Saturday, July 31, 2010

Résumé p.279

.une interprétation de la conscience comme appel du souci qui s’éloigne à ce point de l’expérience naturelle peut-elle être probante ?
.la conscience parle-t-elle avec une indétermination vide d’un pouvoir-être authentique (conscience con-vocatrice) ?
.ou parle-t-elle plutôt de façon précise et concrète des fautes et omissions que nous avons commises ou allons commettre (conscience qui réprimande et avertit) ?
.la conscience livre-t-elle qqchose de positif, ou ne fonctionne-t-elle pas plutôt de manière simplement critique ?
.il est permis d’exiger d’une interprétation de la conscience que l’ « on » y reconnaisse le phénomène en question, tel que quotidiennement expérimenté.
.satisfaire à cette requête n’implique cependant pas de reconnaître la compréhension ontique vulgaire de la conscience pour l’instance première d’une interprétation ontologique.

.notre tâche : rendre intelligible la conscience comme une attestation, située dans le Dasein lui-même, de son pouvoir-être le plus propre.

.délimiter l’entendre qui correspond à l’appeler.
.le comprendre authentique qui « suit » l’appel n’est pas un supplément annexe qui se déclencherait ou non.
.c’est à partir de la compréhension de l’ad-vocation et uniment avec elle que le vécu plein de la conscience peut se laisser saisir.

.si c'est le Dasein qui est lui-même tout à la fois l'appelant et l'ad-voqué, il y a dans toute més-entente de l’appel, dans toute mécompréhension de soi un mode d’être déterminé du Dasein.
.« que rien ne résulte » de l’appel signifie, à la mesure du Dasein, qqchose de positif.

.la « voix » de la conscience parle d’une « dette »

Résumé p.278

.il n’est besoin d’aucun recours à des puissances étrangères à l’être du Dasein. Le recours à des puissances étrangères à l’être du Dasein anéantit l’étrang(èr)eté de l’appel de la conscience. Il présuppose le Dasein sous la figure d’une déterminité ou indéterminité ontologique contingente, pose le Dasein comme un sujet anodin, survenant de manière quelconque, et muni d’une conscience personnelle.

.l’interprétation de l’appelant comme une puissance permet de reconnaitre une donnée objectivement trouvable. Cette interprétation est une fuite devant la conscience, une échappatoire du Dasein où il se glisse derrière l’étroite paroi qui sépare le On de l’étrang(èr)eté de son être. Interprétation de l’appel comme une voix universellement obligeante, pas simplement subjective, élevée au rang d’une conscience universelle qui est un « ça » et personne. Parle dans le sujet singulier sous une forme indéterminée.

.cette conscience publique n’est autre que la voix du On.
.le Dasein ne peut en arriver à l’invention douteuse d’une « conscience universelle » que parce que la conscience, en son fond et son essence, est mienne.
..parce que l'ad-voqué est le pouvoir-être le plus propre.
..et parce que l’appelant est l’étant que je suis à chaque fois moi-même.

.la puissance de la conscience n’est pas purement subjective.
.l’objectivité de l’ad-vocation ne peut obtenir son droit que si l’interprétation lui laisse sa subjectivité, laquelle refuse la souveraineté au on-même.

Friday, July 30, 2010

Summary of page 277

• L’appelant est non-familier au On, i.e. une voix étrangère.
• L’appel ne donne rien à entendre à l’oreille préoccupée et curieuse.
• Que pourrait relater le Dasein à partir de l’isolement sur soi dans l’étrang(èr)eté, de son être jeté dans le rien?
• Que lui reste-t-il d’autre que le pouvoir-être dévoilé dans l’angoisse ?

• L’appel, en appelant sans aucun ébruitement (Verlautbarung), ne relate nul événement (Begebenheiten).
• L’appel parle sur le mode étrange du faire-silence (Schweigens).
• L’appel rappelle l’ad-voqué du bavardage public du On à la réticence (Verschwiegenheit) du pouvoir-être existant.
• Le Dasein se trouve dans la solitude (Verlassenheit) de son abandon (Überlassenheit) à lui-même.

• L’étrang(èr)eté est le mode fondamental, même s’il est quotidiennement recouvert, de l’être-au-monde.
• Le Dasein appelle, en tant que conscience, du fond de cet être.
• L’appel in-toné par l’angoisse permet au Dasein de se projeter vers son pouvoir-être.
• L’étrang(èr)eté traque le Dasein et menace sa perte (Verlorenheit) oublieuse d’elle-même.

• Le Dasein est aussi l’appelant (Rufer) que l’ad-voqué (Angerufene).
La conscience se manifeste comme appel du souci : l’appelant est le Dasein, s’angoissant dans l’être-jeté pour son pouvoir-être.
• Le Dasein est convoqué par l’ad-vocation hors de l’échéance dans le On.
• L’appel de la conscience tient sa possibilité de ce que le Dasein est souci.

Thursday, July 29, 2010

Résumé p.277 étrang(èr)eté

.l’appelant est non familier au On-même quotidien – une voix étrangère.
.On perdu dans la diversité du « monde » de sa préoccupation
soi-même isolé sur soi dans l’étrang(èr)eté, jeté dans le rien.

.l’appel parle sur le mode étrange du faire-silence.
.l’appel rappelle l’ad-voqué du bavardage public du On à la réticence du pouvoir-être existant.

.l’assurance étrang(èr)e avec laquelle l’appelant atteint l’ad-voqué, l’impossibilité de se mé-comprendre et méconnaître se fonde sur le fait que le Dasein isolé sur soi en son étrang(èr)eté est unique, sur la solitude de son abandon à lui-même.

.l’étrang(èr)eté est le mode fondamental de l’être-au-monde.
.l’étrang(èr)eté est quotidiennement recouverte.

.l’appel angoissé rend possible pour le Dasein le projet de lui-même vers son pouvoir-être le plus propre.
.l’étrang(èr)eté traque le Dasein et menace sa perte oublieuse d’elle-même.

.la conscience se manisfeste comme appel du souci :
.l’appelant est le Dasein s’angoissant dans l’être-jeté (être-déjà-dans…) pour son pouvoir-être.
.l’ad-voqué est ce même Dasein, con-voqué à son pouvoir-être le plus propre (en-avant-de-soi).

Résumé p.276

.le Dasein existe toujours facticement : il n’est pas un se-projeter flottant en l’air, il est remis à l’existence.
.facticité du Dasein ≠ factualité d’un sous-la-main.
.le Dasein existant ne vient pas à la rencontre de lui-même comme d’un sous-la-main intramondain.
.en tant que jeté, le Dasein est jeté dans l’existence.
.l’être-jeté se dévoile dans son affection.
.le plus souvent, la tonalité referme l’être-jeté : le Dasein fuit dans la facilité de la prétendue liberté du On-même, fuite devant l’étrang(èr)eté de l’être-au-monde isolé, dévoilée dans l’angoisse devant le rien du monde.

.l’appelant de l’appel de la conscience est le Dasein en son étrang(èr)eté, l’être-au-monde originellement jeté en tant qu’hors-de-chez-lui, le « que » nu dans le rien du monde.

Résumé p.275

.l’indéterminité et l’indéterminabilité spécifique de l’appelant est un privilège spécifique.

.Qui appelle ?
.Dans la conscience le Dasein s’appelle lui-même.
.l’appel n’est jamais ni projeté, ni préparé, ni accompli volontairement par nous-mêmes.
.« cela » appelle, contre notre attente, contre notre gré.
.l’appel vient de moi et me dépasse.

.Appel de la conscience
≠ puissance étrangère qui pénètrerait le Dasein, qui aurait un possesseur, ou qui serait une personne (Dieu) annonçant sa présence.
≠ explicable au niveau biologique.
.ces deux interprétations supposent que ce qui est doit nécessairement être sous-la-main.

Wednesday, July 28, 2010

Ser quien y lo que uno es.

Nana se sabe libre, nos dice Godard. Pero esta libertad no tiene interior psicológico. La libertad no es un algo interno, psicológico, sino algo que se asemeja más bien a la gracia física. Es ser quien y lo que uno es. … Nana se ha convertido en lo que es. Ha entrado en la senda que la llevará a su afirmación y a su muerte [la prostitución].
[...]

Que la libertad no tiene interior psicológico —que el alma es algo que no se encuentra en la superficie, sino después de desnudar el «interior» de una persona— es la doctrina espiritual radical que ilustra Vivre sa vie.
[...]

«La gallina tiene un interior y un exterior», escribió la niña, «quítese el exterior y encontraremos el interior. Quítese el interior y daremos con el alma.»

(Susan Sontag. Vivre sa Vie de Godard. pdf)


Renée Falconetti (in: La Passion de Jeanne d'Arc. By: C.T. Dreyer, 1927)

Summary of page 276

• Seule la constitution existentiale du Dasein offre son fil conducteur à l’interprétation du mode d’être du cela qui appelle.

• Que l’appel ne soit pas accompli par moi, mais que « ça » appelle, cela n’autorise pas à chercher l’appelant dans un étant qui ne serait pas à la mesure du Dasein.
• Le Dasein existe toujours facticement.
• Pour autant qu’il est constamment remis à l’existence, il n’est pas un se-projeter flottant en l’air (freischwebendes Sichentwefen).
• La facticité du Dasein se distingue de la factualité d’un sous-la-main.
• Le Dasein existant ne vient pas à la rencontre de lui-même comme d’un sous-la-main intramondain.
• Le Dasein est jeté dans l’existence.
• Il existe comme un étant qui a à être comment il est et peut être.

