : se-laisser-pro-voquer (Sichvorrufenlassen) à l’être-en-dette (Schuldigsein) le plus propre.
• L’être-en-dette (Schuldigsein) appartient à l’être du Dasein que nous avons déterminé comme pouvoir-être.
• Le Dasein se tient toujours dans cet être-en-dette en tant qu’exister authentique ou inauthentique.

Saturday, December 11, 2010

Page 304

La temporalité est expérimentée de manière originaire dans le phénomène de la résolution devançante.
• La temporalité de la résolution devançante est un mode insigne de temporalité.
• La temporalité peut se temporaliser (zeitigen) en diverses possibilités.
• Les possibilités fondamentales de l’existence, authenticité et inauthenticité, se fondent dans des temporalisations possibles de la temporalité.

• La temporalité, au premier regard, ne correspond pas à ce qui est accessible comme temps à la compréhension vulgaire.
• La recherche doit se rendre familière avec le phénomène originaire de la temporalité pour mettre au jour à partir de lui la nécessité de la compréhension vulgaire du temps, ainsi que le fondement de sa domination.

• Toutes les structures du Dasein sont temporelles (zeitlich) du point de vue de leur totalité, de leur unité et de leur déploiement possibles.
• Elles doivent être conçues comme modes de temporalisation de la temporalité.
• Il faute répéter (wiederwholen) l’analyse du Dasein en interprétant ses structures essentielles en direction de leur temporalité.

Wednesday, December 8, 2010

Résumé p.304

.temporalité
≠ régions particulières du Dasein
= réalité phénoménale totale de la constitution existentiale fondamentale du Dasein
.la temporalité est expérimentée de manière phénoménalement originaire dans l’être-tout originaire du Dasein – dans le phénomène de la résolution devançante.

.la temporalité de la résolution devançante est un mode insigne de temporalité.
.la temporalité peut se temporaliser selon divers guises.
.les possibilités fondamentales de l’existence, authenticité et inauthenticité, se fondent ontologiquement dans des temporalisations possibles de la temporalité.

.la temporalité, au premier regard, ne correspond pas à ce qui est accessible comme « temps » à la compréhension vulgaire.
.se rendre préalablement familier le phénomène originaire de la temporalité pour mettre à jour à partir de lui la nécessité et le mode d’origine de la compréhension vulgaire du temps, ainsi que le fondement de sa domination.

.toutes les structures fondamentales du Dasein sont temporelles.
.modes de temporalisation de la temporalité.
.répéter l’analyse déjà accomplie du Dasein en interprétant ses structures essentielles en direction de leur temporalité.

Tuesday, December 7, 2010

Page 303

• Jusqu’à maintenant, nous avions retenu toute élucidation méthodique expresse, car ce qui importait, c’était de percer (vorzugehen) tout d’abord jusqu’aux phénomènes.

• Toute méthode véritable se fonde dans un regard-préalable (Vorblick) adéquat sur la constitution fondamentale du domaine d’objets à ouvrir.
• Toute méditation méthodique véritable apporte une révélation (Aufschluβ) sur le mode d’être de l’étant thématique.

• Ontologiquement, le Dasein est différent de tout étant sous-la-main ou réel (Realen).
• Sa réalité (Bestand) ne se fonde pas dans la substantialité d’une substance, mais dans l’autonomie (Selbständigkeit) du Soi-même existant, dont l’être a été conçu comme souci.

• Nous questionnerons quant à son sens ontologique le phénomène du souci.
• La détermination de ce sens deviendra libération de la temporalité (Zeitlichkeit).

Résumé p.303

.penser l’existentiel existentialement.
.l’interprétation atteste son caractère méthodique le plus propre.

.avant : percer jusqu’aux phénomènes.
.maintenant : temps d’arrêt – procurer à la recherche une motivation plus aiguë !

.toute méthode véritable se fonde dans un regard-préalable adéquat sur la constitution fondamentale de l’objet à ouvrir.

.Dasein ≠ sous-la-main.
.Dasein ≠ réel.
.la réalité du Dasein ne se fonde pas dans la substantialité d’une substance, mais dans l’autonomie du soi-même existant.
.soi-même : phénomène inclus dans le souci.
.le phénomène du soi-même a besoin d’une délimitation existentiale originaire et authentique par rapport à la mise en lumière préparatoire du on-même inauthentique.
.soi-même ni substance ni sujet.

Monday, December 6, 2010

Page 302

• D’autre part, le pouvoir-être authentique du Dasein a été mis au jour comme résolution.
• Comment le devancement et la résolution doivent-ils être rapprochés?
• Qu’est-ce que la mort doit avoir de commun avec la situation concrète de l’agir ?

Est-ce que la résolution renvoie à la résolution devançante (vorlaufende Entschlossenheit) comme à sa possibilité authentique la plus propre?
• Qu’en serait-il si la résolution ne s’était portée à son authenticité que dès l’instant qu’elle se projette vers cette possibilité extrême qui est antécédente à tout pouvoir-être factice du Dasein?
• Si la résolution comme vérité authentique du Dasein n’atteignait que dans le devancement vers la mort sa certitude authentique?
• Si c’était dans le devancement vers la mort qu’était existentiellement rejointe toute pré-cursivité (Vorläufigkeit) factice du décider ?

Page 301

La résolution est l’authenticité du souci.

• La tâche de présenter les possibilités existentielles factices appartient à l’anthropologie existentiale.
• Dans le cadre de l’ontologie fondamentale, la délimitation existentiale du pouvoir-être authentique attesté dans la conscience suffit.

• La résolution est un se-projeter ré-ticent ou silencieux (verschwiegenen), prêt à l’angoisse (angstbereiten), vers l’être-en-dette le plus propre.
• L’être pour la mort authentique comme pouvoir-être-tout authentique demeure encore un projet purement existential, auquel l’attestation du Dasein fait défaut.

CHAPITRE III
LE POUVOIR-ÊTRE-TOUT AUTHENTIQUE DU DASEIN ET LA TEMPORALITÉ COMME SENS ONTOLOGIQUE DU SOUCI

§ 61. Pré-esquisse du pas méthodique conduisant de la délimitation de l’être-tout authentique propre au Dasein à la libération phénoménale de la temporalité.

• Nous avons caractérisé l’être authentique pour la mort comme devancement (Vorlaufen).

Page 300

• Le caractère factice de tournure des circonstances peut s’ouvrir à lui seulement s’il est résolu pour le là.
• C’est à la résolution que peut é-choir (zu-fallen) des accidents (Zufälle).

Au On, la situation est refermée, car il ne connaît que la situation générale (allgemeine Lage).
• Il conteste le Dasein en se perdant dans les occasions.

• La résolution transporte l’être du là dans l’existence de sa situation.
• Elle délimite la structure existentiale du vouloir-avoir-conscience.
• L’appel de la conscience, lorsqu’il con-voque au pouvoir-être, ne représente pas un idéal d’existence vide, mais le pro-voque à la situation.
• La restriction de la tendance de l’appel à des endettements méconnaît le caractère d’ouverture de la conscience.
• L’interprétation de la compréhension de l’ad-vocation en tant que résolution dévoile la conscience comme ce mode d’être où le Dasein se rend possible, en attestant son pouvoir-être le plus propre, son existence factice.
• Loin de se représenter cognitivement une situation, la résolution s’est déjà placée en elle.
• En tant que résolu, le Dasein agit (handelt) déjà.
• Nous évitons pourtant le terme d’agir (Handeln), car 1) il devrait embrasser aussi la passivité de la résistance, et 2) il favorise le contresens selon lequel la résolution serait un comportement du pouvoir pratique par opposition à un pouvoir théorique.
• Le souci embrasse si originairement l’être du Dasein qu’il doit être présupposé en tant que totalité par cette division entre comportements théorique et pratique.

Page 299

• La résolution s’approprie authentiquement la non-vérité.
• Le Dasein est à chaque fois déjà dans l’ir-résolution (Unentschlossenheit), i.e. il est livré à l’interprétation du On.
• La résolution veut dire : se-laisser-con-voquer (sich-aufrufen-lassen) hors de la perte dans le On.
• L’ir-résolution du On demeure souveraine, mais elle ne peut plus entamer l’existence résolue.
• L’ir-résolution ne désigne pas une propriété ontico-psychique (e.g. une charge d’inhibitions).
• Comprendre que la décision demeure assignée au On et à son monde appartient à ce qu’elle ouvre.
• La résolution est ce qui donne au Dasein sa translucidité (Durchsichtigkeit) authentique.
• Dans la résolution, il y va pour le Dasein de son pouvoir-être le plus propre, lequel, en tant que jeté, se projete vers des possibilités factices déterminées.
• La décision ne se soustrait pas à l’effectivité (Wirklichkeit).
• La déterminité existentiale du Dasein résolu embrasse les moments constitutifs de ce que nous appelons la situation (Situation).

