Monday, May 31, 2010

Résumé p.241

.Mourir : sortie du monde du Dasein.
Périr : sortie-du-monde du seulement vivant, finir propre au vivant.
Exitus : mourir en termes physiologico-biologiques

§48 Excédent, fin et totalité.
.L’achèvement de la caractérisation ontologique de la fin et de la totalité requiert le dégagement de la structure formelle de la fin en général et de la totalité en général + un développement de ses possibles modifications structurelles régionales (dé-formalisées), déterminées à partir de l’être de l’étant « spécifique » concerné.
.Présuppose une interprétation positive suffisamment univoque des modes d’être qui exigent une division régionale du tout de l’étant.
.Exige une idée clarifiée de l’être en général.
.Ce qui est cherché par l’analyse ontologique de la fin et de la totalité doit être déjà présupposé comme trouvé et bien connu.

.« Modifications » de la fin et de la totalité qui doivent guider, à titre de déterminités ontologiques du Dasein, une interprétation originaire de cet étant.
.Les concepts de fin et de totalité sont-ils ontologiquement (in)adéquats au Dasein ?
.La récusation de tels concepts doit être prolongée en une assignation positive à leur région spécifique.
.Compréhension de la fin et de la totalité selon qu’elles se modifient en existentiaux > garantit la possibilité d’une interprétation ontologique de la mort.

>inversion méthodologique :
sections précédentes : la mort (d’autrui) ne permet pas la caractérisation originaire du Dasein comme totalité …
ici : une caractérisation existentiale de la totalité permettra une interprétation ontologique de la mort.

Summary of page 238

• Le Dasein des autres, avec la totalité qu’il atteint dans la mort, est aussi un ne-plus-être-là au sens d’un ne-plus-être-au-monde.
• Néanmoins, le ne-plus-être-au-monde du mort est un être sans plus sous-la-main d’une chose corporelle.
• Dans le mourir des autres peut être expérimenté le virage d’un étant du mode d’être du Dasein (ou de la vie) au ne-plus-être-là.
• La fin de l’étant comme Dasein est le commencement de cet étant comme sous-la-main.

• Cette interprétation du virage du Dasein au sans plus sous-la-main manque la réalité phénoménale, car l’étant qui ne fait plus que subsister ne devient pas pure chose corporelle.
• Le cadavre sous-la-main demeure un objet d’anatomie pathologique, discipline orientée sur l’idée de la vie.
• Ce qui n’est plus que sous-la-main est davantage qu’une chose matérielle inerte.
• Ce qui fait encontre avec cet étant, c’est de l’inanimé (Unlebendiges) qui a perdu la vie.

• Cette caractérisation de l’étant qui subsiste encore n’épuise pas la donnée phénoménale à la mesure du Dasein.

• Le défunt (Verstorbene) qui a été arraché à ceux qui restent (Hinterbliebenen), est l’objet de soins (e.g. pompe funèbre, enterrement, culte funéraire), car il est plus qu’un outil à-portée-de-la-main.
• Séjournant auprès de lui dans le deuil, les survivants sont avec lui, sur un mode de sollicitude honorifique.
• Le rapport au mort n’est pas l’être préoccupé auprès d’un étant à-portée-de-la-main.

• Même si le défunt n’est plus facticement là, l’être-avec signifie l’être-l’un-avec-l’autre dans le même monde.
• C’est à partir du monde quitté par le défunt que les survivants peuvent encore être avec lui.

• Un tel être-avec avec le mort n’expérimente pas le véritable être-venu-à-la-fin (Zuendegekommensein) du défunt.

Résumé p.240

Mienneté de la mort
.Impossible représentation de la venue-à-la-fin du Dasein qui lui procure sa totalité.
.« Nul ne peut prendre son mourir à autrui »
.La mort est toujours essentiellement mienne.
.La mort est ontologiquement constituée par la mienneté et l’existence.
.Dans le finir et l’être-tout du Dasein, il n’y a essentiellement point de représentation.

.Porter le phénomène de la mort à un concept purement existential – ou renoncer à sa compréhension ontologique.

Résumé p.239

Echec
.Etre-avec le mort ≠ expérimenter le véritable être-venu-à-la-fin du défunt.
.Nous n’expérimentons pas véritablement le mourir des autres.