• L’être-jeté appartient à l’ouverture du et se dévoile dans son affection, laquelle transporte le Dasein devant son « qu’il est et qu’il a à être en pouvant-être ».
• Le plus souvent, la tonalité referme l’être-jeté.
• Le Dasein fuit devant celui-ci dans la facilité de la prétendue liberté du On, en fuyant ainsi devant l’étrang(èr)eté (Unheimlichkeit) qui détermine l’être-au-monde en son isolement.
• L’étrang(èr)eté se dévoile proprement dans l’angoisse. Elle place son être-au-monde devant le rien du monde.
• Qu’en serait-il, si le Dasein tel qu’il se trouve affecté au fond de son étrang(èr)eté était l’appelant de l’appel ?

• Plaident en ce sens tous les phénomènes qui ont été dégagés pour caractériser l’appelant et son appeler.

• L’appelant n’est mondainement déterminable par rien en son qui.
• Il est le Dasein en son étrang(èr)eté (Unheimlichkeit), il est l’être-au-monde jeté en tant qu’hors-de-chez-lui (Un-zuhause), il est le que nu dans le rien du monde.

Tuer la vie quotidienne pour parler

Godard, Vivre sa Vie. Chap.11.

Anna Karina - Moi, je trouve que la vie devrait être facile au contraire.

Brice Parain - On n’arrive à bien parler que quand on a renoncé à la vie pendant un certain temps…
A.K. - Mais alors, parler, c’est mortel
B.P. - Parler, c’est presque une résurrection par rapport à la vie en ce sens que quand on parle c’est une autre vie que quand on ne parle pas… pour vivre en parlant, il faut avoir passé par la mort de la vie sans parler… il y a une sorte d’ascèse, en somme, qui fait que l’on ne peut bien parler que quand on regarde la vie avec détachement…
A.K. - Pourtant la vie de tous les jours on ne peut pas la vie avec…
B.P. - Avec détachement… on est dans la vie quotidienne et on s’en élève vers une vie… appelons-là supérieure, ce n’est pas bête de le dire, parce que c’est la vie avec la pensée. Mais cette vie avec la pensée suppose que l’on a tué la vie trop quotidienne, la vie trop élémentaire.



Tuesday, July 27, 2010

Résumé p.274

.ce que l’appel ouvre est univoque, même si le Dasein singulier peut en prendre une interprétation diverse.
.impossible de méconnaitre la direction d’impact de l’appel.
.illusions uniquement à partir du mode en lequel l’appel est entendu
.au lieu d’être authentiquement compris, l’appel est entrainé vers le on-même dans la transaction d’un colloque avec soi et perverti en sa tendance ouvrante.

§57 La conscience comme appel du souci.
.la conscience con-voque le soi-même du Dasein hors de la perte dans le On.
.le soi-même ad-voqué demeure indéterminé et vide en son « quid ».
.le soi-même est pourtant atteint univoquement et directement.

.l’appelant de l'appel se tient dans l’indétermination (quant à son nom, état, provenance, considération), tient absolument éloigné de lui toute familiarité, considération, discussion.

Résumé p.273

.le On-même est atteint vers l’appel.
.il est ad-voqué vers le soi-même propre : non pas vers ce que le Dasein vaut, peut, pourvoit, vers ce qu’il a saisit, ce à quoi il s’est engagé, ce par quoi il s’est laissé prendre.
.dans l’ad-vocation de la conscience, le Dasein tel que mondainement compris pour les autres et pour soi-même est passé [omis et dépassé].
.le On sombre. L’appel précipite un On avide de la considération publique dans l’insignifiance.
.le soi-même privé de ce refuge et de ce masque est porté par l’appel à lui-même.

Soi-même
≠ soi-même qui peut devenir objet d’appréciation pour soi-même.
≠ soi-même qui se livre à la dissection indiscrète de la « vie intérieure ».
≠ soi-même qui regarde « analytiquement » des états psychiques et leurs arrière-fonds.
≠ soi-même comme une intériorité qui lui permette de se refermer au « monde extérieur ».

Que crie la conscience au Dasein ?
.rien !
.l’appel n’énonce rien, ne donne aucune information sur des évènements du monde.
.le soi-même n’est pas ad-voqué à un colloque avec soi-même mais est con-voqué à lui-même, c’est-à-dire à son pouvoir-être le plus propre.
.l’appel est une pro-vocation (vocation vers l’avant) du Dasein à ses possibilités les plus propres.
.l’appel se passe de tout ébruitement.
.la conscience parle uniquement et constamment sur le mode du faire-silence.
.contraint le Dasein à la ré-ticence de lui-même.
.défaut de formulation verbale ≠ voix mystérieuse.

Résumé p.272

§56. Le caractère d’appel de la conscience.
.parler = révéler.
.c’est dans ce qui est discuté qu’est puisé le parlé.
.parler comme communication, accessible à l’être-là-avec d’autrui, ébruitement de la parole.

.dans l’appel de la conscience :
.le discuté = l’advoqué = le Dasein.
.Dasein = être ouvert à soi-même avec l’ouverture de son monde, se comprend toujours déjà.
.l’appel atteint le Dasein dans ce comprendre quotidien et médiocre : c’est le On-même de l’être-avec préoccupé avec autrui qui est atteint par l’appel.

Monday, July 26, 2010

Summary of page 275

• L’appelant ne surgit que dans le con-voquer à (Aufrufen zu).... Il ne veut être entendu, sans supplément de bavardage, que comme tel.
• N’est-il pas conforme au phénomène de ne pas demander qui est l’appelant ?
• Certes, en ce qui concerne l’entendre existentiel de l’appel factice de la conscience, mais non pas pour l’analyse existentiale de la facticité de l’appeler et de l’existentialité de l’entendre.

• Dans la conscience, le Dasein s’appelle lui-même.
• Pourtant, la réponse qui dit que le Dasein est tant l’appelant que l’ad-voqué ne suffit pas.

• L’appel n’est ni projeté, ni préparé, ni accompli volontairement par nous-mêmes.
• « Cela » (Es) appelle contre notre gré.
• L’appel ne vient pas d’un autre qui est au monde avec moi.
• L’appel vient de moi et pourtant il me dépasse.

• Tant la thèse selon laquelle il serait possible d’interpréter la voix de la conscience comme une puissance étrangère qui pénétrerait le Dasein que la tentative de la réduire à l’aide d’une explication « biologique » dépendent de la thèse ontologiquement dogmatique selon laquelle que ce qui est, i.e. ce qui est aussi factuel que l’appel, doit être sous-la-main, c’est-à-dire que ce qui ne se laisse pas exhiber en tant qu’objectif au sens de sous-la-main n’est pas.

• La donnée phénoménale consiste en ceci que l’appel est adressé à moi depuis moi-même en me dépassant.

Friday, July 23, 2010

Summary of page 274

• Ce que l’appel ouvre est univoque, même si le Dasein peut l’interpréter diversement.
• Par-delà l’indétermination apparente de la teneur de l’appel (Rufgehaltes), il est impossible de méconnaître sa sûre direction d’impact (Einschlagsrichtung).
• S’il se produit dans la conscience des illusions (Täuschungen), c’est que l’appel est entraîné par le On dans la transaction d’un colloque avec soi et perverti en sa tendance ouvrante (Erschlieβungstendenz).

• L’appel (Ruf) est ad-vocation (Anruf) du On en son soi-même, une con-vocation (Aufruf) du soi-même à son pouvoir-être-soi-même, et une pro-vocation (Vorrufen) du Dasein vers ses possibilités.

• Une interprétation satisfaisante de la conscience exige de manifester non seulement qui est appelé, mais encore qui appelle et comment l’advoqué (Angerufene) se comporte par rapport à l’appelant (Rufer).

§ 57. La conscience comme appel du souci.

• La conscience con-voque (ruft) le soi-même du Dasein hors de la perte dans le On.
• Comme quoi le Dasein se comprend dans son interprétation à partir de ce dont il se préoccupe, cela, l’appel le passe.
• L’appelant (Rufer) se tient aussi dans une indétermination.
• Bien qu’il ne se déguise pas dans l’appel, il refuse toute question concernant le nom, l’état, la provenance et le prestige.
• L’appelant de l’appel tient éloignée de lui toute familiarité.
• Il est contraire à la modalité de son être de se laisser attirer dans le champ d’une considération et d’une discussion.

Wednesday, July 21, 2010

Summary of page 273

• Il est ad-voqué (angerufen) vers le soi-même propre et non pas vers ce que le Dasein vaut dans l’être-l’un-avec-l’autre public.
• Dans une telle ad-vocation (Anruf), le Dasein tel qu’il est mondainement compris pour les autres et pour soi-même est passé (übergangen).
• Comme c’est le même du On-même qui est ad-voqué, le On sombre.
• En tant que l’appel passe le On, il le précipite dans l’insignifiance.
• Le soi-même, privé dans l’ad-vocation de ce refuge, est porté par l’appel à lui-même.