• Le terme situation connote une signification spatiale (räumliche), laquelle s’attache au là du Dasein.
• À l’être-au-monde appartient une spatialité caractérisée par les phénomènes de l’é-loignement (Ent-fernung) et de l’orientation (Ausrichtung).
• Le Dasein aménage (räumt ein) pour autant qu’il existe facticement.
• La spatialité, sur la base de laquelle l’existence se détermine son site (Ort), se fonde dans la constitution de l’être-au-monde.
• Le constituant primaire de cette constitution est l’ouverture.
• De même que la spatialité du là se fonde dans l’ouverture, la situation se fonde dans la résolution.
• La situation est le là à chaque fois ouvert dans la résolution.
• La situation, loin d’être un cadre sous-la-main où le Dasein s’insérerait, n’est que par et dans la résolution.

Page 298

• La résolution ne coupe pas le Dasein de son monde, elle ne le réduit pas à un Moi flottant en l’air, car elle est, en tant qu’ouverture, l’être-au-monde authentique.
• La résolution transporte le Soi-même dans son être préoccupé auprès de l’à-portée-de-la-main, et dans la sollicitude de son être-avec avec autrui.

• Le Dasein résolu se rend libre pour son monde.
• La résolution place le Dasein dans la possibilité de laisser être les autres dans leur pouvoir-être le plus propre.
• Le Dasein résolu peut devenir conscience (Gewissen) d’autrui.
• C’est de l’être-Soi-même authentique de la résolution que jaillit l’être-l’un-avec-l’autre authentique.

• La résolution est celle d’un Dasein factice dont l’essence est son existence.
• La résolution n’existe que comme décision (Entschluβ) qui comprend et se projette.
• À quoi doit-il se décider dans la résolution? La réponse ne peut être donnée que par la décision même.
• Ce serait mécomprendre la résolution que de s’imaginer qu’elle est la re-prise de possibilités proposées.
La décision est le projeter et le déterminer ouvrant de ce qui est à chaque fois possibilité factice.
• À la résolution appartient l’indétermination existentielle qui caractérise tout pouvoir-être facticement jeté du Dasein et une déterminité existentiale.
• Sûre d’elle-même, la résolution ne l’est que comme décision.

• Le pour-quoi (Wozu) de la résolution est pré-dessiné dans l’existentialité du Dasein comme pouvoir-être selon la guise de la sollicitude préoccupée.
• En tant que souci, le Dasein est déterminé par la facticité et par l’échéance.
• Ouvert en son là, il se tient cooriginairement dans la vérité et la non-vérité.

Page 297

• La résolution est un mode privilégié de l’ouverture du Dasein, laquelle a été existentialement interprétée comme la vérité originaire.
• Celle-ci, en étant un constituant essentiel de l’être-au-monde, est un existential fondamental.
• Le Dasein est dans la vérité. L’ouverture originaire de cet étant est la vérité de l’existence.

• Ce qui est conquis avec la résolution, c’est la vérité la plus authentique du Dasein.
• L’ouverture du là ouvre l’être-au-monde, i.e. le monde, l’être-à et le Soi-même que cet étant est en tant que « Je suis ».
• L’être-découvert de l’à-portée-de-la-main et du sous-la-main se fonde dans l’ouverture du monde, car la libération de toute totalité de tournure de l’à-portée-de-la-main requiert une pré-compréhension de la significativité.
• Le comprendre de la significativité comme ouverture de tout monde se fonde dans le comprendre du en-vue-de-quoi (Worumwillen) auquel se rapporte la découverte de la totalité de tournure.
• Le en-vue-de de toute mise à l’abri (Unterkommens), de tout entretien (Unterhalts), de tout progrès (Fortkommens) sont des possibilités du Dasein, vers lesquelles cet étant s’est déjà projeté.
• Jeté dans son là, le Dasein est facticement assigné à un monde déterminé, le sien.
• Les projets factices sont guidés par la perte (Verlorenheit) préoccupée dans le On, laquelle peut être ad-voquée par le Dasein sur le mode de la résolution.
• Cette ouverture authentique modifie la découverte du monde et l’ouverture de l’être-là-avec d’autrui.
• Même si le monde à-portée-de-la-main ne devient pas autre en son contenu, l’être compréhensif préoccupé pour l’à-portée-de-la-main et l’être-avec avec autrui régi par la sollicitude se trouvent désormais déterminés à partir du pouvoir-être-Soi-même le plus propre.

Résumé p.302

Chapitre III
Le pouvoir-être-tout authentique du Dasein et la temporalité comme sens ontologique du souci

§ 61 Pré-esquisse du pas méthodologique conduisant de la délimitation de l’être-tout authentique propre au Dasein à la libération phénoménale de la temporalité.

.être authentique pour la mort = devancement
.pouvoir-être authentique = résolution
.comment rapprocher ces phénomènes ?
.un seul chemin possible : partir de la résolution
.est-ce que la résolution existentielle la plus propre renvoie à la résolution devançante comme à sa possibilité authentique la plus propre ?
.la résolution portée à son authenticité dans le devancement vers la mort ?
.Dasein ≠ sous-la-main.
.se laisser guider par l’idée d’existence.
.exigence de projeter ces phénomènes existentiaux – devancement et résolution – vers les possibilités existentielles prédessinées en eux.

Tuesday, November 23, 2010

Résumé p.301

.la résolution est seulement l’authenticité, prise en souci dans le souci, et possible comme souci, du souci lui-même.

.anthropologie existentiale thématique : présenter les possibilités existentielles factices en leurs traits capitaux et connexions, les interpréter en leur structure existentiale.

.notre recherche est devenue capable de délimiter le sens ontologique du pouvoir-être-tout authentique du Dasein.
.l’être pour la mort authentique demeure un projet purement existential.
.l’attestation propre du Dasein lui fait défaut et doit être trouvée pour une mise en lumière du pouvoir-être-tout existentialement confirmé et clarifié.
.cet étant doit être phénoménalement accessible en son authenticité et totalité.

Résumé p.300

.c'est seulement en tant que le Dasein est résolu pour le Là que s’ouvre le caractère factice de tournure des circonstances.
.la situation est essentiellement refermée au On.

.la résolution :
..transporte l’être du Là dans l’existence de sa situation.
..délimite la structure existentiale du pouvoir-être authentique, du vouloir-avoir-conscience.

.l’appel de la conscience ne représente pas un idéal d’existence vide, pro-voque à la situation.
.positivité existentiale de l’appel.

.l’interprétation existentiale de la compréhension de l’ad-vocation en tant que résolution dévoile la conscience comme ce mode d’être où le Dasein se rend lui-même possible-en attestant son pouvoir-être le plus propre – son existence factice.

.résolution
≠ habitus vide
≠ velléité indéterminée

.agir
..l’activité embrasse la passivité de la résolution.
..la résolution n’est pas un comportement particulier du pouvoir pratique de l’homme par opposition à son pouvoir théorique.

Résumé p.299

.la résolution comme vérité authentique s’approprie authentiquement la non-vérité.
.ir-résolution : contre-concept de la résolution comprise existentialement
.ir-résolution : être-livré à l’explicitation régnante du On.
.résolution : se-laisser-con-voquer hors de la perte dans le On.
.l’ir-résolution reste souveraine
.même la décision demeure assignée au On et à son monde.
.la résolution est ce qui donne pour la première fois au Dasein sa translucidité authentique.

.situation : moments constitutifs de ce phénomène existential qu’est la déterminité (possible factice) [ ??]

.situation « être dans la situation de… »
.signification spatiale.

.l’existence se détermine son « site » sur la base de la spatialité propre au Dasein (é-loignement, orientation).
.le constituant primaire en est l’ouverture.

.la situation se fonde dans la résolution.
.la situation est le Là à chaque fois ouvert dans la résolution.
.pas un cadre sous-la-main où le Dasein surviendrait.

Wednesday, November 17, 2010

Continental Divide: Heidegger, Cassirer - Davos


In the spring of 1929, Martin Heidegger and Ernst Cassirer met for a public conversation in Davos, Switzerland. They were arguably the most important thinkers in Europe, and their exchange touched upon the most urgent questions in the history of philosophy: What is human finitude? What is objectivity? What is culture? What is truth?

Over the last eighty years the Davos encounter has acquired an allegorical significance, as if it marked an ultimate and irreparable rupture in twentieth-century Continental thought. Here, in a reconstruction at once historical and philosophical, Peter Gordon reexamines the conversation, its origins and its aftermath, resuscitating an event that has become entombed in its own mythology. Through a close and painstaking analysis, Gordon dissects the exchange itself to reveal that it was at core a philosophical disagreement over what it means to be human.