.Sens ontologique du mourir de celui qui meurt
= possibilité d’être de son être
≠ mode d’être-là-avec et d’être-là-encore [nochdaseins] du défunt avec les survivants.

.La mort d’autrui ≠ analyse de la fin et de la totalité du Dasein.

.Présupposition : le Dasein peut être remplacé arbitrairement par autre chose : ce qui reste inexpérimentable dans le Dasein propre devient accessible dans le Dasein étranger.
.Infondée ?

Représentation du Dasein
.Etre-ensemble > représentabilité [Vertretbarkeit] d’un Dasein par un autre.
.Une telle représentation est toujours représentation dans la préoccupation pour qqchose.
.« On est » ce dont on s’occupe.
.La représentabilité appartient à titre de constituant à l’être-l’un-avec-l’autre.
.Ici, un Dasein peut, et même doit, dans certaines limites, « être » l’autre.
["être" l'autre [das andere "sein"]? ... what does that mean in Heideggerian?].

Résumé p.238

Virage du Dasein au sous-la-main
.Le Dasein des autres atteint la totalité dans la mort.
.Le ne-plus-être-au-monde du mort est un être sans plus sous-la-main d’une chose corporelle qui fait encontre.
.Mourir : virage d’un étant du mode d’être du Dasein (ou de la vie) au ne plus-être-là.
. « La fin de l’étant comme Dasein est le commencement de cet étant comme sous-la-main »

Dasein mort > sous-la-main
.Cette interprétation du virage du Dasein au sans plus sous-la-main manque la réalité phénoménale.
.L’étant qui ne fait plus que subsister ne devient pas pour autant pure chose corporelle.
.La compréhension du cadavre sous-la-main reste orientée sur l’idée de la vie.
.Ce qui n’est plus que sous-la-main est « davantage » qu’une chose matérielle inerte [ein lebloses materielles Ding]: de l’in-animé au sens de ce qui a perdu la vie.
.Cette caractérisation n’épuise pas la donnée phénoménale de la mort du Dasein.

Dasein mort > à-portée-de-la-main
.Le défunt ≠ le simple mort.
.Le défunt est l’objet de soins [besorgens].
.Il est encore plus qu’un outil à-portée-de-la-main.
.Les survivants sont avec lui, sur un mode de sollicitude [fürsorge] ≠ préoccupation auprès d’un étant à-portée-de-la-main [besorgendes].

Etre-avec le mort [Mitsein mit dem toten]
.L’être-avec [mitsein] signifie toujours l’être-l’un-avec-l’autre [miteinandersein] dans le même monde.
.C’est à partir de notre « monde » que les survivants peuvent être avec le mort.

Résumé p.237

.Notre argumentation a-t-elle saisi en un sens existential le n’être-pas-encore et le « en-avant-de-soi » ?
.Mort : biologique ou ontologico-existentiale ?
.Nécessité d’une caractérisation ontologique de l’être-à-la-fin propre au Dasein et d’obtention d’un concept existential de la mort.

§47 L’expérimentabilité de la mort des autres et la possibilité de saisie d’un Dasein en son tout.
.Atteindre sa totalité dans la mort = perdre l’être du là.
.Expérimenter le passage au ne-plus-être-là [nichtmehrdasein] demeure interdit au Dasein.
.La mort des autres ne s’en impose que plus fortement à lui.
.Un achèvement du Dasein devient « objectivement » accessible.
.En tant qu’essentiellement être-avec d’autres [mitsein mit anderen], le Dasein peut obtenir une expérience de la mort.
.Cette donation « objective » de la mort rend possible une délimitation ontologique de la totalité du Dasein.

Résumé p.236

Chapitre Premier
L’être-tout possible du Dasein et l’être pour la Mort
§46 L’impossibilité apparente d’une saisie et d’une détermination ontologiques de l’être-tout propre au Dasein.

.Le Dasein en tant qu’existant peut-il être accessible en son être-tout ?
.Divers arguments de poids, fondés sur la constitution d’être du dasein lui-même semblent établir l’impossibilité de la pré-donation exigée.