• C’est vers le soi-même que le on-même est ad-voqué, mais non pas vers ce soi-même qui peut devenir pour soi objet d’appréciation, qui se livre à la dissection de sa vie intérieure, ou regarde analytiquement ses états psychiques.
• L’advocation du soi-même dans le On-même ne le presse pas vers une intériorité coupée du monde extérieur.
• L’appel ad-voque uniquement le Soi-même qui n’est que selon la guise de l’être-au-monde.

• L’appel n’énonce rien, il ne donne aucune information sur des événements du monde, il n’aspire pas à ouvrir un dialogue avec soi-même.
• Le soi-même est con-voqué (aufgerufen) à son pouvoir-être le plus propre.
• L’appel n’invite pas le soi-même à un « débat », mais il est une pro-vocation, i.e. une vocation vers l’avant, (Vor-(nach-« vorne »-)Rufen) du Dasein à ses possibilités les plus propres.

• L’appel ne se porte pas à des paroles.
La conscience parle uniquement sur le mode du faire-silence (Schweigens).
• Sur ce mode, elle contraint le Dasein con-voqué à la ré-ticence (Verschwiegenheit) de lui-même.
• Le défaut d’une formulation verbale indique que la compréhension de ce qui est dit (Gerufenen) ne se cramponne pas à l’attente d’une communication.

Monday, July 19, 2010

Summary of page 272

§ 56. Le caractère d’appel (Rufcharakter) de la conscience.

• Le parler (Rede) apporte une information (Aufschluβ) sur quelque chose d’un point de vue déterminé.
• C’est dans ce qui est discuté qu’il puise ce qu’il dit, le parlé (Geredete).
• Dans le parler comme communication, ce parlé devient accessible à l’être-là-avec d’autrui.

• Il appartient au Dasein d’être ouvert à lui-même avec l’ouverture de son monde, de telle manière qu’il se comprend toujours déjà.
• L’appel atteint le Dasein dans ce se-comprendre-toujours-déjà quotidiennement préoccupé.
• C’est le On de l’être-avec préoccupé avec autrui qui est atteint par l’appel.

Sylvia Plath reads “A Birthday Present” some months before committing suicide by inhaling carbon monoxide from her gas oven. She was 30.


What is this, behind this veil, is it ugly, is it beautiful?
It is shimmering, has it breasts, has it edges?

I am sure it is unique, I am sure it is what I want.
When I am quiet at my cooking I feel it looking, I feel it thinking

'Is this the one I am too appear for,
Is this the elect one, the one with black eye-pits and a scar?

Measuring the flour, cutting off the surplus,
Adhering to rules, to rules, to rules.

Is this the one for the annunciation?
My god, what a laugh!'

But it shimmers, it does not stop, and I think it wants me.
I would not mind if it were bones, or a pearl button.

I do not want much of a present, anyway, this year.
After all I am alive only by accident.

I would have killed myself gladly that time any possible way.
Now there are these veils, shimmering like curtains,

The diaphanous satins of a January window
White as babies' bedding and glittering with dead breath. O ivory!

It must be a tusk there, a ghost column.
Can you not see I do not mind what it is.

Can you not give it to me?
Do not be ashamed--I do not mind if it is small.

Do not be mean, I am ready for enormity.
Let us sit down to it, one on either side, admiring the gleam,

The glaze, the mirrory variety of it.
Let us eat our last supper at it, like a hospital plate.

I know why you will not give it to me,
You are terrified

The world will go up in a shriek, and your head with it,
Bossed, brazen, an antique shield,

A marvel to your great-grandchildren.
Do not be afraid, it is not so.

I will only take it and go aside quietly.
You will not even hear me opening it, no paper crackle,

No falling ribbons, no scream at the end.
I do not think you credit me with this discretion.

If you only knew how the veils were killing my days.
To you they are only transparencies, clear air.

But my god, the clouds are like cotton.
Armies of them. They are carbon monoxide.

Sweetly, sweetly I breathe in,
Filling my veins with invisibles, with the million

Probable motes that tick the years off my life.
You are silver-suited for the occasion. O adding machine-----

Is it impossible for you to let something go and have it go whole?
Must you stamp each piece purple,

Must you kill what you can?
There is one thing I want today, and only you can give it to me.

It stands at my window, big as the sky.
It breathes from my sheets, the cold dead center

Where split lives congeal and stiffen to history.
Let it not come by the mail, finger by finger.

Let it not come by word of mouth, I should be sixty
By the time the whole of it was delivered, and to numb to use it.

Only let down the veil, the veil, the veil.
If it were death

I would admire the deep gravity of it, its timeless eyes.
I would know you were serious.

There would be a nobility then, there would be a birthday.
And the knife not carve, but enter

Pure and clean as the cry of a baby,
And the universe slide from my side.

Everything You Can Think Of Is True


Everything you can think of is true
before the ocean was blue
you were lost in a flood run red with your blood's nigerian skeleton crew
everything you can think of is true
the dish ran away with the spoon
dig deep in your heart for that little red glow
we're decomposing as we go
everything you can think of is true
and fishes make wishes on you
we're fighting our way up dreamland's spine
with black flamingos, expensive wine
everything you can think of is true
the baby's asleep in your shoe
your teeth are buildings with yellow doors
your eyes are fish on a creamy shore

Friday, July 16, 2010

Summary of page 271

• En se perdant dans la publicité du On et son bavardage, il més-entend (überhört) son soi-même propre.
• Afin d’être ramené hors de cette perte de la més-entente de soi, il faut qu’il se trouve lui-même en brisant cette écoute du On.
• La possibilité d’une telle rupture se trouve dans l’être-ad-voqué (Angerufenwerden) immédiat.
• L’appel brise l’écoute du On lorsque il éveille un entendre opposé à l’entendre perdu.
• Si celui-ci est pris par le vacarme (Lärm) équivoque du bavardage, il faut que l’appel appelle sans vacarme, sans équivoque, sans point d’appui (Anhalt) pour la curiosité.
Ce qui donne à comprendre en appelant ainsi, c’est la conscience (Gewissen).

• L’appeler est un mode du parler, lequel articule la compréhensivité.
• L’ébruitement vocal n’est essentiel ni au parler ni à l’appel.
• Toute parole (Aussprechen) et toute « proclame » (Ausrufen) présuppose le parler.
• L’explicitation quotidienne interprète la « voix » de la conscience comme un donner-à-comprendre (Zu-verstehen-geben).
• Dans la tendance d’ouverture de l’appel est contenu le moment de la secousse venue de loin (abgesetzten Aufrüttelns).
• L’appel retentit (gerufen) depuis le lointain (Ferne) vers le lointain.
• Est touché par l’appel celui qui veut être ramené.

• Avec cette caractérisation de la conscience, c’est l’horizon phénoménal de l’analyse de sa structure existentiale qui se trouve délimité.
• Le phénomène n’est pas compris comme un appel, mais comme parler à partir de l’ouverture constitutive du Dasein.
• La méditation évite de reconduire la conscience aux pouvoirs de l’âme (Seelenvermögen) — entendement, volonté, sentiment —.

Ma Mort (Sartre, L'être et le Néant)

Sartre, L’Etre et le Néant.
Quatrième Partie : Avoir, Faire et Etre.
Chapitre Premier : Etre et Faire : la Liberté.
II. Liberté et Facticité : la Situation.
E) Ma Mort (pdf).

Janus Bifrons
.Conception réaliste de la mort : adhérant au néant d’être qui limite la vie ; porte ouverte sur le néant de réalité-humaine, que ce néant fût la cessation absolue d’être ou l’existence sous une forme non-humaine ; contact avec le non-humain ; échappe à l’homme et le façonne avec de l’absolu non-humain (576).
.Objection : même si la mort était un passage à un absolu non-humain, elle n’est pas une lucarne sur cet absolu. La mort ne nous révèle rien que sur nous-mêmes et d’un point de vue humain (578).
.Conception idéaliste de la mort : agglutinée à la série qu’elle termine ; terme ultime appartenant à la série ; fin de la vie qui s’intériorise, s’humanise et s’individualise (mienne); phénomène ultime de la vie qui influence à contre-courant la vie entière ; Rilke, Malraux, Heidegger (577).

Heidegger
.Le Dasein est projet et anticipation de sa propre mort comme possibilité de ne plus réaliser de présence dans le monde. La mort est une possibilité propre du Dasein qui se constitue lui-même comme totalité par le libre choix de la finitude (577).
.M.H. individualise la mort et utilise cette individualité incomparable pour individualiser le Dasein : c’est en se projetant librement vers sa possibilité ultime que le Dasein accédera à l’existence authentique et s’arrachera à la banalité quotidienne pour atteindre à l’unicité irremplaçable de la personne (578).