But Gordon also shows how the life and work of these two philosophers remained closely intertwined. Their disagreement can be understood only if we appreciate their common point of departure as thinkers of the German interwar crisis, an era of rebellion that touched all of the major philosophical movements of the day—life-philosophy, philosophical anthropology, neo-Kantianism, phenomenology, and existentialism. As Gordon explains, the Davos debate would continue to both inspire and provoke well after the two men had gone their separate ways. It remains, even today, a touchstone of philosophical memory.

This clear, riveting book will be of great interest not only to philosophers and to historians of philosophy but also to anyone interested in the great intellectual ferment of Europe’s interwar years.

Résumé p.298 (être-l’un-avec-l’autre authentique)

.le monde ne devient pas autre en son contenu, le cercle des autres n’est pas remplacé
.l’être compréhensif préoccupé par l’à-portée-de-la-main et l’être-avec avec autrui régi par la sollicitude se trouve désormais déterminé à partir du pouvoir-être-Soi-même le plus propre.

.en tant qu’être-soi-même authentique, la résolution ne coupe pas le Dasein de son monde, elle ne le réduit pas à un Moi flottant en l’air.
.elle n’est rien d’autre, mais authentiquement, que l’être-au-monde.

.à partir du en-vue-de-quoi du pouvoir-être choisi par lui-même, le Dasein résolu se rend libre pour son monde.
.la résolution à soi-même place pour la première fois le Dasein dans la possibilité de laisser « être » les autres dans leur pouvoir-être le plus propre et d’ouvrir conjointement celui-ci dans la sollicitude qui devance et libère.
.le Dasein résolu peut devenir « conscience » d’autrui.
.c’est de l’être-soi-même authentique de la résolution que jaillit pour la première fois l’être-l’un-avec-l’autre authentique.

.la résolution est celle d’un Dasein factice.
.la résolution n’existe que comme décision qui comprend et projette.
.vers quoi le Dasein résolu s’ouvre-t-il ?
.la décision, et elle seule, est le projeter et de déterminer ouvrant de ce qui est à chaque fois possibilité factice.
.à la résolution appartient nécessairement l’indétermination qui caractérise tout pouvoir-être facticement jeté du Dasein.
.indétermination existentielle.
.déterminité existentiale.

Résumé p.297

.résolution = mode privilégié de l’ouverture du Dasein.
.ouverture = vérité originaire = constituant essentiel de l’être-au-monde.
.résolution = vérité la plus originaire, authentique du Dasein.

.l’ouverture du Là ouvre l’être-au-monde total.
.l’être-découvert de l’étant intramondain (à-portée-de-la-main + sous-la-main) se fonde dans l’ouverture du monde, requiert une pré-compréhension de la significativité.
.le comprendre de la significativité se fonde dans le comprendre du en-vue-de-quoi…
.le en-vue-de est une possibilité prochaine et constante du Dasein vers laquelle il s’est déjà projeté.
.jeté dans son « là », le Dasein est facticement assigné à son monde.
.les projets sont guidés par la perte préoccupée dans le On.
.la perte peut être advoquée.
.l’ad-vocation peut-être comprise sur le mode de la résolution.
.cette ouverture authentique modifie alors la découverte du monde et l’ouverture de l’être-là-avec d’autrui.

Tuesday, November 16, 2010

Résumé p.296

.le comprendre de l’appel ouvre le dasein propre dans l’étrang(èr)eté de son isolement.
.l’étrang(èr)eté est ouverte par l’affection de l’angoisse.
.angoisse de la conscience
= confirmation phénoménale de ce que le dasein, dans le comprendre de l’appel, est transporté devant l’étrang(èr)eté de lui-même.
.vouloir-avoir-conscience
= disponibilité à l’angoisse.

.parler.
.appel comme parler originaire du Dasein.
≠ pur bavardage de l’entente du On.
.le mode de parler qui appartient au vouloir-avoir-conscience est la réticence.
.faire silence (cf. p.164) = possibilité essentielle du parler : qui veut donner à comprendre en faisant-silence doit avoir quelque chose à dire.
.l’appeler est un faire-silence ≠ ébruitement.
.l’appel provient de l’absence de bruit de l’étrang(èr)eté.
.l’appel rappelle le Dasein con-voqué au silence de lui-même.
.la ré-ticence ôte la parole au bavardage d’entendement du On.

.l’explicitation d’entendement de la conscience prend l’occasion du parler silencieux de la conscience pour affirmer que la conscience n’est absolument pas constatable et sous-la-main.
.le silence de la conscience est attribuée à un mutisme.
.le On recouvre sa propre mésentente de l’appel.

.l’ouverture du Dasein contenue dans le vouloir-avoir-conscience est constituée :
..par l’affection de l’angoisse,
..par le comprendre comme se projeter vers l’être-en-dette le plus propre et
..par le parler comme ré-ticence.

.résolution
= se-projeter réticent et prêt à l’angoisse vers l’être-en-dette le plus propre.

Résumé p.295

.non-originarité existentiale de l’expérience quotidienne de la conscience
≠ qualité morale existentielle du Dasein qui se tient au sein de celle-ci.

.l’interprétation existentialement plus originaire ouvre des possibilités de comprendre existentiel plus originaire.

§60 La structure existentiale du pouvoir-être authentique attesté dans la conscience.
.l’interprétation existentiale doit dégager une attestation du pouvoir être le plus propre du Dasein.
.con-vocation pro-vocante à l’être-en-dette.
.seule la compréhension de l’ad-vocation en tant que mode d’être du Dasein livre la réalité phénoménale de ce qui est attesté dans l’appel de la conscience.
.ce comprendre authentique
= vouloir-avoir-conscience.
.ce laisser-agir-en-soi le soi-même le plus propre à partir de lui-même en son être-en-dette
= pouvoir-être authentique.

.libérer la structure existentiale de ce pouvoir-être
= pénétrer jusqu’à la constitution fondamentale de l’authenticité de l’existence du Dasein.

.vouloir-avoir-conscience = guise de l’ouverture du Dasein.
.ouverture = comprendre + affection + parler.

.comprendre existentiel = se projeter vers la possibilité factice à chaque fois la plus propre du pouvoir-être-au-monde.
.le pouvoir-être n’est compris que dans l’exister en cette possibilité.

Monday, November 15, 2010

Page 296

• L’étrang(èr)eté co-dévoilée dans le comprendre est ouverte par l’affection de l’angoisse.
• Le factum de l’angoisse de conscience (Gewissensangst) est une confirmation phénoménale de ce que le Dasein, dans le comprendre de l’appel, est transporté devant l’étrang(èr)eté de lui-même.
• Le vouloir-avoir-conscience devient disponibilité (Bereitschaft) à l’angoisse.

• Le troisième moment d’essence de l’ouverture est le parler.
• À l’appel ne correspond point un contre-parler (Gegenrede), car il s’approprie la teneur de l’appel (Rufgehalt) en la découvrant.
• L’appel place devant l’être-en-dette et ramène le Soi-même du pur bavardage de l’entente du On.
• Le mode de parler qui appartient au vouloir-avoir-conscience est la réticence (Verschwiegenheit). Le silence correspondant (Schweigen) est une possibilité essentielle du parler.
• Le Dasein, dans l’ad-vocation, se donne à comprendre son pouvoir-être le plus propre.
• Cet appeler est un faire-silence, car le parler de la conscience ne vient jamais à l’ébruitement (Verlautbarung).
• L’appel provient de l’absence de bruit (Lautlosigkeit) de l’étrang(èr)eté et rappelle le Dasein au silence.
• La réticence ôte la parole au bavardage d’entendement du On.

• Que l’on ne puisse, tandis que l’on ne comprend qu’un bavardage, constater aucun appel, cette absence est attribuée à la conscience comme une preuve qu’elle n’est pas sous-la-main.
• Le On recouvre ainsi sa propre mésentente de l’appel.

• L’ouverture du Dasein contenue dans le vouloir-avoir-conscience est constituée par 1) l’affection de l’angoisse, 2) par le comprendre comme se-projeter vers l’être-en-dette le plus propre et 3) par le parler comme réticence.
• Cette ouverture authentique insigne — le se-projeter réticent et prêt à l’angoisse vers l’être-en-dette le plus propre — nous l’appelons la résolution (Entschlossenheit).

Page 295

• Ce serait interpréter à contresens la critique ontologique de l’interprétation vulgaire de la conscience que de croire qu’en montrant la non-originarité existentiale de l’expérience quotidienne de la conscience, elle veut porter un jugement sur la qualité morale existentielle du Dasein qui se tient au sein de celle-ci.
• Le sérieux n’est pas moins possible dans l’expérience vulgaire de la conscience que l’absence de sérieux dans une compréhension plus originaire de la conscience.
• Néanmoins, l’interprétation existentialement plus originaire ouvre des possibilités de comprendre existentiel plus originaire, aussi longtemps que la conception ontologique ne se laisse par couper de l’expérience ontique.