.Au souci répugne un être-tout possible du Dasein
.Le moment primaire du souci est le « en-avant-de-soi » [sichvorweg]
> le Dasein existe à chaque fois en-vue-de-soi-même [umwillen seiner selbst. Um-willen : à la faveur de]
.Il y a tjrs dans le Dasein un excédent [aussteht]: qqchose qui, en tant que pouvoir-être de lui-même, n’est pas encore devenu « effectif » [wirklich]
. « dans l’essence de la constitution fondamentale du Dasein, il y a donc un constant inachèvement » [ständige unabgeschlossenheit. Abgeschlossen : isolé. Abschließen: fermé].
.« la non-totalité signifie un excédent du pouvoir-être »
.Dasein sans excédent : ne-plus-être-là. Levée de son excédent d’être = anéantissement de son être.
.Le gain (de la totalité) est une perte (de l’être-au-monde).

.Impossibilité de déterminer le Dasein ontologiquement en son être-tout ≠ imperfection du pouvoir de connaissance.

.Désespoir ??

.N’est-ce pas au prix d’une argumentation purement formelle que nous avons exclu la possibilité d’une saisie du Dasein en son tout ?

Friday, May 28, 2010

Summary of page 237

• La question de la totalité du Dasein, aussi bien celle, existentielle (existenzielle), d’un pouvoir-être-tout possible que celle, existentiale (existenziale), de la constitution d’être de la fin et de la totalité, implique la tâche d’une analyse de phénomènes de l’existence qui ont été jusqu’ici tenus à l’écart.

§ 47. L’expérimentabilité de la mort des autres et la possibilité de saisie d’un Dasein en son tout.

• Atteindre sa totalité dans la mort, pour le Dasein, c’est perdre l’être du là.
• Le passage au ne-plus-être-là (Nichtmehrdasein) ôte au Dasein la possibilité d’expérimenter ce passage.
• Même si cela demeure interdit à chaque Dasein par rapport à lui-même, la mort des autres ne l’est pas.
• Un achèvement du Dasein devient alors objectivement accessible.
• Pour autant qu’il est être-avec, le Dasein peut obtenir une expérience de la mort.
• Cette donation objective de la mort doit rendre possible une délimitation ontologique de la totalité du Dasein.

Summary of page 236

• Est-ce que le Dasein en tant qu’existant peut devenir accessible en son être-tout ?
• La constitution d’être du Dasein semble interdire une telle possibilité.

• Au souci, tel qu’il forme la totalité du tout structurel du Dasein, répugne un être-tout possible de cet étant, car le moment primaire du souci, le en-avant-de-soi (Sichvorweg), signifie qu’il existe en-vue-de-soi-même (umwillen seiner selbts).
• Aussi longtemps qu’il est, jusqu’à sa fin, le Dasein se rapporte à son pouvoir-être.
• Ce moment structurel du souci indique qu’il y a encore dans le Dasein un excédent, quelque chose qui n’est pas encore devenu effectif (wirklich).
• Dans l’essence de la constitution du Dasein, il y a un constant inachèvement (Unabgeschlossenheit).
• La non-totalité signifie un excédent (Ausstand) du pouvoir-être.

• Dès l’instant que le Dasein « existe» de telle manière qu’en lui plus rien n’est en excédent, alors il est devenu un ne-plus-être-là (Nicht-mehr-da-sein).
• La levée de l’excédent d’être signifie l’anéantissement de son être.
• Aussi longtemps que le Dasein est, il n’a pas atteint sa totalité. S’il l’obtenait, alors ce gain deviendrait la perte de l’être-au-monde.

• La raison de l’impossibilité d’expérimenter le Dasein comme totalité ne s trouve pas dans une imperfection du pouvoir de connaissance, mais du côté de l’être de cet étant.

• Il ne saurait être question de supprimer le au-devant-de-soi (Sichvorweg) en tant que moment structurel essentiel du souci.

Sunday, May 23, 2010

Habermas on Heidegger

Habermas, Jürgen, Work and Weltanschauung: The Heidegger Controversy from a German Perspective [see secondary literature]

Summary of page 235

• Si la temporalité constitue le sens originaire d’être du Dasein, alors le souci a besoin de « temps ».
• La temporalité du Dasein élabore un compte du temps (Zeitrechnung).
• Le temps expérimenté en lui est l’aspect phénoménal immédiat de la temporalité.
• C’est de lui que provient la compréhension quotidienne-vulgaire du temps, laquelle se déploie dans le concept traditionnel du temps.