Personnalisation
.Aucune vertu personnalisante qui soit particulière à ma mort (579).
.Non-spécificité de la mort comme possibilité ultime et subjective : ma mort est comme chacune de mes possibilités : ne peut être projetée par un autre que moi ; l’amour le plus banal est comme la mort : irremplaçable et unique (579).
...Trivial : ne concerne pas ma mort mais mon vécu de ma mort qui, en tant que vécu est trivialement et irréductiblement mien.
.Non-spécificité de ma mort comme acte : si mourir c’est mourir pour édifier, pour témoigner, pour la patrie, n’importe qui peut mourir à ma place (579).
...Faux : la mort comme acte, du point de vue de sa fonction, efficience, résultat, ne concerne pas seulement et pas prioritairement ma mort pour les autres mais ma mort pour moi dans le sens de ma mort pour mon propre corps par lequel, irréductiblement, je meurs. Ma mort comme acte pour les autres n’est pas structurellement mienne. Ma mort comme acte pour moi l’est.
.La mort ne devient ma mort que si je me place déjà dans la perspective de la subjectivité : c’est ma subjectivité, définie par le cogito préréflexif, qui fait de ma mort un irremplaçable subjectif et non la mort qui donnerait l’ipséité irremplaçable à mon pour-soi (579).
...Sartre réfute la priorité (quotidienne et inauthentique) du On sur le Je. Si Heidegger place de prime abord le Dasein dans le On, il lui faut trouver un opérateur par lequel il peut s’en extraire. Ce serait la possibilité absolument mienne de la mort. La réponse de Sartre pour qui la mort n’est ni plus ni moins mienne que l’amour présuppose la subjectivité et considère la mort d’un point de vue existentiel.
...Sartre pose que la mienneté n’est que subjective. Il considère la mort comme un vécu – et elle est alors trivialement mienne – et la mort comme un acte – et elle ne serait alors pas structurellement mienne. Mais ma mort est, au niveau le plus basiquement factuel, un évènement corporel qui ne peut être que mien, indépendamment du vécu de ma mort par moi-même et les autres.
.La mort ne saurait être ma possibilité propre ; elle ne saurait même pas être une de mes possibilités (585).

Attente
.Indétermination de la mort qui peut survenir à toute heure. On peut attendre une mort particulière, mais pas la mort (578). La structure essentielle de la mort ne suffit pas à faire d’elle cet évènement personnalisé et qualifié qu’on peut attendre (579). S’attendre à la mort n’est pas attendre la mort. Nous ne pouvons attendre qu’un évènement déterminé. La possibilité de ma mort signifie seulement que je ne suis biologiquement qu’un système relativement clos, relativement isolé, elle marque seulement l’appartenance de mon corps à la totalité des existants ; elle est un empêchement imprévu, inattendu, dont il faut toujours tenir compte, en lui conservant son caractère spécifique d’inattendu (580). Le hasard, en décidant de la mort, lui ôte tout caractère de fin harmonieuse. Cette perpétuelle apparition du hasard au sein de mes projets ne peut être saisie comme ma possibilité, mais au contraire comme la néantisation de toutes les possibilités, néantisation qui elle-même ne fait plus partie de mes possibilités (581).
.La mort n’est pas ma possibilité de ne plus réaliser de présence dans le monde, mais une néantisation toujours possible de mes possibles, qui est hors de mes possibilités (581).
...Deux questions différentes : est-ce que la mort est structurellement mienne / est-ce que la mort est à portée de mon pouvoir, est une possibilité mienne. La première question porte sur le fait que la mort, quelque soit la manière dont elle arrive, est mienne ou non, et en quel sens. La seconde question porte sur la manière dont la mort arrive.
...Pour M.H. la mort serait une possibilité mienne comme un pouvoir-être propre, un « je peux » ≠ possibilité comme une appropriation a posteriori de quelque chose qui est et est arrivé indépendamment de moi (par qq’un d’autre ou par hasard). Pour M.H. la possibilité est un pouvoir-être, à mettre au compte de l’existence. La possibilité absolument mienne qu’est la mort est donc un « je peux être » par contraste avec un qqchose qui m’arrive (même si ça ne peut arriver qu’à moi). M.H. place donc la mort au sein de mes possibilités, comme possibilité insigne. Ici Sartre réfute cette conception de la mort comme mode d’être (guise d’exister) et place ma mort hors de mes possibilités.
...Deux critiques de Sartre : la mort n’est pas structurellement mienne + la mort n’est pas une possibilité ultime d’être mais une néantisation de mes possibilités (elle m’arrive de manière indéterminable, même si, en tant que ma mort, elle ne peut arriver qu’à moi).

Absurdité
.La mort n’est pas un « accord de résolution » au terme d’une mélodie (578). Pour Leibniz, nous sommes libres, puisque tous nos actes découlent de notre essence. Il suffit cependant que notre essence n’ait point été choisie par nous pour que toute cette liberté de détail recouvre une totale servitude : Dieu a choisi l’essence d’Adam. Inversement, si c’est l’arrêt du compte qui donne son sens et sa valeur à notre vie, peu importe que tous les actes dont est faite la trame de notre vie aient été libres : le sens même nous en échappe si nous ne choisissons pas nous-mêmes le moment où le compte s’arrêtera. Puisque la mort ne paraît pas sur le fondement de notre liberté, elle ne peut qu’ôter à la vie toute signification (583). C’est parce que le pour-soi est l’être qui réclame toujours un après, qu’il n’y a aucune place pour la mort dans l’être qui est pour-soi (585).

En-soi
.Je ne suis mes possibilités que par néantisation de l’être-en-soi que j’ai à être, la mort comme néantisation d’une néantisation est position de mon être comme en-soi. Lorsque le pour-soi cesse de vivre, il s’abîme dans l’en-soi. Ma vie toute entière est : elle a cessé d’être son propre sursis et elle ne peut plus se changer par la simple conscience qu’elle a d’elle-même (585).
...Comparer avec M.H. pour qui la mort du Dasein n’est pas simplement sa transformation en sous-la-main, de par la relation d’autrui au mort. Ensuite, cependant, il laisse le point de vue d’autrui de côté, pour considérer la mort propre du Dasein. Il dira que la relation à la mort de l’autre – et donc la relation des autres à la mort du Dasein propre – est inauthentique en ce qu’elle la recouvre, la fuit, se rassure. Mais il ne revient pas sur le fait que pour soi, la mort est un passage de soi à la chose sous-la-main.

Pour-autrui
.La mort est le triomphe du point de vue d’autrui sur le point de vue que je suis sur moi-même (585).
.Lorsque la vie est morte, seule la mémoire de l’autre peut empêcher qu’elle se recroqueville dans sa plénitude en soi. La caractéristique d’une vie morte, c’est que c’est une vie dont l’autre se fait le gardien (586).
.La vie décide de son propre sens, parce qu’elle se définit comme un « pas-encore », elle est comme changement de ce qu’elle est. La vie morte ne cesse pas de changer, même si elle est faite. Elle subit ses changements sans en être aucunement responsable. Transformation radicale : rien ne peut plus lui arriver de l’intérieur, mais son sens ne cesse point d’être modifié du dehors. La mort représente une totale dépossession (588).
.L’existence même de la mort nous aliène tout entier, dans notre propre vie, au profit d’autrui. Etre mort, c’est être en proie aux vivants. Cela signifie que celui qui tente de saisir le sens de sa mort future doit se découvrir comme proie future des autres (588).
.Vivant, j’échappe sans cesse à mon dehors et je suis sans cesse ressaisie par lui sans que « dans ce combat douteux » la victoire définitive appartienne à l’un ou l’autre de ces modes d’être. Ma mort donne la victoire finale au point de vue de l’autre (588).
.Mon existence d’après la mort n’est pas la simple survie spectrale, « dans la conscience de l’autre », de simples représentations, souvenirs. Les morts sont des êtres objectifs et opaques, qui sont réduits à la seule dimension d’extériorité (589).
.La mort telle que je peux la découvrir comme mienne engage nécessairement autre chose que moi. Elle ne saurait donc appartenir à la structure ontologique du pour-soi (589).

Contingence radicale dans la mort
.En tant qu’elle est le triomphe de l’autre sur moi…
...M.H. La mort est triomphe de moi sur l’autre.
.La mort renvoie à un fait fondamental mais tout à fait contingent : l’existence de l’autre. Nous ne connaîtrions pas cette mort si l’autre n’existe pas. C’est à cause de l’autre que ma mort est ma chute hors du monde, à titre de subjectivité, au lieu d’être l’anéantissement de la conscience et du monde.
.Cette contingence radicale soustrait la mort à toutes les conjectures ontologiques. Méditer sur la vie à partir de la mort, ce serait méditer sur ma subjectivité en prenant sur elle le point de vue de l’autre. Pas possible (590).

Facticité
.Loin que la mort soit ma possibilité propre, elle est un fait contingent qui, en tant que tel, m’échappe par principe et ressortir originellement à ma facticité. Indécouvrable. Désarme toutes les attentes. Confiée à d’autres (590).
.La mort est un pur fait, comme la naissance ; elle vient à nous du dehors et elle nous transforme en dehors. Facticité : identité de la naissance et de la mort (590).

Finitude
.Il convient de séparer radicalement mort et finitude (590).
.La mort est un fait contingent qui ressortit à la facticité ; la finitude est une structure ontologique du pour-soi qui détermine la liberté. La réalité-humaine demeurerait finie même si elle était immortelle. Etre finie, c’est se choisir en se projetant vers un possible, à l’exclusion des autres. L’acte même de liberté est donc une création de finitude. L’immortel comme le mortel naît plusieurs et se fait un seul (591).

Liberté
.La mort est une limite permanente de mes projets et comme telle cette limite est à assumer. Limite insaisissable et inconcevable de ma subjectivité. Inéluctable nécessité d’exister ailleurs comme un dehors et un en-soi.
.La mort me hante au cœur de chacun de mes projets comme leur envers. Mais cet envers est à assumer non comme ma possibilité, mais comme la possibilité qu’il n’y ait plus pour moi de possibilités : elle ne m’entame pas. Ma liberté ne rencontre jamais cette limite qui est un destin ailleurs. Je suis un libre mortel. La mort échappant à mes projets parce qu’elle est irréalisable, j’échappe moi-même à la mort dans mon projet même. Ma subjectivité ne s’affirme pas contre la mort mais indépendamment d’elle (592).