§ 60. La structure existentiale du pouvoir-être authentique attesté dans la conscience.

• L’interprétation existentiale doit dégager une attestation (Bezeugung), présente (seiende) dans le Dasein, de son pouvoir-être le plus propre.
• La guise en laquelle la conscience atteste est une con-vocation pro-vocante à l’être-en-dette.
• Ce comprendre authentique de l’appel est un vouloir-avoir-conscience.
• Ce laisser-agir- en-soi le Soi-même le plus propre à partir de lui-même en son être-en-dette représente phénoménalement le pouvoir-être authentique attesté dans le Dasein.

• Le vouloir-avoir-conscience, en tant que se-comprendre dans le pouvoir-être le plus propre, est une guise de l’ouverture (Erschlossenheit) du Dasein, laquelle est constituée par le comprendre, l’affection et le parler.
• Un comprendre existentiel signifie se projeter vers la possibilité factice la plus propre du pouvoir-être-au-monde, lequel n’est compris que dans l’exister en cette possibilité.

• Quelle tonalité correspond-elle à un tel comprendre ?
• Le comprendre de l’appel ouvre le Dasein propre dans l’étrang(èr)eté (Unheimlichkeit) de son isolement (Vereinzelung).

Page 294

• Cette objection procède d’une vue authentique sur le phénomène : rien, dans la teneur de l’appel, ne peut être mis en lumière à titre de recommandation positive de la voix de la conscience.
• Mais, suit-il de là que le caractère de la conscience soit négatif ?

• L’attente de l’indication de sûres possibilités calculables d’action se fonde dans l’horizon d’interprétation de la préoccupation d’entendement, horizon qui soumet l’exister du Dasein à l’idée d’une économie réglable.
• Ces attentes sont au fondement de l’exigence d’une éthique matériale des valeurs opposée à une éthique formelle.
• L’appel de la conscience ne donne pas des instructions pratiques parce qu’il con-voque le Dasein à l’existence, au pouvoir-être-Soi-même le plus propre.
• Si elle délivrait ces maximes, la conscience refuserait à l’existence la possibilité d’agir.
• Que la conscience ne puisse être positive ne signifie pas qu’elle ne fonctionne que négativement.
• L’appel n’ouvre rien qui puisse être positif ou négatif pour la préoccupation, parce qu’il vise l’existence.
• L’appel livre ce qu’il y a de plus positif, i.e. la possibilité la plus propre du Dasein, en tant que rappel pro-vocant à ce qui est le pouvoir-être-Soi-même factice.
• Entendre authentiquement l’appel veut dire se transporter dans l’agir factice.
• L’interprétation vulgaire, en provenant de la limitation propre à l’auto-interprétation échéante n’a rien d’accidentel.

Tuesday, November 9, 2010

Résumé p.294

.1°objection
.(la conscience a une fonction critique)
.positivité absente de la fonction de la conscience?
.l’absence de la teneur positive de ce qui est « crié » se regrette à partir de l’attente de l’indication de possibilités d’actions – sûres, disponibles, calculables.
.cette attente se fonde dans l’horizon d’explicitation de la préoccupation d’entendement.
.la conscience déçoit ces attentes.
.si l’appel de la conscience ne donne pas de consignes pratiques, c’est uniquement parce qu’il con-voque le Dasein à l’existence, au pouvoir-être-soi-même le plus propre.
.si la conscience délivrait des maximes attendues, elle refuserait la possibilité d’agir.

.l’appel n’ouvre rien qui puisse être positif ou négatif pour la préoccupation, parce qu’il vise l’existence.

.au sens existential, l’appel livre ce qu’il y a de plus positif : la possibilité la plus propre…

.entendre authentiquement l’appel = se transporter dans l’agir factice.

.en dépit de toute son évidence, l’échéance n’a rien d’accidentel.

Monday, November 8, 2010

Page 293

• L’échéance montre que le Dasein de prime abord se comprend à partir de l’horizon de la préoccupation et qu’il détermine l’être au sens de l’être-sous-la-main.
• La théorie prétend discerner une séquence de « processus psychiques » indéterminée en son mode d’être.
• La conscience s’offre à l’expérience comme un juge avec lequel le Dasein débat sous la forme d’une transaction.

• Que Kant place à la base de son interprétation de la conscience l’idée directrice du « tribunal » est imposé par l’idée de loi morale (Sittengesetzes), même si le concept kantien de la moralité demeure éloigné de la morale de l’utilité.
• Même la théorie des valeurs a une « métaphysique des mœurs », i.e. une ontologie du Dasein et de l’existence, pour présupposé ontologique.
• Le Dasein est un étant dont il y a à se préoccuper d’une préoccupation qui reçoit le sens d’une « réalisation de valeurs » ou d’un remplissement de normes.

• Une deuxième objection consiste à dire que l’interprétation existentiale méconnaîtrait que l’appel de la conscience se rapporte toujours à un acte déterminé, effectif ou voulu.
• Même si l’interprétation de l’entendement peut s’imaginer qu’elle s’en tient aux seuls « faits », elle a toujours déjà restreint la portée d’ouverture de l’appel.
• La fonction de la « mauvaise » conscience ne peut pas être réduite à indiquer des endettements sous-la-main ou à en refouler de possibles, comme si le Dasein était un « ménage » (Haushalt) dont il n’y aurait qu’à équilibrer les comptes pour que le Soi-même pût prendre place, spectateur non engagé, à côté de ces déroulements de vécus.

• Si, dans l’appel, la relativité à une dette facticement sous-la-main ou possible n’a rien de primaire, et si la conscience réprimandante (rügende) et admonitrice (warnende) n’expriment pas une fonction originaire de l’appel, cela soustrait fondement à l’objection selon laquelle l’interprétation existentiale méconnaît la fonction critique de la conscience.

Résumé p.293

.le mode d’être essentiel du Dasein (échéance) montre que cet étant se comprend à partir de la préoccupation.
.détermine ontologiquement l’être-sous-la-main.

.double recouvrement du phénomène :
..la théorie prétend discerner une séquence de vécus indéterminée en son mode d’être.
..la conscience s’offre à l’expérience comme juge et moniteur avec lequel le Dasein débat sous la forme d’une transaction.

.Kant : idée directrice du « tribunal », idée de loi morale.
.le Dasein passe pour un étant dont il y a à se préoccuper, d’une préoccupation qui reçoit le sens d’une « réalisation de valeurs » ou d’un remplissement de normes.

.la conscience peut-elle devenir en elle authentiquement accessible ?

2° objection
.(la conscience parle relativement à un acte déterminé, accompli ou voulu)
.cette expérience de l’appel ne laisse pas l’appel complètement « retentir ».
.de par son entente propre, l’explicitation du simple entendement a toujours déjà restreint la portée d’ouverture de l’appel.

.le Dasein n’est pas un « ménage » dont il n’y aurait qu’à équilibrer les comptes pour que le Soi-même pût prendre place, spectateur non engagé, « à côté » de ces déroulements de vécus.

Sunday, November 7, 2010

Résumé p.292

.se rendre certain que l’on n’a pas fait quelque chose, c’est là une opération qui n’a absolument pas le caractère d’un phénomène de la conscience.

.la bonne conscience n’est ni une forme autonome, ni une forme dérivée de conscience – elle n’est absolument pas un phénomène de la conscience.

.quand le Dasein quotidien parle de mauvaise conscience, il manque fondamentalement le phénomène.

.l’explicitation quotidienne se tient dans la dimension du calcul et du compromis préoccupé de la faute et de l’innocence.

.distinction entre
..une conscience qui avertit prospectivement et
..une conscience qui réprimande rétrospectivement.

.l’admonition, en tant qu’elle réfrène ce qui est voulu, n’est possible que parce que l’appel qui avertit vise le pouvoir-être du Dasein.
.se-comprendre de l’être-en-dette, contre lequel seulement le « voulu » peut se briser.

.3° objection
.(la « voix » de la conscience n’est jamais rapportée radicalement à l’être du Dasein)
.l’expérience quotidienne ne connait pas l’être ad-voqué à l’être-en-dette.

Friday, November 5, 2010

??

« on constate aisément que la conscience auparavant déterminée comme une « émanation de la puissance divine », devient maintenant la servante du pharisaïsme » (p.291)

heit/keit ?

en allemand, quelle est la différence entre '-heit' et '-keit'?
exemples:
zuhandenheit (le fait d'être zuhanden?)
et unheimlichkeit (le fait d'être unheimliche?)....