• La mise au jour (Aufhellung) de l’origine du temps où fait encontre l’étant intramondain, du temps comme intratemporalité (Innerzeitigkeit), manifeste une possibilité essentielle de temporalisation (wesenhafte Zeitigungsmöglichkeit) de la temporalité.
• Ainsi se prépare la compréhension d’une temporalisation (Zeitigung) encore plus originaire de la temporalité, dans laquelle se fonde la compréhension d’être constitutive du Dasein.
• Le projet d’un sens de l’être en général peut s’accomplir dans l’horizon du temps.
• Même si Kierkegaard s’est emparé du problème de l’existence comme problème existentiel (existenzielles), la problématique existentiale (existenziale) lui est si étrangère qu’il se tient dans la mouvance de Hegel et de la philosophie antique telle que dévoilée par lui.

Chapitre premier
L’être-tout possible du Dasein et l’être pour la mort


§ 46. L’impossibilité apparente d’une saisie (Erfassung) et d’une détermination ontologiques de l’être-tout propre au Dasein.

• La situation herméneutique dont procédait l’analyse antérieure du Dasein est insuffisante.

Friday, May 21, 2010

Help!

Note 1, page 235 :
« Au XIXème siècle, S. Kierkegaard s’est emparé expressément du problème de l’existence comme problème existentiel, et il l’a médité de façon pénétrante. Néanmoins, la problématique existentiale lui est si étrangère qu’il se tient, du point de vue ontologique, entièrement dans la mouvance de Hegel et de la philosophie antique telle que dévoilée par lui. Par suite, il y a plus à apprendre philosophiquement de ses écrits « édifiants » que de ses écrits théoriques — exception faite pour son essai sur Le concept d’angoisse. »

Could you unfold this ?

Résumé p.235

.Il faut que le souci ait besoin de temps
.La temporalité du Dasein élabore un compte du temps [Zeitrechnung] [time calculation]
.Temps expérimenté : aspect phénoménal du temps, compréhension quotidienne-vulgaire, concept traditionnel du temps.
.La mise au jour de l’origine du temps où fait encontre l’étant intramondain, du temps comme intratemporalité, manifeste une possibilité essentielle de temporalisation de la temporalité.
.Compréhension d’une temporalisation encore plus originaire de la temporalité en laquelle se fonde la compréhension d’être constitutive pour l’être du Dasein.

Thursday, May 20, 2010

Objectives de mon reglement de comptes avec M.H.

0) Méthodologie: je ne veux pas évaluer l'importance ou la portée de tel ou tel aspect du corpus heideggérien (e.g. the tool-analysis in G. Harman), mais le saisir dans sa fonction historique (par rapport à la révolution copernicienne kantienne, à la philosophie postcritique, à la modernité, etc.).

1) Régler de façon intra-philosophique le rapport entre l'œuvre de M.H. et le national-socialisme. National-socialisme, marxisme et capitalisme.

2) Localisation de la position heideggérienne à l'intérieure de la problématique transcendantale:

• Critique de l'idéalisme ontologique (Husserl) et de l'idéalisme épistémologique (Kant).
• Radicalisation de la réflexion transcendantale en déca de l’esthétique et de l’analytique transcendantales (existentiaux).

3) En quoi Heidegger fait-il avancer la question ontologique?

• Critique de la différence ontologique (i.e. de la thèse kantienne sur l’être). ver sun nouveau oubli de l'être...

4) Identifier la portée proprement philosophique de l'œuvre heideggérienne. Dans quelle mesure propose-t-il un nouveau nouement entre la science, l'art et la politique?

5) Heidegger et la philosophie moderne.

• Dans quelle mesure le sujet dont les existentiaux sont déployés par l’ontologie fondamentale est un sujet proprement moderne, voir un sujet contemporain de la science moderne ?

6) Heidegger vs. Hegel.

• Différence ontologique vs. continuité ontologique.
• Fundamentalisme vs. absolutisme.
• Temporalité et historicité chez Heidegger et Hegel.
• Heidegger-Hitler vs. Hegel-Marx.