Authenticité
.Il y a d’innombrable attitude possible face à l’irréalisable « à réaliser » qu’est la mort mais il n’y a pas lieu de la classer en authentique et inauthentique, puisque, justement, nous mourons toujours (592).

Résumé §46-53

§46
Existence
= être-en-avant-de-soi (souci).
≠ constant inachèvement, excédent du pouvoir-être, non-totalité.
Totalité, fin, mort
.Nécessité d’une caractérisation ontologique de l’être-à-la-fin propre au Dasein et d’obtention d’un concept existential de la mort.

§47
Mort des autres
.En tant qu’essentiellement être-avec d’autres, le Dasein peut obtenir une expérience de la mort.
.Etre-avec le mort à partir du monde ≠ expérience et analyse de la fin et de la totalité du Dasein. Ce qui reste inexpérimentable dans le Dasein propre [la mort] ne devient pas accessible dans le Dasein étranger.
.Nul ne peut prendre son mourir à autrui.
.La mort est toujours essentiellement mienne.
Mourir
≠ virage d’un étant du mode d’être du Dasein à l’être sans plus sous-la-main d’une chose corporelle (la compréhension du cadavre sous-la-main reste orientée sur l’idée de la vie).
≠ outil à-portée-de-la-main (le défunt est l’objet de soins).

§48
Excédent, dette
.Au Dasein appartient un ne-pas-encore qu’il sera, comme mort.
≠ ne-pas-encore-être-ensemble d’éléments à-portée-de-la-main qui se co-appartiennent.
≠ ne-pas-encore de la saisie percevante (lune)
= ne-pas-encore constitutif (immaturité du fruit vert)
Mort
.Le Dasein, aussi longtemps qu’il est, est à chaque fois déjà son ne-pas-encore.
≠ maturité, accomplissement
≠ finir (cesser, achever, accomplir, disparaitre)
≠ être-à-la-fin
= être pour la fin

§49
.La mort n'est pas un phénomène de la vie.
.Mourir = guise d’être en laquelle le Dasein est pour sa mort
.Analytique existentiale méthodiquement pré-ordonnée aux questions d’une biologie, psychologie, théodicée, théologie. La détermination conceptuelle existentiale s’accompagne d’une absence d’obligation existentielle.

§50
Précédence
.La fin précède le Dasein. La mort est une précédence [bevorstand vs. ausstand (excédent)].
≠ imminence = évènement venant à ma rencontre à l’intérieur du monde : orage (sous-la-main), transformation de la maison (à-portée-de-la-main), arrivée d’un ami (là-avec), voyage, débat, renoncement à ce que le Dasein peut être lui-même (possibilités d’être propres qui se fondent dans l’être-avec avec autrui).
Mort
= possibilité la plus propre, absolue, extrême, indépassable.
= possibilité du pouvoir-ne-plus-être-là, possibilité de la pure et simple impossibilité du Dasein, de l’existence.
.Si le Dasein existe il est déjà jeté dans cette possibilité.
Angoisse de la mort
.Le devant-quoi de l’angoisse de la mort est l’être-au-monde lui-même.
.Ouverture révélant que le Dasein existe comme être jeté pour sa fin.
≠ peur de décéder
Echéance devant la mort
.De prime abord et le plus souvent, le Dasein se recouvre l’être le plus propre pour la mort, en fuyant devant lui.
Quotidienneté de l’être pour la mort
.Si l’être pour la mort appartient originairement et essentiellement à l’être du Dasein, alors il doit nécessairement aussi – de prime abord inauthentiquement – pouvoir être mis en lumière dans la quotidienneté. Conquérir le concept existential plein de la mort grâce à une interprétation plus complète de l’être quotidien pour la fin.

§51
Equivoque

.Le mourir, qui est essentiellement et ir-représentablement mien, est perverti en un évènement publiquement survenant, qui fait encontre au On. « on meurt » : ce On est le Personne.
Rassurement sur la mort
.Sollicitude des proches qui veulent ramener le mourant au Dasein en l’aidant à voiler encore totalement sa possibilité la plus propre, absolue, d’être.
.L’être quotidien pour la mort, en tant qu’échéant, est une constante fuite devant elle. L’être pour la fin a le mode de l’esquive devant elle, compréhension inauthentique, voile.

§52
Certitude(s)

.La certitude de la mort (comme indéniable fait d’expérience) est un tenir-pour-vrai inadéquat : tient ce dont elle est certaine dans l’être recouvert. Méconnaissance – caractéristique de la quotidienneté – du mode d’être du Dasein. Incapacité à devenir certain de la mort considérée en son mode d’être.
.La quotidienneté échéante du Dasein connaît la certitude [empirique] de la mort et esquive néanmoins l'être-certain [apodictique], esquive qui voile aux yeux de la quotidienneté la certitude [apodictique] de la mort comme être-pour-la-fin, mais en même temps atteste phénoménalement [autrement] de cette possibilité la plus propre, absolue, indépassable.
Indétermination
.Certitude de la mort conciliable avec l’indétermination de son quand.
Concept ontologico-existential plein de la mort
.La mort comme fin du Dasein est la possibilité la plus propre, absolue, certaine et comme telle indéterminée, indépassable du Dasein. La mort est, en tant que fin du Dasein, dans l’être de cet étant pour sa fin.

.L’être pour la mort se fonde dans le souci.
.En tant qu’être-au-monde jeté, le Dasein est à chaque fois déjà remis à sa mort. Etant pour sa mort, il meurt facticement et même constamment aussi longtemps qu’il n’est pas venu à son décès.
.Le recul quotidien échéant devant la mort est un être inauthentique pour la mort.
.L’inauthenticité a une possible authenticité à son fondement.
.L’être pour la mort authentique signifie une possibilité existentielle du Dasein.
.Quelles sont les conditions existentiales de cette possibilité ?

§53
Projet existential d’un être authentique pour la mort
.Le projet d’une possibilité existentiale d’un pouvoir-être authentique pour la mort, alors même qu’existentiellement le Dasein ne se rapporte jamais authentiquement à sa fin, ou qu’elle demeure retirée aux autres, doit pouvoir se baser sur la caractérisation du concept existential de la mort (indications positives) et de l’être pour la mort inauthentique (indications prohibitives).
.Un être pour la mort authentique est non-fuyant et non-recouvrant : ne peut pas reculer devant la possibilité la plus propre, absolue, ni la recouvrir dans cette fuite, ni la réinterpréter dans le sens de la compréhensivité du On.
Devancement
.Etre pour la mort
= être pour une possibilité d’être insigne du Dasein.
≠ Préoccupation pour sa réalisation
≠ Attente : « même dans l’attente, nous nous détachons du possible pour prendre pied dans cet effectif pour lequel l’attendu est attendu. C’est à partir de l’effectif et en direction de lui que le possible est entraîné par l’attente dans l’effectif »
= devancement dans la possibilité : se projeter vers son pouvoir-être le plus propre : pouvoir se comprendre soi-même dans l’être de l’étant ainsi dévoilé : exister authentiquement.
.devenir-libre devançant pour la mort propre : fait comprendre et choisir pour la première fois authentiquement les possibilités factices qui sont en deçà de la possibilité indépassable.
.brise tout raidissement sur l’existence à chaque fois atteinte.

Mort : pouvoir-être le plus propre
.Dans la possibilité insigne de lui-même, le Dasein peut chaque fois s’arracher au On.
.Le comprendre de ce « pouvoir » dévoile pour la première fois la perte factice dans la quotidienneté du On-même.
Mort : possibilité absolue
.La mort interpelle le Dasein en tant que singulier
.L’absoluité de la mort isole le Dasein vers lui-même
.Isolement : guise de l’ouvrir du « là » pour l’existence
.« le Dasein ne peut être authentiquement lui-même que s’il s’y dispose à partir de lui-même »
Mort : possibilité indépassable
.Devenir-libre devançant pour la mort propre : fait comprendre et choisir pour la première fois authentiquement les possibilités factices qui sont en deçà de la possibilité indépassable.
.Parce que le devancement dans la possibilité indépassable ouvre conjointement toutes les possibilités antérieures à elle, il inclut la possibilité d’une anticipation existentielle de tout le Dasein, c’est-à-dire la possibilité d’exister comme pouvoir-être-total.
Mort : possibilité certaine
.le maintien dans l’être certain déterminé à partir de la vérité (ouverture) requiert le devancement.
.L’évidence d’une donation immédiate des vécus, du Moi et de la conscience doit nécessairement rester en deçà de la certitude qui est enfermée dans le devancement.
Mort : possibilité indéterminée
.Le quand où devient possible la pure et simple impossibilité de l’existence demeure constamment indéterminé.
.Dans le devancement, le Dasein s’ouvre à une menace jaillissant de son Là.
.C’est dans l’angoisse que le Dasein se trouve devant le rien de la possible impossibilité de son existence.