Résumé p.291

.ni l’appel, ni l’acte, ni la dette ne sont des évènements sous-la-main.
.appel : mode d’être du souci en lequel le Dasein est en-avant-de-soi.
.si la voix rappelle, c’est par delà l’acte accompli, à l’être-en-dette jeté, qui est « plus ancien » que tout endettement.
.l’être-en-dette existentiel authentique « succède » à l’appel.
.la mauvaise conscience n’est pas une réprimande rétrospective, elle rappelle pro-spectivement à l'être-jeté.

.l’ordre de succession d’un déroulement de vécus est incapable de livrer la structure phénoménale de l’exister.

.la « bonne conscience » échoue à atteindre le phénomène originaire.
.qui moins que l’homme bon voudrait se le confirmer ?

.bonne conscience = non-surgissement de l’appel
.comment ce « défaut » est-il vécu ?
.pas l’expérience d’un appel
.assurance que le Dasein n’est pas en-dette : il n’a pas commis l’acte imputé.
.absolument pas le caractère d’un phénomène de la conscience.

Résumé p.290

.l’analyse existentiale qui a libéré le phénomène de la conscience en son enracinement ontologique doit rendre intelligibles les explicitations vulgaires de la conscience, y compris le fait qu’elles manquent le phénomène.

.seulement une indication des problèmes essentiels.
.quadruple objection de l’explicitation vulgaire de la conscience à l’encontre de l’interprétation de la conscience comme con-vocation du souci à l’être-en-dette :
..1. la conscience a une fonction critique ;
..2. la conscience parle relativement à un acte déterminé, accompli ou voulu ;
..3. la « voix » de la conscience n’est jamais rapportée radicalement à l’être du Dasein ;
..4. l’interprétation ontologique ignore les formes fondamentales du phénomène, ‘mauvaise’ et ‘bonne’ conscience.

.4° objection
.la conscience est primairement mauvaise > annonce une dette.
.le vécu de conscience surgit après l’acte.
≠ con-vocation à…
= renvoi qui rappelle la dette contractée.
.ce « fait » de la postérité de la voix de conscience exclut-il que l’appel soit pourtant un pro-voquer ?

.la voix surgit dans la séquence des vécus sous-la-main et fait suite au vécu de l’acte.

Tuesday, November 2, 2010

Résumé p.289

§59 L’interprétation existentiale de la conscience et l’explicitation vulgaire de la conscience

.la conscience est l’appel du souci, venu de l’étrang(èr)eté de l’être-au-monde, qui convoque le Dasein à son pouvoir-être-en-dette le plus propre.
.comprendre : vouloir-avoir-conscience.

.contredit l’explicitation vulgaire de la conscience.

.est-il nécessaire que l’interprétation ontologique s’accorde en général avec l’explicitation vulgaire ?
.l’explicitation vulgaire éveille un soupçon ontologique fondamental.
.le Dasein, de prime abord et le plus souvent, se comprend à partir de ce dont il est préoccupé. Il explicitera de manière échéante-recouvrante l’appel qui veut le ramener de la perte dans les préoccupation dans le On.

.pourtant, il faut aussi que l’expérience vulgaire de la conscience touche en quelque manière préontologique le phénomène.

.l’explicitation vulgaire de la conscience ne saurait valoir comme critère ultime de l’ « objectivité » d’une analyse ontologique.
.l’analyse ontologique n’a pas le droit de s’élever au-dessus de la compréhension quotidienne de la conscience et de passer à côté des théories anthropologiques, psychologiques et théologiques de la conscience fondées sur elle.

Page 292

• Se rendre certain que l’on n’a pas fait quelque chose (Nichtgetanhabens) n’a pas le caractère d’un phénomène de la conscience (e.g. cette certification peut signifier un oubli de la conscience).
• Cette « certitude » abrite en soi le refoulement rassurant du vouloir-avoir-conscience, i.e. de la compréhension de l’être-en-dette le plus propre.

• L’expression bonne (ou mauvaise) conscience provienne de l’expérience de la conscience du Dasein quotidien.
• L’interprétation quotidienne se tient dans la dimension du calcul et du compromis préoccupé de la faute (Schuld) et de l’innocence (Unschuld).

• L’admonition (Warnung), en tant qu’elle réfrène ce qui est voulu, n’est possible que parce que l’appel qui avertit vise le pouvoir-être du Dasein, le se-comprendre dans l’être-en-dette.
• La conscience admonitrice a la fonction de la régulation momentanée de l’abstention de toute endettement.
• L’expérience de la conscience admonitrice aperçoit la tendance appelante de la conscience dans la mesure où elle demeure accessible à l’entente du On.

• Nous devons concéder que l’expérience quotidienne de la conscience ne connaît rien de tel qu’un être-ad-voqué à l’être-en-dette.

Monday, September 20, 2010

Réunion sur le débat entre Ernst Cassirer et Martin Heidegger (Davos, 1929)

Chers collègues,

Nous voudrions vous inviter à participer à une réunion informelle sur le célèbre débat qui a eu lieu à Davos en 1929 entre Ernst Cassirer et Martin Heidegger. Cette réunion aura lieu le lundi 4 octobre à 10h dans le bureau de Dorothée Legrand (ENSTA - RdC).

Vous pouvez trouver ci-dessous les textes à lire pour la réunion. Je vous prie de me contacter si vous souhaitez participer à cette réunion. Afin de pouvoir prolonger les discussions, nous envisageons de « pique-niquer » dans le bureau de Dorothée lors du déjeuner.

Bien cordialement,
Gabriel Catren.

Textes:

1) le texte du débat entre Cassirer et Heidegger [pdf].
2) la recension faite par Heidegger du texte de Cassirer Das Mythische Denken [pdf].
3) conférences de Heidegger sur La Critique de la Raison Pure de Kant et sur la tâche d’une fondation de la métaphysique [pdf].
4) quelques remarques faites par Cassirer sur l'interprétation de Kant proposée par Heidegger [pdf].
5) une conférence de Cassirer dans la perspective d'une confrontation avec Heidegger [pdf].
6) le texte de Michal Friedman Carnap Cassirer And Heidegger - The Davos Disputation [pdf].
7) l’appendice de l’ouvrage d’Heidegger Kant und das Problem der Metaphysik (Gesamtausgabe Bd 03) avec les originaux en allemand des textes cités ci-dessus [pdf].

Sunday, September 5, 2010

Page 291

• Ni l’appel, ni l’acte, ni la dette ne sont des événements sous-la-main.
• L’appel a le mode d’être du souci.
• En lui, le Dasein est en-avant-de-soi (sich vorweg) en s’orientant en même temps vers son être-jeté.
• Seule la position du Dasein comme enchaînement (Abfolgezusammehang) d’une succession (Nacheinander) de vécus permet de prendre la voix pour quelque chose de subséquent (Nachkommendes) et de rétrospectif (Zurückverweisendes).
• La voix rappelle, par delà l’acte, à l’être-en-dette jeté.
• Mais le rappel pro-voque aussi à l’être-en-dette en tant qu’il est à saisir dans l’existence propre, de telle sorte que l’être-en-dette authentique « succède » à l’appel.
• La mauvaise conscience, lois de se réduire à une réprimande rétrospective (rügend-rückweisend), rappelle pro-spectivement (vorweisend) à l’être-jeté.
L’ordre de succession d’un déroulement de vécus ne livre pas la structure phénoménale de l’exister.

• La bonne conscience – considérée comme une forme autonome de conscience ou comme une forme fondée dans la mauvaise – échoue aussi à atteindre le phénomène originaire.
• La conscience appelle un être-en-dette.

• Si l’on interprète la bonne conscience comme privation de la mauvaise, alors elle serait une expérience du non-surgissement (Nichtauftauchens) de l’appel, i.e. du fait que l’appel n’a rien à me reprocher.
• Ce prétendu vécu, loin d’être l’expérience d’un appel, est une manière de s’assurer (Sichvergewissern) qu’un acte imputé au Dasein n’a pas été commis par lui et qu’il n’est donc pas en-dette.

Thursday, September 2, 2010

Page 290

• Les interprétations vulgaires doivent devenir intelligibles à partir de l’analyse existentiale qui a libéré le phénomène de la conscience en son enracinement ontologique.
• L’analyse de la conscience ne se tient dans le présent essai qu’au service de la question ontologique fondamentale.

• Quadruple est l’objection que l’interprétation vulgaire de la conscience pourrait adresser à notre interprétation de la conscience comme con-vocation (Aufruf) du souci à l’être-en-dette :
1. La conscience a une fonction critique.
2. La conscience parle relativement à un acte déterminé.
3. Sa « voix » n’est jamais rapportée si radicalement à l’être du Dasein.
4. L’interprétation exposée ne tient pas compte des formes fondamentales du phénomène (e.g. de la « mauvaise » et de la « bonne » conscience).