Summary of page 234

• A cet excédent (Ausstand ; « what is still outstanding », « resto pendiente ») appartient la fin (Ende).
• La fin de l’être-au-monde est la mort.
• Cette fin appartenant au pouvoir-être, i.e. à l’existence, délimite la totalité à chaque fois possible du Dasein.
• La mort n’est que dans un être pour la mort existentiel.
• La structure existentiale de cet être se révèle comme la constitution ontologique du pouvoir-être-tout (Ganzseinkönnens) du Dasein.
• C’est le Dasein lui-même qui doit pré-donner (vorgeben) la guise de son existence authentique, si tant est que celle-ci ne puisse pas lui être ontiquement imposée.
• C’est la conscience (Gewissen) qui donne l’attestation (Bezeugung) d’un pouvoir-être authentique.
• Un pouvoir-être authentique du Dasein réside dans le vouloir-avoir-conscience (Gewissen-haben-wollen).
• Cette possibilité existentielle tend vers la déterminité existentielle par l’être pour la mort.

• En mettant en lumière un pouvoir-être-tout authentique (visible comme mode du souci), l’analytique existentiale s’assure de la constitution de l’être originaire du Dasein.

• Le fondement originaire de l’existentialité du Dasein est la temporalité (Zeitlichkeit).
• C’est à partir d’elle que la totalité structurelle de l’être du Dasein comme souci devient intelligible.
• Les structures ontologiques du Dasein déjà conquises doivent être rétrospectivement libérées quant à leur sens temporel.
• La quotidienneté se dévoile comme mode de la temporalité.
• Le Dasein est historial au fond de son être. En tant qu’historial il est capable d’élaborer une enquête historique.

Ausstand

Sein und Zeit, p.234:
"Zu diesem Ausstand aber gehört das "Ende" selbts"
"Or à cet excédent appartient la « fin » elle-même"
"But the "end" itself belongs to what is outstanding"


Traductions ‘sensagent’ :

Aus: ex; out
Stand: standing, status
Stehen: cesser, prendre fin; cease, end (aussi : aller bien, convenir ; arise, become…)
Ausstand: grève; stoppage, strike.

Résumé p.234

TOTALITÉ.
.Dans le Dasein, aussi longtemps qu’il est, quelque chose qu’il peut être et qu’il sera est à chaque fois en excédent [Ausstand] [something is always still outsanding, what it can and will be].
.A cet excédent appartient la « fin » elle-même.

NB : traductions ‘sensagent’
Aus: ex; out
Stand: standing, status
Stehen: cesser, prendre fin; cease, end (aussi : aller bien, convenir ; arise, become…)
Ausstand: grève; stoppage, strike.


.La fin de l’être-au-monde est la mort.
.Cette fin appartient au pouvoir-être. Elle délimite et détermine la totalité à chaque fois possible du Dasein.
.L’être-en-fin [zu-ende-sein] du Dasein dans la mort : l’être-tout [ganzseins].
.Concept ontologiquement suffisant, cad existential, de la mort doit être conquis pour l’inclure dans l’élucidation de l’être-tout.
.La mort n’est selon la mesure du Dasein que dans un être pour la mort [sein zum Tode] [being toward death] existentiel.
.La structure existentielle de l’être-pour-la-mort se révèle comme la constitution ontologique du pouvoir-être-tout du Dasein.
.Ainsi, tout le Dasein existant se laisse porter à la pré-acquisition.

AUTHENTICITÉ
.Le Dasein peut-il aussi exister totalement de manière authentique ?
.L’attestation d’un pouvoir-être authentique, c’est la conscience qui la donne.
.Un pouvoir-être-authentique du Dasein réside dans le vouloir-avoir-conscience [gewissen-haben-wollen] [wanting to have a conscience].
.Cette possibilité existentielle tend vers la déterminité existentielle par l’être pour la mort [this existentiell possibility tends to be made definite in an existentiell way by being toward death].

.Pouvoir-être-tout authentique du Dasein [eigentlichen Ganzseinkönnens] : constitution originaire du Dasein ; devient visible comme mode du souci.