Résumé de la caractérisation de l’être pour la mort authentique existentialement projeté
Le devancement dévoile au Dasein sa perte dans le On-même et le transporte devant la possibilité, primairement dépourvue de la protection de la sollicitude préoccupée, d’être lui-même – mais lui-même dans la liberté pour la mort passionnée, déliée des illusions du On, factice, certaine d’elle-même et angoissée.

Authenticité existentielle et exigible
.Possibilité d’un pouvoir-être-tout authentique du Dasein, néanmoins seulement à titre de possibilité ontologique.
.L’être existentialement possible pour la mort demeure existentiellement une suggestion fantastique.
.Dans quelle mesure et selon quelle guise le Dasein donne-t-il témoignage d’une authenticité possible de son existence, non pas seulement en l’annonçant comme existentiellement possible, mais en l’exigeant de lui-même ?

La mort dans la Phénoménologie de l’esprit de Hegel

« Pourtant, ce n’est pas la vie qui s’épouvante devant la mort et se garde pure de la dévastation, mais celle qui la supporte et se conserve dans elle qui est la vie de l’esprit. Il ne gagne sa vérité qu’en tant qu’il se trouve lui-même dans le déchirement absolu. », p. 94.

« Cette conscience, en effet, n’a pas connu l’angoisse à propos de ceci ou de cela, ni pour cet instant ou pour cet autre, mais pour son essence totale ; car elle a éprouvé la crainte de la mort, du maître absolu. En cela elle s’est trouvée dissoute intérieurement, a frémi dans soi-même de part en part, et tout ce qui est fixe a tremblé dans elle. Mais c’est ce mouvement universel pur, le devenir-fluide absolu de tout subsister, qui est l’essence simple de l’autoconscience, la négativité absolue, l’être-pour-soi pur, qui du coup est en cette conscience. », p. 225.

G.W.F. Hegel, Phénoménologie de l’esprit, trad. par G. Jarczyk et P.-J. Labarrière, Paris : Éditions Gallimard, 1993, pour la traduction française.

Thursday, July 15, 2010

Résumé p.271

.en se perdant dans la publicité du On et son bavardage, le Dasein més-entend son soi-même propre, n’entendant que le On-même.
.si le Dasein doit pouvoir être ramené – par lui-même – hors de cette perte – dans le On – il doit d’abord se trouver.
.l’écoute du On doit être brisée.
.le Dasein doit se donner la possibilité d’un entendre qui interrompe l’écoute du On.
.la possibilité d’une telle rupture se trouve dans l’être-ad-voqué [Angerufenwerden] immédiat.
.l’appel éveille un entendre opposé à l’entendre perdu.
.l’entendre perdu est pris par le « vacarme » de la multiple équivoque d’un bavardage chaque jour nouveau.
.l’appel appelle sans vacarme, sans équivoque, sans point d’appui pour la curiosité.
.ce qui donne à comprendre en appelant ainsi c’est la conscience.

.appeler = mode du parler.
.articulation de la compréhensivité.
.l’ébruitement vocal n’est pas essentiel au parler, ni à l’appel.
.toute profération de parole et de cri présuppose déjà le parler.
.« voix » de la conscience = donner-à-comprendre.

.l’appel retentit depuis le lointain vers le lointain.
.est touché par l’appel celui qui veut être ramené.

Résumé p.270

.dans le phénomène du vouloir-avoir-conscience est contenu la résolution : le choisir existentiel du choix d’un être-soi-même.

§55 Les fondements ontologico-existentiaux de la conscience.
.la conscience donne qqchose à comprendre.
.la conscience ouvre.
.elle appartient à l’orbe des phénomènes existentiaux qui constituent l’être du Là comme ouverture.
.l’interprétation de la conscience saisira l’analyse antérieure plus originairement par rapport à l’être authentique du Dasein.

.par l’ouverture, possibilité d’être son Là.
.ouverture du pouvoir-être à partir du « monde » dont il est préoccupé.
.le pouvoir-être s’est abandonné à des possibilités déjà déterminées : être jeté.
.le Dasein, en tant qu’être-avec compréhensif, peut entendre autrui.

Wednesday, July 14, 2010

Summary of page 270

• Dans ce phénomène est contenu le choisir existentiel du choix d’un être-Soi-même, choisir que nous appelons la résolution (Entschlossenheit).

§ 55. Les fondements ontologico-existentiaux de la conscience.

• La conscience (Gewissens) donne quelque chose à comprendre.
• La conscience ouvre, en appartenant ainsi à l’orbe (Umkreis) des phénomènes existentiaux qui constituent l’être du là comme ouverture.

• Par l’ouverture, le Dasein est dans la possibilité d’être son là.
• Il est là en s’ouvrant son pouvoir-être à partir du monde dont il est préoccupé.
• Le pouvoir-être en lequel le Dasein existe s’est abandonné à des possibilités déterminées, parce qu’il est un étant jeté, lequel est ouvert pour l’être-intoné.
• À l’affection (tonalité) appartient le comprendre.
• Par là, le Dasein « sait » ce qu’il en est de lui-même pour autant qu’il s’est projeté vers des possibilités de lui-même à moins que, s’identifiant au On, il ne se les soit laissé prédonner par l’explicitation publique de celui-ci.
• Ce qui rend cette prédonation (Vorgabe) possible, c’est que le Dasein, en tant qu’être-avec compréhensif, peut entendre (hören) autrui.

Monday, July 12, 2010

Summary of page 269

• L’analyse ontologique de la conscience est antérieure à toute description psychologique des vécus, indépendante d’une explication biologique, et distincte d’une interprétation théologique de la conscience (conscience « immédiate » de Dieu).

• La conscience, en tant que phénomène du Dasein, n’est pas un fait qui surviendrait et serait sous-la-main.
• Elle n’« est » que selon le mode d’être du Dasein, et elle ne s’annonce que dans l’existence factice.
• Toute critique qui prétendrait que la conscience ne survient que de temps à autre, et lui dénierait le statut de fait universellement constatable constitue une perversion ontologique du phénomène.
• La conscience est ontologiquement hétérogène par rapport à tout étant sous-la-main dans le monde ambiant.

• La conscience donne quelque chose à comprendre, elle ouvre, ce qui veut dire que ce phénomène doit être repris dans l’ouverture (Erschlossenheit) du Dasein, laquelle est constituée par l’affection, le comprendre, l’échéance et le parler.
• L’analyse plus pénétrante de la conscience la dévoilera comme appel (Ruf), lequel est un mode du parler.
• L’appel de la conscience a le caractère de l’ad-vocation (Anrufs) du Dasein vers son pouvoir-être-soi-même le plus propre, et cela selon la guise de la con-vocation (Aufrufs) à son être-endette ou coupable (Schuldigsein).

• L’interprétation existentiale est éloignée de l’entente ontique quotidienne, même si elle en dégage les fondements ontologiques.
• L’interprétation existentiale a besoin d’une confirmation par une critique de l’explicitation vulgaire de la conscience.
• À l’appel de la conscience (Gewissensruf) appartient un entendre (Hören) possible.
• La compréhension de l’ad-vocation (Anrufverstehen) se dévoile comme vouloir-avoir-conscience (Gewissenhabenwollen).

convoquer son être-en-dette?? (p.269)


>je ne comprends pas cette phrase...help!?


Der Gewissensruf hat den Charakter des Anrufs des Daseins auf sein eigenstes Selbstseinkönnen und das in der Weise des Aufrufs zum eigensten Schuldigsein.

L’appel de la conscience a le caractère de l’ad-vocation du Dasein vers son pouvoir-être-Soi-même le plus propre, et cela selon la guise de la con-vocation à son être-en-dette le plus propre.

The call of conscience has the character of summoning Da-sein to its ownmost potentiality-of-being-a-self, by summoning it to its ownmost quality of being a lack [note: Schuldigsein. The basic meaning of Schuld is ontological, lacking something ontologically. Since “being a lack” is often linguistically cumbersome, we retain de terms “guilt” and “guilty”, bearing in mind that they are ontological, not “ethical” and certainly not “theological” – Tr.].


schuldig
fautif, obligé, répréhensible
schuldig (adj.)
chargé, coupable, dû
Schuld (n.)
culpabilité, défaut, dette, faute, pouf (Belgique Franco), responsabilité
schuld (adj.)
responsable
Schuldiger (n.)
auteur, couplable

Anruf
appeler

Aufruf (n.)
assignation, convocation

Résumé p.269

.la conscience [GewissenBewusstsein]

[Ici comme dans tout le chapitre, la « conscience » (Gewissen) dont parle H. est toujours celle que nous qualifions couramment de « morale », non pas la conscience (Bewusstsein) au sens du rapport à soi primordial du sujet représentant (soi ou autre chose). Lorsque, dans d’autres chapitres, c’est à cette conscience-ci que H. fait allusion, le contexte est toujours assez clair pour qu’il soit superflu de le confirmer. (N.d.T.)]

.la conscience doit être poursuivie jusqu’en ses fondements et ses structures existentiales.
.la conscience doit être manifestée comme phénomène du Dasein.
.l’analyse ontologique de la conscience est :
..antérieure à toute description et classification psychologique des vécus de la conscience.
..indépendante d’une explication biologique.
..différente d’une interprétation théologique de la conscience.

.la conscience n’est pas un fait, elle n’est pas sous-la-main, elle n’est que selon le mode d’être du Dasein. L’exigence d’une preuve empirique inductive de la factualité de la conscience et de la véracité de sa voix, ainsi que tout déni de son statut de fait universellement constaté et constatable, procède d’une perversion ontologique du phénomène. Hétérogénéité ontologique par rapport à tout étant sous-la-main dans le monde ambiant.