• Dans toutes les interprétations de la conscience, c’est la « mauvaise» conscience qui a la primauté.
• Toute expérience de la conscience commence donc par expérimenter un « en-dette ».
• Le vécu de conscience (Gewissenserlebnis) et sa voix surgissentt après l’acte en question.
• La conscience n’annonce pas une dette en tant que con-vocation à... (Aufruf zu), mais en tant que renvoi (Verweisen) qui rappelle la dette contractée.

• La voix est quelque chose qui surgit (auftaucht), qui a sa place dans la séquence des vécus sous-la-main et qui fait suite au vécu de l’acte.

Monday, August 30, 2010

Page 289

• Il est besoin maintenant de mettre en évidence la connexion entre les résultats de l’analyse ontologique et les expériences quotidiennes de la conscience.

§ 59. L’interprétation existentiale de la conscience et l’explicitation vulgaire de la conscience.

• La conscience est l’appel du souci, venu de l’étrang(èr)eté de l’être-au-monde, qui convoque le Dasein à son pouvoir-être-en-dette le plus propre.
• Le comprendre de l’ad-vocation (Anruf) est le vouloir-avoir-conscience.
• Ces déterminations semblent contredire l’interprétation vulgaire de la conscience, laquelle s’en tient à ce que l’on connaît au titre de conscience.

• La quotidienneté envisage le Dasein comme un étant à-portée-de-la-main offert à la préoccupation : la vie est une affaire (Geschäft).

• D’un part, l’interprétation vulgaire de la conscience ne saurait valoir comme critère ultime de l’« objectivité » d’une analyse ontologique.
• D’autre part, celle-ci n’a pas le droit de s’élever au-dessus de la compréhension quotidienne de la conscience et de passer à côté des théories anthropologiques, psychologiques et théologiques de la conscience fondées sur elle.

Sartre, L'être transphénoménal des phénomènes.

Sartre, L’Etre et le Néant,
Introduction: A la recherche de l'être.

II- Le phénomène d’être et l’être du phénomène.
pp.15-6.
« En considérant non l'être comme condition du dévoilement, mais l'être comme apparition qui peut être fixée en concepts, nous avons compris tout d'abord que la connaissance ne [16] pouvait à elle seule rendre raison de l'être, c'est-à-dire que l'être du phénomène ne pouvait se réduire au phénomène d'être. En un mot, le phénomène d'être est « ontologique » au sens où l'on appelle ontologique la preuve de saint Anselme et de Descartes. Il est un appel d'être; il exige, en tant que phénomène, un fondement qui soit transphénoménal. Le phénomène d'être exige la transphénoménalité de l'être. Cela ne veut pas dire que l'être se trouve caché derrière les phénomènes (nous avons vu que le phénomène ne peut pas masquer l'être) - ni que le phénomène soit une apparence qui renvoie à un être distinct (c'est en tant qu'apparence que le phénomène est, c'est-à-dire qu'il s'indique sur le fondement de l'être). Ce qui est impliqué par les considérations qui précèdent, c'est que l'être du phénomène, quoique coextensif au phénomène, doit échapper à la condition phénoménale - qui est de n'exister que pour autant qu'on se révèle
- et que, par conséquent, il déborde et fonde la connaissance qu'on en prend. »

III - Le cogito « préréflexif » et l’être du « percipere ».
p.17.
« l'être-fondement du percipere et du percipi doit échapper lui-même au percipi: il doit être transphénoménal. Nous revenons à notre point de départ. Toutefois on peut nous accorder que le percipi renvoie à un être qui échappe aux lois de l’apparition, mais tout en maintenant que cet être transphénoménal est l'être du sujet. Ainsi le percipi renverrait au percipiens - le connu à la connaissance et celle-ci à l'être connaissant en tant qu'il est, non en tant qu'il est connu, c'est-à-dire à la conscience. C'est ce qu'a compris Husserl : car si le noème est pour lui un corrélatif irréel de la noèse, dont la loi ontologique est le percipi, la noèse, au contraire, lui apparaît comme la réalité, dont la caractéristique principale est de se donner à la réflexion qui la connaît, comme « ayant été déjà là avant ». Car la loi d'être du sujet connaissant, c'est d'être-conscient. La conscience n'est pas un mode de connaissance particulier, appelé sens intime ou connaissance de soi, c'est la dimension d'être transphénoménale du sujet. »

IV - L’être du « percipi ».
pp.23-4.
« Le « percipi » nous a renvoyé à un « percipiens », dont l'être s'est révélé à nous comme conscience. Ainsi aurions-nous atteint le fondement ontologique de la connaissance, l'être premier à qui toutes les autres apparitions apparaissent, l'absolu par rapport à quoi tout phénomène est relatif. Ce n’est point le sujet, au sens kantien du terme, mais c'est la subjectivité même, l'immanence de soi à soi. Dès à présent, nous avons échappé à l'idéalisme : pour celui-ci l'être est mesuré par la connaissance, ce qui le soumet à la loi de dualité ; il n'y a d'être que connu, s'agît-il de la pensée même : la pensée ne s'apparaît qu'à travers ses propres produits, c'est-à-dire que nous ne la saisissons jamais que comme la signification des pensées faites ; et le philosophe en quête de la pensée doit interroger les sciences constituées pour l'en tirer, à titre de condition de leur possibilité. Nous avons saisi, au contraire, un être qui échappe à la connaissance et qui la fonde, une pensée qui ne se donne point comme représentation ou comme signification des pensées exprimées, mais qui est directement saisie en tant qu'elle est - et ce mode de saisissement n'est pas un phénomène de connaissance, mais c'est la structure de l’être. Nous nous trouvons à présent sur le terrain de la phénoménologie husserlienne, bien que Husserl [24] lui-même n'ait pas toujours été fidèle à son intuition première. Sommes-nous satisfait? Nous avons rencontré un être transphénoménal, mais est-ce bien l'être auquel renvoyait le phénomène d'être, est-ce bien l'être du phénomène ? Autrement dit l'être de la conscience suffit-il à fonder l'être de l'apparence en tant qu'apparence ? Nous avons arraché son être au phénomène pour le donner à la conscience, et nous comptions qu'elle le lui restituerait ensuite. Le pourra-t-elle ? »

p.24
« En tant, donc, que le connu ne peut se résorber dans la connaissance, il faut lui reconnaître un être. Cet être, nous dit-on, c'est le percipi. Reconnaissons tout d'abord que l'être du percipi ne peut se réduire à celui du percipiens - c'est-à-dire à la conscience - pas plus que la table ne se réduit à la liaison des représentations. »

p.26
« L'esse du phénomène ne saurait être son percipi. L'être transphénoménal de la conscience ne saurait fonder l'être transphénoménal du phénomène. »

V - La preuve ontologique.
p.26
« nous croyions être dispensé d'accorder la transphénoménalité à l'être du phénomène, parce que nous avons découvert la transphénoménalité de l'être de la conscience. Nous allons voir, tout au contraire, que cette transphénoménalité même exige celle de l'être du phénomène. »

p.29
« Il est bien entendu que cet être [autre que la conscience et impliqué par elle] n'est autre que l'être transphénoménal des phénomènes et non un être nouménal qui se cacherait derrière eux. C'est l'être de cette table, de ce paquet de tabac, de la lampe, plus généralement l'être du monde qui est impliqué par la conscience. Elle exige simplement que l'être de ce qui apparaît n'existe pas seulement en tant qu'il apparaît. L'être transphénoménal de ce qui est pour la conscience est lui-même en soi. »

Page 288

• Avec ce choix (Wahl), le Dasein se rend possible son être-en-dette le plus propre.
• L’entente (Verständigkeit) du On ne connaît que des infractions contre la norme publique et se dérobe à l’être-en-dette le plus propre, afin de commenter les fautes commises.
• Dans l’ad-vocation, le On est ad-voqué à l’être-en-dette le plus propre.
• La compréhension de l’appel est le choisir (Wählen).
• La conscience ne peut être choisie : ce qui est choisi, c’est l’avoir-conscience en tant qu’être-libre pour l’être-en-dette le plus propre.
Comprendre l’ad-vocation signifie : vouloir-avoir-conscience.

• Cela ne veut pas dire vouloir avoir une bonne conscience, mais la disponibilité à l’être-ad-voqué (Angerufenwerden).
• Le vouloir-avoir-conscience est tout aussi éloigné d’une recherche de responsabilités factices que de la tendance à une libération (Befreiung) à l’égard de la dette.

Le vouloir-avoir-conscience est la présupposition existentielle de la possibilité du devenir-en-dette factice.
• Comprenant l’appel, le Dasein laisse le Soi-même le plus propre agir sur soi à partir du pouvoir-être qu’il a choisi.
• Ainsi seulement peut-il être responsable.
• Tout agir (Handeln) est sans conscience (gewissenlos) parce que, sur le fondement nul de son projeter nul, il est devenu en dette auprès des autres.
• Le vouloir-avoir-conscience devient assomption de l’inconscience (Gewissenlosigkeit) à l’intérieur de laquelle subsiste la possibilité existentielle d’être bon.