.Le fondement ontologique originaire de l’existentialité du Dasein est la temporalité [Zeitlichkeit].
.L’analyse temporalo-existentiale a besoin de confirmation concrète.
.Les structures ontologiques du Dasein antérieurement conquises doivent être rétrospectivement libérées quant à leur sens temporel.
.La quotidienneté se dévoile comme mode de la temporalité.
.Le phénomène de la temporalité devient lui-même plus transparent. Permet de comprendre pourquoi le Dasein est un être historial.

Essence, Dasein, Existence

Il faudrait qu'on s'arrête une fois pour toutes sur l’énoncé central :

« Das "Wesen" des Daseins liegt in seiner Existenz » (p. 42, rappelé dans la p. 231)
« L’"essence" du Dasein réside dans son existence. »

Notes de travail :

• D’abord il faut noter que la signification ordinaire de « Dasein » est « existence ».

• Comparer avec l'articulation hégélienne entre essence, Dasein et existence.

• Traduction « géométrique » : « L’essence de la localisation (i.e. de l’être-) est la transcendance (i.e. l’ekstase vers le dehors qui rend possible le ) ».

• Traduction induite par ce qui est dit dans la § 9, p. 42 : « Les caractères essentiels du Dasein ne sont pas des « propriétés » comme c’est le cas pour les étants sous-la-main, car, loin d’être indifférent à son être comme un étant-sous-la-main, le Dasein peut se choisir lui-même en son être, ce qui veut dire qu’il "se rapporte à son être comme à sa possibilité la plus propre". »

• Comparer avec l’énoncé sartrien « l'existence précède l'essence »:

« L'existentialisme athée, que je représente… déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être c'est l'homme ou, comme dit Heidegger la réalité humaine. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. Tel est le premier principe de l'existentialisme. C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité, et que l'on nous reproche sous ce nom même. Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou que la table? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur; rien n'existe préalablement à ce projet; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être. »

Sartre, "L'existentialisme est un humanisme", pp. 29-30.

Wednesday, May 19, 2010

Methodological advice II

Summary of page 233

• Existence signifie pouvoir-être, mais aussi pouvoir-être authentique.
• Tant que la structure existentiale du pouvoir-être authentique n’est pas reprise dans l’idée d’existence, la pré-vision guidant une interprétation existentiale manque d’originarité.

• Comment l’analyse existentiale s’est-elle assurée qu’en prenant son départ dans la quotidienneté, c’était tout le Dasein qu’elle visait?
• Sans doute, il a été affirmé que le souci est la totalité structurelle de la constitution du Dasein.
• La quotidienneté est l’être entre naissance et mort.
• Si l’existence détermine l’être du Dasein et si l’essence de l’existence est co-constituée par le pouvoir-être, alors il faut que le Dasein puisse ne pas être encore à chaque fois quelque chose.
• L’étant dont l’existence constitue l’essence répugne à sa saisie comme étant total.

• L’analyse existentiale antérieure du Dasein n’a pas d’originarité, car elle ne visait que l’être inauthentique du Dasein comme non-total.
• L’interprétation de l’être du Dasein comme fondement de l’ontologie doit d’abord mettre en lumière l’être du Dasein en son authenticité et totalité possible.

• Il faut porter à la pré-acquisition le Dasein comme un tout, ce qui signifie déployer la question du pouvoir-être-tout (Ganzseinkönnen) de cet étant.
• Dans le Dasein quelque chose qu’il peut être est à chaque fois en excédent (ausstand).

Trilemme

Le Dasein est par essence, en tant que pouvoir-être, non-totalisable.

Dans ce cas-là, trois possibilités existentielles semblent s'ouvrir:

1) Forcer une clôture fictive.
2) Accepter avec sérénité une telle ouverture.
3) Forcer l'ouverture de l'ouvert.

Choose your Own Adventure !

Question directrice de la fin de la p. 232?

La question centrale de tout ce passage me semble être la suivante:

Est-ce qu’une caractérisation ontologique du Dasein originaire doit prendre comme fil conducteur la quotidienneté et l'existence inauthentique ou bien l'existence humaine prise dans sa plus haute puissance, c’est-à-dire l'existence authentique ?

L'existence humaine doit-elle être définie à partir du bavardage et le "service des biens" ou bien à partir d'une "héroïcité" toujours possible et rarement activée?

Quelle est la réponse ?

