Monday, July 5, 2010

Sujet d'angoisse et objet de terreur (vertige & claustrophobie - suite)

[GC – Monday, July 5 2010] Si l’angoisse est l’affection fondamentale de l’être pour la mort – i.e. le vertige devant le rien de la possible impossibilité de l’existence –,...
... l’horreur est l’affection fondamentale de l’existence en tant que telle – i.e. la claustrophobie produite par la possible impossibilité de sortir de l’existence, c'est-à-dire d’être "enterré vivant" sans pouvoir se soustraite à la plénitude excessive du réel –.


Le terme « terreur » - plutôt que le terme « horreur » - semble mieux convenir pour désigner la claustrophobie – vs. le vertige de l’angoisse. M.H. emploie lui-même horreur pour parler d’une peur dont « le menaçant a le caractère de l’absolument non-familier » (p.142, §30). De plus le terme « terreur » renvoie (pas étymologiquement, mais au moins au niveau du signifiant) au terme « enterré » – qui rappelle évidemment la claustrophobie – et au terme « atterré » – avec lequel se donne une stupéfaction médusée, une crainte paralysante. Et cela semble une dimension importante de la claustrophobie.

Le redoutable « est à chaque fois un étant faisant encontre à l’intérieur du monde » ; le menaçant « fait-approche au sein de la proximité ». (p.140, §30). Ce qui terrifie, c’est cette proximité sans cesse grandissante, dont on ne peut s’éloigner. Proximité du monde. L’étant sous-la-main ou à-portée-de-la-main, dont le Dasein n’est pas – ne croit pas être – le pénètre pourtant, et le paralyse, pétrifie son existence en tant qu’être-possible, la réifie. La terreur claustrophobe n’est pas tant « une possible impossibilité de sortir de l’existence » [GC] qu’une sortie – constante – de l’existence : Etre enterré vivant, c’est pourrir dans le monde : sentir sa matière vivante devenir, être matière – the uncanny body. L’angoisse s’angoisse devant l’être-au-monde (p.186, §40) ; la terreur est terrifiée d’être du monde. C’est la dualité de l’être humain – son existence matérielle – dont M.H. n’assume pas l’authenticité, en ne se faisant que sujet d’angoisse, oubliant qu’il est tout autant objet de terreur.

4 comments:

  1. Tout à fait d'accord par rapport au changement horreur ---> terreur... merci pour la remarque.

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  2. et par rapport à la "sortie" de l'existence...?

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  3. Je suis d'accord aussi... exister veut dire se projeter, être-dehors, sortir de soi... tandis que la claustrophobe est la crainte de ne plus pouvoir sortir...

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  4. ahhh... j'ai modifié mon poste en suivant tes commentaires...

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