• L’appel n’est pas seulement critique, mais positif, il ouvre le pouvoir-être le plus originaire en tant qu’être-en-dette.
• La conscience se manifeste comme une attestation (Bezeugung) qui appelle le Dasein devant son pouvoir-être le plus propre.

Sunday, August 29, 2010

Sartre (EN): La conscience implique dans son être un être non conscient et transphénoménal

Sartre, L’Etre et le Néant,
Introduction: A la recherche de l'être.
V- La preuve ontologique.
pp28-9.

La conscience est un être dont l'existence pose l'essence, et, inversement, elle est conscience d'un être dont l'essence implique l'existence , c'est-à-dire dont l'apparence réclame d'être. L'être est partout. Certes, nous pourrions appliquer à la conscience la [29] définition que Heidegger réserve au Dasein et dire qu'elle est un être pour lequel il est dans son être question de son être , mais il faudrait la compléter et la formuler à peu près ainsi : la conscience est un être pour lequel il est dans son être question de son être en tant que cet être implique un être autre que lui.
Il est bien entendu que cet être n'est autre que l'être transphénoménal des phénomènes et non un être nouménal qui se cacherait derrière eux. C'est l'être de cette table, de ce paquet de tabac, de la lampe, plus généralement l'être du monde qui est impliqué par la conscience. Elle exige simplement que l'être de ce qui apparaît n'existe pas seulement en tant qu'il apparaît. L'être transphénoménal de ce qui est pour la conscience est lui-même en soi.

Résumé p.288 [vouloir-avoir-conscience]

.se choisissant lui-même, le Dasein se rend possible son être-en-dette le plus propre, qui demeure refermé au On-même.

.le On décompte des infractions contre la règle courante et la norme publique.
.il s’est dérobé à l’être-en-dette le plus propre.

.la compréhension de l’appel est le choisir.
.pas le choisir de la conscience qui ne peut être choisie.
.choisir l’avoir-conscience en tant qu’être-libre pour l’être-en-dette le plus propre.

.comprendre d’ad-vocation
= vouloir-avoir-conscience.
≠ vouloir avoir bonne conscience.
≠ culte volontairement rendu à l’appel.
= disponibilité à l’être-ad-voqué.
≠ recherche de responsabilités factices
= présupposition existentielle la plus originaire de la possibilité du devenir-en-dette factice.

.comprenant l’appel, le Dasein laisse le soi-même le plus propre agir sur soi à partir du pouvoir-être qu’il a choisi.

.tout agir, facticement, est nécessairement « in-conscient »
..parce qu’il n’évite pas l’endettement moral factice,
..parce qu’il est toujours déjà devenu en dette auprès des autres.
.le vouloir-avoir-conscience devient assomption de l’inconscience essentielle à l’intérieur de laquelle seulement subsiste la possibilité existentielle d’être « bon ».

.la conscience se manifeste comme une attestation appartenant à l’être du Dasein.

.détermination existentiale du pouvoir-être authentique ainsi attesté ?
.le phénomène de la conscience se laisse-t-il reconnaitre comme il est « effectivement » ?
.ne nous sommes-nous pas bornés à déduire avec une franchise excessive une idée de la conscience de la constitution d’être du Dasein ?

.dernière étape de l’interprétation :
..délimitation existentiale du pouvoir-être authentique attesté dans la conscience, accessible même à la compréhension vulgaire de la conscience.
..mise en évidence de la connexion entre les résultats de l’analyse ontologique et les expériences quotidiennes de la conscience.

Friday, August 27, 2010

Summary of page 287

• L’étrang(èr)eté transporte le Dasein devant sa nullité.
• Dans la mesure où il y va pour le Dasein comme souci de son être, il se convoque depuis l’on factice-écheant à son pouvoir-être depuis l’étrang(èr)eté.
• L’appel pro-voque à la possibilité d’assumer en existant l’être-jeté comme fondement nul (nichtigen Grund).
• Le rappel pro-vocant (vorrufende Rückruf) de la conscience (Gewissen) donne au Dasein à comprendre qu’il doit, à titre de fondement nul de son projet nul, se ramener de la perte (Verlorenheit) dans le On vers lui-même, i.e. qu’il est en-dette.

• L’endettement résultant d’une action est un concept dérivé différent de l’être-en-dette au sens existential.
• L’appel de la conscience, provenant du Dasein, se dirige uniquement à cet étant.
• Le con-voquer (Aufrufen) à l’être-en-dette signifie un pro-voquer (Vorrufen) au pouvoir-être que je suis à chaque fois déjà.
• Au lieu de se charger d’une « dette » à cause de manquements (Verfehlungen), le Dasein doit être authentiquement l’en-dette comme lequel il est.

• L’entendre correct de l’appel équivaut au se-projeter (Sichentwerfen) vers le pouvoir-devenir-en-dette (Schuldigwerdenkönnen) authentique.
• Le se-laisser-pro-voquer (Sichvorrufenlassen) à cette possibilité inclut en soi le devenir-libre (Freiwerden) pour l’appel : la disposition (Bereitschaft) au pouvoir-être-ad-voqué (Angerufenwerdenkönnen).
• Le Dasein, comprenant l’appel, est obédient (hörig) à sa possibilité la plus propre d’existence.
• Il s’est lui-même choisi (gewählt).

Résumé p.287

.l’étrang(èr)eté transporte le Dasein devant sa nullité non dissimulée.
.le Dasein se convoque lui-même – en tant que On factice-échéant – à son pouvoir-être.
.l’appel est rappel qui pro-voque :
..provoque à la possibilité d’assumer soi-même en existant l’étant jeté qu’il est.
..rappel à l’être-jeté, afin de comprendre celui-ci comme le fondement nul qu’il a à assumer dans l’existence.
.le rappel provoquant de la conscience donne au Dasein à comprendre qu’il doit se ramener de la perte dans le On vers lui-même : qu’il est en-dette.
.prise de connaissance du en-dette.

.l’appel provient du Dasein lui-même et se dirige uniquement vers cet étant.
.le con-voquer à l’être en dette = pro-voquer au pouvoir-être que je suis à chaque fois déjà en tant que Dasein.
.être authentiquement le « en-dette ».

.l’entendre correct de l’appel = se-comprendre en son pouvoir-être le plus propre = se-projeter vers le pouvoir-devenir-en-dette authentique le plus propre.
.le se-laisser-pro-voquer inclut le devenir-libre pour l’appel : disposition au pouvoir-être-ad-voqué.
.obédience à sa possibilité la plus propre d’existence.
.il s’est lui-même choisi [??].

Thursday, August 26, 2010

Résumé p.286

.est-il évident que tout ne-pas signifie un négatif au sens d’un défaut ?
.trouver l’origine ontologique de la néantité dans la clarification thématique du sens de l’être en général.

.les concepts de privation et de défaut manifestent leur insuffisance à interpréter ontologiquement le phénomène de la dette en s’orientant sur l’idée du mal, si le bonum comme sa privatio tiennent leur origine commune de l’ontologie du sous-la-main.

.l’étant dont l’être est le souci peut se charger d’une dette factice.
.il est en-dette au fond de son être.
.cet être-en-dette essentiel est cooriginairement la condition existentiale de possibilité de la moralité et de ses modifications facticement possibles.

.quelle expérience plaide en faveur de cet être-en-dette originaire du Dasein ?
.la dette n’est-elle là que si la conscience de dette s’est éveillée, ou bien le fait même que la dette sommeille n’annonce-t-il pas justement l’être-en-dette originaire ?

.l’être-en-dette originaire, de prime abord et le plus souvent, demeure non-ouvert, il est tenu refermé par l’être échéant du Dasein.
.cela ne fait que dévoiler la nullité citée.
.l’être-en-dette est plus originaire que tout savoir le concernant.
.c’est seulement parce que le Dasein est en-dette, et, en tant qu’échéant et jeté, se le referme à lui-même, que la conscience est possible
.l’appel donne fondamentalement cet être-en-dette à comprendre.

.l’appel est appel du souci.
.dans l’étrang(èr)eté, le Dasein se rassemble originairement avec lui-même.

Résumé p.285

.c’est en tant qu’être-soi-même que le Dasein est l’être du fondement.

.le Dasein est en existant son fondement.
.il se comprend à partir de possibilités.
.il est l’étant jeté.
.il se tient à chaque fois dans l’une ou l’autre possibilité.
.il a renoncé à une autre.

.le projet est déterminé par la nullité de l’être fondement.
.en tant que projet, il est lui-même essentiellement nul.

.être-libre du Dasein pour ses possibilités existentielles.
.la liberté n’est que dans le choix de l’une, dans le ne-pas-pouvoir-avoir-choisi l’autre.