.la conscience donne qqchose à comprendre, elle ouvre.
.impératif : le phénomène doit être repris dans l’ouverture du Dasein, constituée par l’affection, le comprendre, l’échéance et le parler.

.conscience : appel [Ruf].
.appeler : mode du parler [Rede].
.ad-vocation [Anrufs] du Dasein vers son pouvoir-être-soi-même le plus propre.
.selon la guise de la con-vocation [Aufrufs] à son être-en-dette le plus propre.

.l’interprétation existentiale a besoin d’une confirmation par une critique de l’explicitation vulgaire de la conscience.

.à l’appel de la conscience appartient un entendre possible.
.la compréhension de l’ad-vocation se dévoile comme vouloir-avoir-conscience.

Thursday, July 8, 2010

Résumé p.268

.le On soustrait au Dasein la saisie de ses possibilités d’être.
.le On soustrait cette soustraction même de tout choix exprès de ces possibilités.
.qui choisit demeure indéterminé.
.privation de choix.
.entraînement par personne.
.cette inauthenticité doit être inversée.
.le Dasein doit se ramener de sa perte dans le On vers lui-même.
.cette reprise doit avoir le mode d’être qui est omis dans l’inauthenticité.
.reprise de soi hors du On, modification existentielle du On-même en être-Soi-même authentique.
.re-saisie d’un choix, choisir ce choix, se décider pour un pouvoir-être puisé dans le Soi-même le plus propre.
.c’est dans le choix du choix que le Dasein se rend pour la première fois possible son pouvoir-être authentique.

.le Dasein est perdu dans le On.
.il doit se trouver.
.il doit se montrer à lui-même dans son authenticité possible.
.le Dasein a besoin de l’attestation d’un pouvoir-être-Soi-même qu’il est déjà en tant que possibilité.

.auto-explicitation quotidienne du Dasein.
.voix de la conscience.
.le caractère douteux de la conscience prouve que c’est un phénomène originaire du Dasein.
.faire entrer la conscience dans la pré-acquisition d’une recherche purement existentiale.

(in)authentique

Comment M.H. justifie-t-il l’existence même d’une distinction entre authenticité en inauthenticité ?

Comment M.H. justifie-t-il l'existence même d'un "soi-même le plus propre" au sein duquel peut être puisé un pouvoir-être authentique?

Wednesday, July 7, 2010

Summary of page 268

• Avec la perte (Verlorenheit) dans le On, il est déjà décidé du pouvoir-être immédiat du Dasein.
• Le On a toujours déjà soustrait au Dasein et la saisie (Ergreifen) expresse de ces possibilités d’être et cette soustraction même.
• Il demeure indéterminé qui a choisit.
• Cette privation de choix, cet entraînement (Mitgenommenwerden) par « personne », où le Dasein s’empêtre dans l’inauthenticité, ne peut être inversé que si le Dasein se ramène de sa perte dans le On vers lui-même.
• La reprise de soi hors du On, i.e. la modification existentielle du On en être-soi-même authentique, doit s’accomplir comme ressaisie (Nachholen) d’un choix (Wahl), ce qui signifie choisir ce choix, se décider pour un pouvoir-être puisé dans le soi-même le plus propre.
• C’est dans le choix du choix que le Dasein se rend pour la première fois possible son pouvoir-être authentique.

• Comme il est perdu (verloren) dans le On, il lui faut d’abord se trouver.
• Pour cela, il doit être montré (gezeigt) à lui-même dans son authenticité possible.
• Le Dasein a besoin de l’attestation d’un pouvoir-être-soi-même.

• Nous allons invoquer au titre d’une telle attestation ce qui dans le cadre de l’auto-explicitation quotidienne du Dasein s’appelle voix de la conscience (Stimme des Gewissens).
• Le caractère « douteux » (Zweifelhaftigkeit) de ce fait prouve que l’on a ici affaire à un phénomène originaire du Dasein.

• Tout d’abord, la conscience doit être manifestée comme phénomène du Dasein.

Tuesday, July 6, 2010

and now - now - ...

“I have been sleeping – and now – now – I am dead.”

E.A. Poe. The facts in the Case of M. Valdemar (1845).
eng / fr



Harry Clarke, 1919

Summary of page 267

• En plus de l’annoncer comme existentiellement possible, le Dasein exige (fordert), à partir de son pouvoir-être le plus propre, une authenticité de son existence.

• Il faut savoir si le devancement de la mort qui n’a été jusqu’à maintenant projeté que dans sa possibilité ontologique se tient en une connexion essentielle avec le pouvoir-être authentique en tant que celui-ci est attesté (bezeugten).

Chapitre II
L’attestation par le Dasein de son pouvoir-être authentique et la résolution
§ 54. Le problème de l’attestation d’une possibilité existentielle authentique.

• Est recherché un pouvoir-être authentique du Dasein, qui soit attesté par celui-ci même en sa possibilité existentielle.
• La mise en lumière phénoménologique d’une telle attestation inclut la mise en évidence de son origine à partir de la constitution d’être du Dasein.

• L’attestation doit donner à comprendre un pouvoir-être-Soi-même (Selbstseinkönnen) authentique.
• L’ipséité (Selbstheit) du Dasein n’a pas été déterminée comme un étant sous-la-main, mais comme une guise d’exister (Weise zu existieren).
• Le qui du Dasein, la plupart du temps je ne le suis pas moi-même, c’est le On-même (Man-selbst) qui l’est.
• L’être-Soi-même authentique se détermine comme une modification existentielle du On.

Résumé p.267 - Authenticité existentielle et exigible

.dans quelle mesure et selon quelle guise le Dasein donne-t-il témoignage d’une authenticité possible de son existence?
.non pas seulement en l’annonçant comme existentiellement possible, mais en l’exigeant de lui-même.
.l’authenticité possible de son être doit être attestée par le Dasein lui-même.
.est-ce que le devancement de la mort projeté dans sa possibilité ontologique est essentiellement connecté avec le pouvoir-être authentique attesté ?


Chapitre II. L’attestation par le Dasein de son pouvoir-être authentique et la résolution.

§54 Le problème de l’attestation d’une possibilité existentielle authentique.

.est recherché un pouvoir-être authentique du Dasein.
.pouvoir-être authentique qui soit attesté par le Dasein même en sa possibilité existentielle.
.l’attestation a sa racine dans l’être du Dasein
.l’attestation doit donner à comprendre un pouvoir-être-soi-même authentique.

.ipséité du Dasein : guise d’exister ≠ étant sous-la-main.
.qui du Dasein : On.
.l’être-soi-même authentique se détermine comme une modification existentielle du On qu’il convient de délimiter existentialement ; condition ontologique de possibilité.

Monday, July 5, 2010

Summary of page 266

• C’est en elle que le Dasein se trouve devant le rien de la possible impossibilité de son existence.
• L’angoisse s’angoisse pour le pouvoir-être et ouvre la possibilité extrême.
• En isolant le Dasein, le devancement le fait devenir certain de la totalité de son pouvoir-être.
• A cette auto-compréhension du Dasein appartient l’affection fondamentale de l’angoisse.
• L’être pour la mort est essentiellement angoisse.

• L’être pour la mort authentique existentialement projeté est un devancement qui dévoile au Dasein sa perte dans le On et le transporte devant la possibilité, dépourvue de la protection de la sollicitude préoccupée, d’être lui-même dans la liberté pour la mort passionnée, déliée des illusions du On, factice, certaine d’elle-même et angoissée.

• La possibilité d’un être existentiel authentique pour la mort et d’un pouvoir-être-tout authentique restent une possibilité ontologique.
• Le projet existential du devancement a laissé le Dasein se projeter vers cette possibilité, sans lui imposer de l’extérieur un idéal concret d’existence.
• Pourtant, cet être existentialement (existenzial) possible pour la mort demeure existentiellement (existenziell) une suggestion fantastique.
• La possibilité ontologique d’un pouvoir-être-tout authentique du Dasein ne signifie rien tant que le pouvoir-être ontique correspondant n’a pas été assigné.
• Le Dasein se jette-t-il jamais facticement dans un tel être pour la mort ?

Sujet d'angoisse et objet de terreur (vertige & claustrophobie - suite)

[GC – Monday, July 5 2010] Si l’angoisse est l’affection fondamentale de l’être pour la mort – i.e. le vertige devant le rien de la possible impossibilité de l’existence –,...
... l’horreur est l’affection fondamentale de l’existence en tant que telle – i.e. la claustrophobie produite par la possible impossibilité de sortir de l’existence, c'est-à-dire d’être "enterré vivant" sans pouvoir se soustraite à la plénitude excessive du réel –.


Le terme « terreur » - plutôt que le terme « horreur » - semble mieux convenir pour désigner la claustrophobie – vs. le vertige de l’angoisse. M.H. emploie lui-même horreur pour parler d’une peur dont « le menaçant a le caractère de l’absolument non-familier » (p.142, §30). De plus le terme « terreur » renvoie (pas étymologiquement, mais au moins au niveau du signifiant) au terme « enterré » – qui rappelle évidemment la claustrophobie – et au terme « atterré » – avec lequel se donne une stupéfaction médusée, une crainte paralysante. Et cela semble une dimension importante de la claustrophobie.