Fondement de l’élaboration de la question de fond ontologique : l’être du Dasein ou son interprétation ?

p.233 :
Soll die Interpretation des Seins des Daseins als fundament der ausarbeitung der ontologischen grundfrage ursprünglih werden…

Traduit en français par :
Si l’interprétation de [l’être du Dasein comme fondement de l’élaboration de la question de fond ontologique] doit devenir originaire...
Par opposition à (cf. note du traducteur):
Si [l’interprétation de l’être du Dasein] comme [fondement de l’élaboration de la question de fond ontologique] doit devenir originaire…

Compare with the English translation:
If the interpretation of the being of Dasein is to become primordial as a foundation for the development of the fundamental question of ontology…

Just wondering : what did the spanish translator(s) chose ?

.Est-ce que l’être du Dasein (et non son interprétation) peut/doit fonder l’élaboration de la question ontologique ?
.Est-ce que l’interprétation de l’être du Dasein (et non l’être lui-même) peut/doit fournir un tel fondement ?
.Est-ce que cette différence n’est qu’artificielle, si l’interprétation est censée saisir l’être du Dasein lui-même ?

Résumé p.233

Pré-acquisition de la situation herméneutique antérieure :
.en partant de la quotidienneté, le regard phénoménologique thématisant saisit-il le tout du Dasein ?
.le souci est la totalité du tout structurel de la constitution du Dasein.

.l’amorçage de l’interprétation n’implique-t-il pas le renoncement à la possibilité de porter au regard le Dasein en totalité ?
.quotidienneté : être entre naissance et mort.
.être du Dasein > existence > pouvoir-être > ne pas encore être quelque chose.
.l’étant dont l’existence constitue l’essence répugne essentiellement à sa saisie possible comme étant total.
.l’acquisition du tout peut-elle être atteinte ? Une interprétation ontologique originaire du Dasein n’est-elle pas condamnée à échouer ?

Indiscutable : l’analyse existentiale antérieure du Dasein
.ne peut élever de prétention à l’originarité.
.ne tenait que l’être inauthentique du Dasein.
.ne tenait que le Dasein comme non-total.

L’interprétation de l’être du Dasein doit mettre en lumière son authenticité et totalité possible[s ?] [möglichen Eigentlichkeit und Ganzheit].

Pour la première fois :
.porter à la pré-acquisition le Dasein comme un tout.
.déployer la question du pouvoir-être-tout.

Tuesday, May 18, 2010

Summary of page 232

• Toute interpretation (Auslegung) a sa pré-acquisition (Vorhabe), sa pré-vision (Vorsicht) et son anti-cipation (Vorgriff ; understanding, comprender).
• Si elle devienne, en tant qu’interprétation théorique (Interpretation), la tâche expresse d’une recherche, alors le tout de ces présuppositions (i.e. la situation herméneutique), exige d’être clarifié à partir d’une expérience fondamentale de l’objet à ouvrir.
• L’interprétation ontologique est tenue de porter l’étant thématique, à l’aide d’une première caractérisation phénoménale, à la pré-acquisition.
• L’analyse ultérieur a aussi besoin d’être guidée pas la prévision du mode d’être de l’étant concerné.
• Pré-acquisition et pré-vision pré-dessinent ensuite la conceptualité (Vorgriff) où toutes les structures d’être doivent être dégagées.

• Une interprétation ontologique originaire doit s’assurer si elle a porté à la pré-acquisition le tout de l’étant thématique.
• Afin de poser avec sûreté phénoménale la question du sens de l’unité de la totalité d’être (Seinsganzheit) de l’étant, la pré-vision de l’être doit atteindre celui-ci du point de vue de l’unité de ses moments structurels.

• Est-ce que l’analyse existentiale du Dasein précédent provient d’une situation herméneutique capable de garantir une telle originarité ?
• Est-il possible, partant du résultat obtenu (l’être du Dasein est le souci), de progresser jusqu’à la question de l’unité originaire de ce tout structurel ?

• On a déterminé l’existence comme pouvoir-être compréhensif pour lequel il y va de son être.
• En tant qu’à chaque fois mien, le pouvoir-être est libre pour l’authenticité ou l’inauthenticité.
• L’interprétation antérieure n’a traité que de l’exister inauthentique.