.dans la structure de l’être-jeté et dans celle du projet est essentiellement contenue une nullité.
.cette nullité est le fondement de la nullité du Dasein inauthentique dans l’échéance.
.le souci est transi de part en part de nullité.
.la nullité existentiale n’a nullement le caractère d’une privation, d’un défaut par rapport à un idéal.
.avant tout ce qu’il peut projeter et atteindre, l’être du Dasein est déjà nul en tant que projeter.
.cette nullité n’est pas une qualité obscure qu’il pourrait, à condition de progresser suffisamment, éliminer.

Wednesday, August 25, 2010

Marc Richir sur la p.284

Richir, M. (2004) Phantasia, imagination, affectivité. Phénoménolgie et anthropologie phénoménologique. Editions Jérôme Millon (pp.165-9)

L’appelant de l’appel est le Dasein dans son Unheimlichkeit, tel qu’il se trouve dans la situation de l’angoisse, comme pur et nu « que » dans le néant du monde. Le Dasein « à hauteur de mort », comme pouvoir-être transmué par le pouvoir-ne-pas être, en un soi qui aiguillonne, inquiète, dans l’appel, le soi factice toujours déjà jeté dans l’une ou l’autre possibilité factice d’exister.
Toujours déjà jeté, facticement, dans l’une ou l’autre de ses possibilités factices d’exister, le Dasein se trouve du même coup toujours en dette de lui-même, surplombé par lui-même en suspens dans sa possibilité la plus propre : c’est ce qu’atteste facticement, donc existentiellement, la structure de l’appel dans le Gewissen. Mais il reste à voir comment cela se fait existentialement, c’est-à-dire comment il est possible de « concevoir existentialement la dette ».
Nous commençons à toucher à la double ipséité du Dasein.
La facticité (l’être toujours déjà jeté au monde) lui appartient quoiqu’elle ne l’amène pas à son « là », c’est-à-dire à cette figure étrangère (unheimlich) de lui-même en tant que pouvoir-être suspendu « à hauteur de mort ».
Le Dasein ne peut jamais reprendre cette contingence (cet être-jeté) pour le conduire dans le « là » du Dasein, donc de lui-même en tant que pur pouvoir-être suspendu.
La détermination factice de l’existence n’est pas un évènement qui le fonderait, une sorte de passage à l’acte ayant eu lieu du pouvoir-être comme puissance, passage factuel, donc contingent. Il ne se passe rien dans le Dasein proprement dit. Il n’est que son « que », c’est-à-dire le pur fait de sa certitude factice d’exister, répondant à la certitude indéterminée de la mort. Soi factice de l’être-jeté ou du projet.
Un autre « soi » pointe l’oreille, avec l’introduction du fondement : le Dasein est aussi le fondement de son pouvoir-être, donc la racine ou le sol de sa positivité. Sol qui excède le soi factice pris dans son existence, et que celui-ci tire comme un fardeau qui l’alourdit.
Distinction entre le sens d’être comme exister (telle ou telle possibilité factice) et le sens d’être comme fondement. C’est dans le pur et simple fait d’exister (où il ne se passe rien) que le Dasein est le fondement de son pouvoir-être, et cela sans qu’il ne l’ait jamais posé, ce pourquoi le fondement est le fardeau de l’existence.
Le projet, c’est-à-dire les possibilités factices d’exister ne peuvent être que les possibilités déjà jetées, c’est-à-dire la contingence du contenu de l’exister. Il est donc impossible pour le Dasein de maîtriser ce qui est censé, comme pur pouvoir-être, être au fondement de ces possibilités factices d’exister. Il ne reste plus au Dasein qu’à assumer l’être-fondement qui lui échappe radicalement parce qu’il l’a toujours déjà précédé dans le jet (projet) des possibilités factices d’exister où il se reconnait facticement.
C’est en étant (toujours déjà) jeté (dans l’une ou l’autre possibilité factice d’exister) que le Dasein est (paradoxalement) fondement. C’est donc à la fois parce qu’il est toujours déjà jeté dans telle possibilité factice d’exister et parce que c’est de cette manière qu’il est fondement qu’il « reste en arrière » de ses possibilités factices d’exister qui, de la sorte, le précèdent toujours déjà. Dire que c’est de cette manière qu’il est son fondement, c’est dire qu’il ne peut pas être avant (et face à) lui, mais, chaque fois qu’il existe dans le jet de telle possibilité factice d’exister, à partir de lui en tant que le fondement de cette possibilité. Le Dasein ne peut donc jamais s’assurer de son fondement, toujours déjà passé dans telle ou telle possibilité factice d’exister, donc ne peut jamais être maître de son être le plus propre qui correspondrait à l’exister dans toutes les possibilités factices d’exister. L’exister factice vient toujours déjà trop tard.
S’il n’y a pas d’autre manière pour le Dasein d’être-fondement que l’exister factice (l’être-jeté) dans telle possibilité factice d’exister d’où le fondement comme être total se retire, le Dasein n’y est jamais que « néantité de soi-même ».
L’être du Dasein comme exister factice (existentiel), c’est-à-dire aussi l’être soi-même dans la certitude factice d’exister, est « être » comme « non-être » (mode négatif de l’être) du fondement. Nous somme au bord du non-sens puisque c’est par le retrait de l’être du fondement que, par une sorte de creusement pour le non-être ou le néant, le Dasein arrive à exister (à être) dans une sorte de réflexivité de soi (d’ipséité) du néant. Comme si l’exister n’était que de ne pas exister parce qu’il n’est jamais que l’exister d’un Autre (le fondement) qui lui échappe radicalement, et qui l’abandonne, le « délaisse » sur la plage du monde.
[plutôt : le fondement serait une vague qui se « délaisse » sur une plage du monde (particulière, contingente) pour exister facticement. L’exister ne serait que ce délaissement par lequel le fondement est autant qu’il n’est pas. dl].
Pour le fondement, la seule manière d’être est négative. C’est seulement dans l’être-soi du Dasein toujours déjà jeté dans telle ou telle possibilité factice d’exister qu’est le fondement, sur le mode de son retrait qui fait de cet être-soi une néantité de soi-même, dont le Dasein a pourtant à assumer la puissance corrosive.
Distinction entre exister et être que Heidegger subsume par la différence entre le factice-existentiel-ontique et l’ontologique-existential, ce dernier anéantissant le premier. L’être du fondement est tout dans son non-être actif au sein de l’existence factice.

Résumé p.284

.le fondement n’a pas besoin de ne tenir sa nullité que de ce qu’il fonde.
.l’être-en-dette ne résulte pas d’abord d’un endettement mais inversement l’endettement ne devient possible que « sur le fondement » d’un être-en-dette originaire.

.l’être du Dasein est le souci.

.facticité (être-jeté)
.existence (projet)
.échéance

.étant, le Dasein est jeté = il n’est pas porté à son Là par lui-même [brought into its there not of its own accord].
.étant, le Dasein est déterminé comme un pouvoir-être [potentiality of being] qui s’appartient à lui-même, et qui pourtant ne s’est pas remis en propre comme lui-même [has not given itself to itself].
.existant, le Dasein ne passe jamais derrière son être-jeté [never gets back behind its throwness], il ne peut libérer qu’à partir de son être-soi-même, et ne peut conduire au Là que ce qu’il est et a à être. [could never expressly release this « that-it-is-and-has-to-be » from its being a self and lead it into the there]

.l’être-jeté ne se trouve pas derrière le Dasein comme un évènement factuellement arrivé [throwness does not lie behind it as an event which actually occurred, something that happened to it and was again separated from Dasein].
.l’être-jeté ne se produit pas en même temps que le Dasein.
.le Dasein en tant que souci est son « que » [Dasein is constantly its « that » as care].

.remise du Dasein à cet étant qu’il est [delivered over to this being].
.par cette remise, le Dasein est le fondement de son pouvoir-être [the ground of its potentiality-of-being].
.le Dasein n’a pas lui-même posé le fondement [it has not laid the ground itself].
.il repose dans la gravité de ce fondement [it rests in the weight of it].
.le fondement, sa gravité, est rendu manifeste par la tonalité comme charge [mood reveals to it as a burden].

.comment le Dasein est-il le fondement jeté [thrown ground]?
.en se projettant vers des possibilités où il est jeté.
.le soi-même doit poser le fondement de lui-même.
.il ne peut jamais se rendre maître de celui-ci.

.étant-fondement = existant comme jeté [being the ground = existing as thrown].
.le Dasein reste en deçà de ses possibilités.
.le Dasein n’est jamais existant avant son fondement.
.il est existant à partir du fondement et comme fondement.
.être-fondement = n’être jamais en possession de son être le plus propre = être une nullité de soi-même.
.ne-pas déterminé existentialement : étant soi-même, le Dasein est l’étant jeté en tant que soi-même.