Le redoutable « est à chaque fois un étant faisant encontre à l’intérieur du monde » ; le menaçant « fait-approche au sein de la proximité ». (p.140, §30). Ce qui terrifie, c’est cette proximité sans cesse grandissante, dont on ne peut s’éloigner. Proximité du monde. L’étant sous-la-main ou à-portée-de-la-main, dont le Dasein n’est pas – ne croit pas être – le pénètre pourtant, et le paralyse, pétrifie son existence en tant qu’être-possible, la réifie. La terreur claustrophobe n’est pas tant « une possible impossibilité de sortir de l’existence » [GC] qu’une sortie – constante – de l’existence : Etre enterré vivant, c’est pourrir dans le monde : sentir sa matière vivante devenir, être matière – the uncanny body. L’angoisse s’angoisse devant l’être-au-monde (p.186, §40) ; la terreur est terrifiée d’être du monde. C’est la dualité de l’être humain – son existence matérielle – dont M.H. n’assume pas l’authenticité, en ne se faisant que sujet d’angoisse, oubliant qu’il est tout autant objet de terreur.

Angoisse (vertige) vs. terreur (claustrophobie)

Si l’angoisse est l’affection fondamentale de l’être pour la mort – i.e. le vertige devant le rien de la possible impossibilité de l’existence –,...


Vertigo, Alfred Hitchcock

... la terreur est l’affection fondamentale de l’existence en tant que telle – i.e. la claustrophobie produite par la possibilité de ne plus pouvoir sortir (voire d'exister), c'est-à-dire d’être "enterré vivant" sans pouvoir se soustraire à la plénitude excessive du réel –.

Epidemic, Lars von Trier

Résumé p.266

.c’est dans l’angoisse que le Dasein se trouve devant le rien de la possible impossibilité de son existence.



Vertigo, Alfred Hitchcock.


.l’angoisse ouvre la possibilité extrême.
.l’être pour la mort est essentiellement angoisse.
.perversion de l’angoisse en peur lâche.



Vertigo, Alfred Hitchcock.


Résumé de la caractérisation de l’être pour la mort authentique existentialement projeté : le devancement dévoile au Dasein sa perte dans le On-même et le transporte devant la possibilité, primairement dépourvue de la protection de la sollicitude préoccupée, d’être lui-même – mais lui-même dans la liberté pour la mort passionnée, déliée des illusions du On, factice, certaine d’elle-même et angoissée.

.être pour la mort : dévoile, déploie et maintient le devancement comment possibilisation de la possibilité de la mort.
.possibilité ontologique d’un être existentiel authentique pour la mort.
.possibilité d’un pouvoir-être-tout authentique du Dasein, néanmoins seulement à titre de possibilité ontologique.
.le projet existential du devancement s’en est tenu aux structures du Dasein, a laissé le Dasein se projeter lui-même vers cette possibilité. Pas un idéal concret d’existence imposé de l’extérieur.
.l’être existentialement possible pour la mort demeure existentiellement une suggestion fantastique.
.la possibilité ontologique d’un pouvoir-être-tout authentique ne signifie rien tant que le pouvoir-être ontique correspondant n’a pas été assigné à partir du Dasein lui-même.
.le Dasein se jette-t-il facticement dans l’être pour la mort authentique ?
.exige-t-il un pouvoir-être authentique déterminé par le devancement ?

Friday, July 2, 2010

Summary of page 265

• L’être-certain au sujet de la mort n’a pas ce caractère, car qu’il n’appartient pas à l’ordre hiérarchique des évidences au sujet du sous-la-main.

• Le tenir-pour-vrai de la mort est plus originaire que toute certitude concernant un étant rencontré à l’intérieur du monde, car il est certain de l’être-au-monde et il sollicite le Dasein dans la pleine authenticité de son existence.
• C’est dans le devancement que le Dasein s’assure de son être le plus propre dans sa totalité indépassable.
• L’évidence d’une donation immédiate des vécus, du moi et de la conscience reste en deçà de la certitude comprise dans le devancement.
• Le mode concerné de saisie (Erfassungsart) ne peut pas tenir pour vrai (ouvert) ce qu’il veut avoir-là (da-haben) en tant que vrai : le Dasein que je suis moi-même et que je ne puis être authentiquement qu’en devançant.

• La possibilité de la mort est indéterminée en sa certitude.
• Dans le devancement vers la mort indéterminément certaine, le Dasein s’ouvre à une menace (Bedrohung) constante jaillissant de son là, et dans laquelle il doit se tenir.
• Tout comprendre est affecté.
• La tonalité transporte le Dasein devant l’être-jeté de son « qu’il-est-là » (daβ-es-da-ist).
L’affection qui est en mesure de tenir ouverte la menace constante qui monte de l’être isolé du Dasein, c’est l’angoisse.

Résumé p.265

.le tenir-pour-vrai de la mort est certain de l’être au monde.
.il ne sollicite pas seulement une conduite déterminée du Dasein mais celui-ci même dans la pleine authenticité de son existence.
.l’évidence d’une donation immédiate des vécus, du Moi et de la conscience doit nécessairement rester en deçà de la certitude qui est enfermée dans le devancement.
.cette donation immédiate ne peut tenir pour vrai le Dasein que je suis moi-même et que, en tant que pouvoir-être, je ne puis être qu’en tant que devançant.

Mort : possibilité indéterminée
.le quand où devient possible la pure et simple impossibilité de l’existence demeure constamment indéterminé.
.dans le devancement, le Dasein s’ouvre à une menace jaillissant de son Là.
.comment l’ouvrir natif de cette menace constante est-il existentialement possible ?

.tout comprendre est affecté.
.l’affection qui est en mesure de tenir ouverte la menace constante et pure et simple qui monte de l’être isolé le plus propre du Dasein est l’angoisse.
.c’est en elle que le Dasein se trouve devant le rien de la possible impossibilité de son existence.

Résumé p.264 [?]

Mort : possibilité indépassable
.nécessité de se sacrifier
.devenir-libre devançant pour la mort propre : fait comprendre et choisir pour la première fois authentiquement les possibilités factices qui sont en deçà de la possibilité indépassable.
.brise tout raidissement sur l’existence à chaque fois atteinte.

.la mort n’isole que pour rendre le Dasein comme être-avec compréhensif pour le pouvoir-être des autres.

.parce que le devancement dans la possibilité indépassable ouvre conjointement toutes les possibilités antérieures à elle, il inclut la possibilité d’une anticipation existentielle de tout le Dasein, c’est-à-dire la possibilité d’exister comme pouvoir-être-total.

Mort : possibilité certaine
.le maintien dans l’être certain déterminé à partir de la vérité (ouverture) requiert le devancement.
.ne se tient pas dans une vérité du sous-la-main de la constatation de cas de mort.
.le Dasein doit d’abord s’être perdu dans des états de chose pour conquérir l’indifférence de l’évidence apodictique.
.l’être-certain de la mort n’appartient absolument pas à l’ordre hiérarchique des évidences au sujet du sous-la-main.

Thursday, July 1, 2010

Summary of page 264

• La possibilité de la mort est indépassable (unüberholbar).
• L’être pour elle fait comprendre au Dasein que le précède, à titre de possibilité extrême de l’existence, la possibilité de se sacrifier (aufzugeben).
• Le devancement n’esquive pas l’indépassabilité, mais il se rend libre pour elle.
• Le devenir-libre devançant pour la mort libère de la perte dans les possibilités contingentes en faisant choisir authentiquement les possibilités factices qui sont en deçà de la possibilité indépassable.
• Le devancement ouvre à l’existence, à titre de possibilité extrême, le sacrifice de soi (Selbstaufgabe) et brise tout raidissement sur l’existence à chaque fois atteinte.
• En devançant, le Dasein se préserve de retomber derrière soi et son pouvoir-être, et de « devenir trop vieux pour ses victoires » (Nietzsche).
• Libre pour les possibilités les plus propres, déterminées à partir de la fin, i.e. comprises comme finies, le Dasein expulse le danger de méconnaître à partir de sa compréhension finie de l’existence les possibilités d’existence d’autrui qui le dépassent, ou bien de les rabattre sur les siennes afin de se délivrer de son existence factice la plus propre.
• La mort n’isole que pour rendre le Dasein compréhensif pour le pouvoir-être des autres.
• Parce que le devancement dans la possibilité indépassable ouvre toutes les possibilités antérieures à elle, il inclut la possibilité d’exister comme pouvoir-être total.

• La possibilité de la mort est certaine.
• Son mode d’être certain se détermine à partir de la vérité (ouverture) qui lui correspond.
• La possibilité certaine de la mort n’ouvre le Dasein qu’en tant que celui-ci, devançant vers elle, possibilise (ermöglicht) cette possibilité comme pouvoir-être le plus propre.
• L’ouverture de la possibilité se fonde dans la possibilisation (Ermöglichung) devançante.
• Le maintien dans cette vérité, i.e. l’être-certain de ce qui est ouvert, requiert le devancement.
• La certitude de la mort ne se tient pas dans la vérité du sous-la-main.
• Le Dasein doit s’être perdu dans des états de chose (Sachverhalte) pour conquérir la pure « objectivité » (Sachlichkeit), i.e. l’indifférence de l’évidence apodictique.