Translation of "Auslegung"

Auslegung = explicitation (fr), interpretation (en), interpretacion (es).
Interpretation = interpétation (fr), Interpretation (en), interpretacion teorética (es).

What is the difference in German?

The Spanish interpretation seems to provide the answer...

Résumé p.232 (v.2)

Situation herméneutique : les présuppositions de l’explicitation.
Le tout des présuppositions doit être clarifié et assuré à partir de et dans une expérience fondamentale [grunderfahrung] de l’objet [gegenstandes] à ouvrir.

Interprétation ontologique :
p.232 « toute explicitation [auslegung] a sa pré-acquisition [vorhabe], sa pré-vision [vorsicht] et son anticipation [vorgriff] »

.Pré-acquisition [vorhabe] : concerne la caractérisation phénoménale de l’étant.
.Pré-vision [vorsicht] : concerne le mode d’être de l’étant concerné.
.Anticipation [vorgriff] : concerne la conceptualité [begrifflichkeit] où toutes les structures d’être doivent être dégagées.

Une interprétation ontologique originaire :
.requiert une situation herméneutique assurée en toute adéquation au phénomène
.doit s’assurer si elle a porté à la pré-acquisition le tout [ganze] de l’étant t hématique : atteindre l’être du point de vue de l’unité [einheit] de ses moments structurels.

Nous est-il possible de progresser jusqu’à la question de l’unité originaire du tout structurel, en partant de l’être du Dasein comme souci ?

Pré-vision qui a guidé notre démarche ontologique :
.existence comme pouvoir-être compréhensif pour lequel il y va de son être même.
.en tant que mien, le pouvoir-être est libre pour l’authenticité, l’inauthenticité ou l’indifférence modale des deux.
.l’analyse qui part de la quotidienneté médiocre s’en tient à l’exister inauthentique ou indifférent.
.mais existence signifie aussi pouvoir-être authentique
.la structure existentiale du pouvoir-être authentique doit être reprise dans l’idée d’existence pour que la pré-vision guidant une interprétation existentiale puisse être originaire.

Monday, May 17, 2010

Résumé p.231

§45 Le résultat de l’analyse-fondamentale préparatoire du Dasein et la tâche d’une interprétation existentiale plus originaire de cet étant.

L’analyse préparatoire du Dasein a trouvé:
.L’être-au-monde structuré comme ouverture et dont le tout structurel s’est dévoilé comme souci.
.L’essence du Dasein = existence : le Dasein est en tant que pouvoir-être compréhensif pour lequel en son être il y va de cet être même.

L’analyse du Dasein cherche:
.La compréhension du sens de l’être en général, laquelle appartient à la constitution du Dasein.
.La possibilité de l’élaboration radicale de cette question.

Nécessité d’interpréter originairement quant à son être le Dasein, i.e. l’étant à l’être duquel appartient la compréhension de l’être.

La caractérisation ontologique du Dasein comme souci constitue-t-elle une interprétation originaire de cet étant ?

Quel critère pourrait permettre d’apprécier l’originarité ou non-originarité de l’analytique existentiale du Dasein ?

Summary of page 231

Deuxième section
Dasein et temporalité


§ 45. Le résultat de l’analyse-fondamentale préparatoire du Dasein et la tâche d’une interprétation existentiale originaire de cet étant.

• L’être-au-monde, dont les structures essentielles trouvent leur centre dans l’ouverture (Erschlossenheit), est la constitution fondamentale du Dasein.
• La totalité de ce tout structurel est le souci.
• L’essence du Dasein est l’existence.
• Le Dasein est un pouvoir-être compréhensif pour lequel il y va de cet être.
• Un tel étant, je le suis à chaque fois moi-même.
• L’existence forme une unité cooriginaire avec la facticité et l’échéance (Verfallen) du Dasein.

• Libérer l’horizon où l’être devient compréhensible équivaut à éclaircir la possibilité de la compréhension de l’être, laquelle appartient à la constitution du Dasein.

• Est-ce que la caractérisation ontologique du Dasein comme souci constitue une interprétation originaire de cet étant ?

• Une recherche ontologique est un mode possible d’interprétation (Auslegung), en tant que élaboration (Ausarbeiten) et appropriation (Zueignen) d’une compréhension (Verstehens).

Methodological advice I